Décidément, les penseurs du futur jugeront notre début de siècle bien étrange. Sous l’influence d’idées toutes faites, l’homme a longtemps été considéré comme une machine se contentant de réagir d’une façon quasi réflexe aux stimuli venus de l’extérieur. Entre le stimulus et la réponse, à quoi bon s’intéresser à la « boite noire », le cerveau, l’esprit ou l’âme ?
Catégorie : C
Philippe Camby : YS: La fête cachée contre le christianisme
Est-ce parce que les mythes nous imprègnent d’une réalité à laquelle nous ne pouvons pas échapper que ces preuves nous apparaissent ? Non, ces preuves sont solides. Les villes englouties autour de nous sont légions. Les archéologues en découvrent souvent des cités lacustres bien sûr, en Irlande ou en Russie ; mais ils trouvent aussi des villes romaines tout entières, avec leurs larges rues symétriques, leurs marbres, et théâtre et forum, au fond de la Méditerranée (au large de Trapani notamment entre Sicile et Pentelleria). Dans le nord du Cotentin, on fouille actuellement un village immergé par douze mètres de fond. Et ce village a 6000 ans.
Parapsychologie : Colloque autour d'un film
Je voudrais insister aussi sur un point : je ne nie pas ces choses-là, je n’ai pas à les nier, je dis simplement que je ne m’y intéresse pas outre-mesure, ma nature étant ainsi faite que je ne me sens pas attiré par elles. Je me dis aussi : à quoi cela peut-il m’avancer? S’il s’agit de découvrir une tranche de la réalité qui m’échappe actuellement, je crois qu’on finira par l’intégrer malgré tout dans la connaissance humaine, que l’on donne à ce mot connaissance telle ou telle définition que l’on voudra. Ce qui me préoccupe, moi (je suis positif à l’extrême, c’est presque maladif) c’est de savoir dans quelle mesure toutes ces recherches, le fait de se consacrer à ces problèmes, pourra m’aider à faire en sorte que l’homme arrive à se dominer, à être tout simplement un homme.
A.-M. Cocagnac : Je connais toutes les religions : je reste chrétien
Seule la sensibilité peut permettre à la conscience de se retrouver dans le remous des paradoxes et des incohérences, des scandales et des étonnements, dans les parties absurdes que le monde nous contraint parfois à jouer. Radar secret à longue portée, la sensibilité balaye le champ de l’invisible. La grâce du Christ, cloué à vif sur l’arbre ancien de la souffrance humaine, peut dévoiler l’autre emploi d’un sens que l’on prendrait volontiers pour une faiblesse. C’est la sensibilité qui me rendra toujours résistant à toutes les formes de sectarisme, de jansénisme, de puritanisme, ou d’ascétisme stérile.
Jean Chevalier : Deux évènements pour l’histoire des religions
On est généralement enclin à juger une donnée sociale, politique, artistique ou religieuse, par référence à ses origines, au lieu d’en apprécier la force actuelle ou potentielle, manifeste ou occulte. Aussi dit-on que l’histoire est maitresse de vie, alors que c’est la vie qui est génératrice d’histoire. On distingue ainsi deux catégories d’esprits : ceux qui, tournés vers le passé, s’en tiennent à l’histoire des faits ; et ceux qui, regardant plutôt le permanent et l’avenir, considèrent le rôle privilégié que peuvent avoir des faits sur le cours d’une histoire, toujours inachevée. On aborde dès lors l’étude du fait religieux de deux façons différentes : comme révélateur d’un passé ou comme porteur d’un avenir.
Dominique Casterman : Nouvelles perspectives
Jamais, me semble-t-il, nous n’avons connu une véritable synthèse affirmant concrètement, par expérience, la complémentarité indissociable de l’approche matérialiste et spiritualiste, du cœur et de l’esprit, de l’affectivité et de la raison. Notre pensée a donc évolué dans l’alternance des dominances et des exposés voulant s’imposer les uns aux autres dans l’oubli que chacun, en lui-même, n’est représentatif que d’un aspect particulier de la réalité.
André Dumas : Subconscient collectif, champ « psi » ?
Depuis longtemps, l’étude des phénomènes « Psi » a conduit les chercheurs métapsychistes et parapsychologues à se demander, comme l’ont fait les physiciens, si un certain milieu de nature inconnue — mais qui pourrait être appelé « milieu psi » — ne serait pas nécessaire pour en rendre compte; si nos personnalités ne seraient pas comparables aux Iles d’un archipel — l’archipel de l’humanité — et reliées entre elles par leur base subconsciente a un fond psychique commun.
Rémy Chauvin : Cher Louis Pauwels sur le christianisme je ne suis pas d'accord avec vous
Je conteste absolument et complètement que l’Eglise ait détruit l’Empire romain, bien qu’elle y ait sûrement contribué. Ecoutez, ami Pauwels, vous avez lu Celse et c’est très bien, mais lisez les « Vies des Douze Césars » de Suétone, et dites-moi franchement si une telle pourriture avait la moindre chance de durer longtemps. Rome était morte dès le début de l’Empire en réalité, et les Romains ne l’ignoraient même pas. Ils savaient bien que les vertus romaines étaient passées et cherchaient désespérément à les faire revivre. L’Empire est mort pour des raisons diverses, les Romains n’ayant jamais été vraiment capables d’administrer une telle étendue (et c’était sans doute impossible du point de vue technique). Leur administration se réduisait souvent au pillage impitoyable d’une province après l’autre.
D. Casterman : « La structure de l'illusion »
L’homme pense avec des mots qu’il associe à des images mentales et des états émotifs variables auxquels il identifie les événements pour se construire une représentation du monde et de lui-même; c’est ce que j’appellerai « la pensée psychologique ». Il existe deux types de pensée : d’une part, ce que nous avons nommé les « pensées psychologiques » et, d’autre part, ce que nous appellerons les « pensées naturelles ».
Jean Chevalier : La mort et son enjeu
La mort, dit-on, est devenue bavarde. Jamais autant d’articles et de livres ne lui ont été réservés. Et pourtant, tout concourt aujourd’hui à écarter sa présence : science et médecine guérissent ou réaniment le comateux, prolongent la vie, font rêver d’immortalité terrestre ; en attendant, on meurt à l’hôpital dans l’anonymat, on supprime le deuil, on inhume à l’écart. La mort des grands se transforme en un glorieux spectacle : rappelons-nous les funérailles d’un Churchill…