Marie-Magdeleine Davy : Le face à face avec la mort, avec dieu

La grâce de l’Inde sera pour Henri Le Saux de pouvoir accomplir une descente dans le soi au sortir d’un long et douloureux cheminement. Le péril qu’il devra traverser — tel le rapide d’un torrent — consistera à remettre en question son adhésion au christianisme. La séduction de l’Inde fera trembler sa foi. Epreuves qui lui permettront d’acquérir une nouvelle structure tout en demeurant chrétien. Il ira se recueillir aux sources du Gange avant de pouvoir plonger dans les eaux vives du dedans. Il cherchera autour de lui et demandera des conseils — par exemple au sage Gnânânanda— jusqu’au jour où il deviendra capable de percevoir en lui-même, dans son propre mystère, la voix qui désormais guidera ses pas.

Monseigneur Germain, Dagpo Rimpoché, Swami Shraddhananda Giri et présenté : Colloque sur la réincarnation, animé

Je pose la question : admettons que cela soit vrai, qu’il y ait une conscience différente du corps et des sens, est-ce que cette conscience naît en même temps que le corps ? On n’a pas encore résolu le problème, il y a différents avis contradictoires. Mais on peut envisager qu’elle est née en même temps, différente, mais née en même temps. C’est là qu’on a découvert que ce n’était pas possible et que cette entité existait avant la naissance du corps. Si elle n’existait pas avant, si elle n’existait pas après, on se trouverait devant une énorme injustice, parce que, dans cette vie, on voit des gens qui font les pires choses et qui ne sont pas punis. Ils vivent parfois jusqu’à 95 ans, tout en ayant rendu d’autres vies vraiment impossibles. Rien ne leur est arrivé à eu: Qu’est-ce que cela veut dire ?

Jacques de La Rocheterie et l’apport de Jung à la psychologie

Pour Freud, la prise de conscience se fait par le processus de cause à effet: «Je suis comme cela parce que»… C’est pourquoi les freudiens ne peuvent plus prendre de patients au-dessus de quarante ans. Les souvenirs sont trop lointains et le conditionnement de la partie de l’existence déjà vécue bien installée de manière rigide. Pour Adler, le travail analytique est principalement finaliste mais cette finalité ne dépasse par l’insertion dans la vie sociale et la diminution des complexes d’infériorité ou de puissance troublant l’individu. Quant à Jung, il tient compte, bien entendu du passé de l’Analysant par l’anamnèse et les rêves de l’Inconscient personnel. Il tient donc compte du processus de cause à effet mais il est également finaliste du fait des rêves de l’Inconscient qui guident le rêveur tout au long de son Evolution.

Arnaud Desjardins : La voie consiste beaucoup plus à perdre ce qu'on a en trop qu'à acquérir ce qu'on n'a pas!

À 24 ans, j’ai passé un an et demi de ma vie en sanatorium. J’en suis sorti complètement guéri. Je sens une réelle transformation dans mon existence, c’est sûr, sinon ce serait absurde d’écrire les livres que j’écris ou de porter les témoignages que je porte. Si je n’avais pas eu personnellement la preuve que cette démarche, dite « spirituelle », peut conduire quelque part, je ne témoignerais pas. Ce que je ressens avant tout, c’est la gratitude pour tous ceux qui m’ont aidé et l’impression d’avoir trouvé ma place dans un certain monde, qu’on peut peut-être appeler, en effet, celui de la sagesse. C’est l’impression de ne plus du tout être seul. Je pourrais vous répondre en fonction de ce que je vois de souffrance chez les uns et les autres. L’impression de la solitude est très cruelle pour la plupart des gens. Même si je me trouvais seul, physiquement seul, ou même dans un milieu qui m’est hostile — ce qui peut se produire —, je n’éprouverais pas cette souffrance liée à la solitude.

Pierre d'Angkor : L'irréligion de l'avenir

DEPUIS un quart de siècle que Krishnamurti parcourt les cinq continents répandant en tous lieux sa parole illuminatrice et libératrice, il demeure inconcevable que l’énigme multiple que posent cette présence, cet enseignement, cette vie toute entière consacrée au bien supérieur de l’humanité, n’ait pas éveillé davantage l’intérêt, suscité la curiosité générale du public sérieux et cultivé qui l’écoutait. Curiosité superficielle sans doute des auditoires, où se pressait une foule dense, mais sans retentissement dans les profondeurs, apparemment du moins.

Marie-Magdeleine Davy : Le parapsychologue et la sagesse

Beaucoup d’individus sourient ou ironisent quand il leur est parlé de ce qu’ils ne comprennent pas avec leur raison. Ceux-là ignorent que la raison est privée de prise sur le mystère. D’autres — ce ne sont plus les lecteurs mais les écrivains — dissertent avec aisance sur des réalités qui échappent aux sens extérieurs ; ils veulent alors montrer leur savoir et parfois leurs propos ne sont pas exempts de vanité. A cet égard le professeur, le savant, le scientifique ne sont pas plus clairvoyants que l’homme simple. Bien au contraire, dans certains cas, ils peuvent même se situer au-dessous, par manque d’une spontanéité capable de discerner la réalité de son ombre ou de ses reflets.

Marie-Magdeleine Davy : L'homme et l'univers (microcosme et macrocosme)

Aujourd’hui, nous oublions volontiers l’intime rapport entre le microcosme et le macrocosme. Même si l’homme moderne est tenté de minimiser ce lien, il n’en reste pas moins essentiel. La pensée exposée au XIIe siècle par Honorius d’Autun demeure toujours valable. Dans son ouvrage Elucidarium, Honorius situe l’homme à la jointure du monde matériel et du monde spirituel. Ainsi l’homme est relié à l’univers par son corps et son âme, c’est-à-dire par son animation. Quant à l’esprit situé à la fine pointe de l’âme, il prend ailleurs ses racines ; il plonge dans le divin. A la fois terrestre et céleste, condamné au flux du temps, à la mort, mais immortel grâce à son image divine, l’homme échappe à la mortalité dans la mesure où cette image devient en lui éveillée et vivante.

Marie-Magdeleine Davy : L'homme devant la prédiction

Comme peu d’hommes sont saints et sages, la plupart d’entre eux s’intéressent aux prédictions, c’est une façon d’ailleurs fort légitime de tenter de désamorcer la bombe à retardement que constitue l’avenir. Dans la tradition judéo-chrétienne, on peut dire, non sans humour, que la prédiction commence tôt, puisqu’elle accompagne le mythe de la création. Le démon, sous la forme du serpent, prédit. Mais sa prédiction n’aura pas les conséquences que l’on pourrait penser. En créant, par sa faute, une distance à l’égard de l’Eternel, le premier homme va perdre sa liberté et il ne tardera pas à être puni de son erreur. Le châtiment apparaît toujours suivre la faute par voie de conséquence; il intervient plus tôt ou plus tard, mais il arrive. En quelque sorte, il est déclenché par la faute, c’est pourquoi il l’accompagne tout en lui succédant. Il suffit d’évoquer les grandes plaies d’Egypte pour saisir le déclenchement d’un tel mécanisme.

Marie-Magdeleine Davy : Symboles et signes dans la parapsychologie

L’erreur fondamentale – et la plus couramment formulée – consiste à envisager uniquement le phénomène parapsychologique dans une seule dimension spatio-temporelle. Celle-ci peut survenir, mais elle risque d’être précédée par une autre forme d’accomplissement. Dans ce cas la manifestation s’affirme au niveau de l’intériorité avant de se concrétiser extérieurement. Prenons un exemple : lors d’une apparition ou d’une prédiction, un fléau est annoncé ; il concerne une épidémie provoquant de nombreux décès. Aussitôt l’interprète va comprendre, qu’il s’agit d’une maladie contagieuse. A ce propos il évoquera les grandes épidémies qui, au Moyen Age, décimaient les populations. Or cette épidémie peut concerner non les corps mais la psyché.

Alexandra David Neel : La discipline spirituelle bouddhiste

Une attention soutenue, des investigations perspicaces nous montrent que nous ne sommes pas une unité mais une pluralité, que nous abritons, temporairement, des hôtes d’origines différentes, venus de toutes les directions de l’univers, en longues suites de causes et d’effets entremêlés, sans qu’il nous soit possible de leur découvrir un point initial de départ.