Sans la connaissance de l’essence de l’être humain, l’adulte ne peut prétendre guider l’enfant. Ne peut être maître que celui qui est né à lui-même, qui a rencontré la loi du monde au-dedans, qui s’est exercé à sa propre unification. Rudolf Steiner disait en 1919 que le maître « doit être en mesure, lorsqu’il regarde un enfant, d’y voir le signe que cet enfant est descendu des mondes suprasensibles par la conception et la naissance, et que ce qui est descendu ainsi s’est revêtu du corps, s’appropriant ainsi quelque chose qui va l’aider à acquérir ici-bas dans le monde physique ce qu’il ne peut pas acquérir dans la vie entre la mort et une nouvelle naissance. Chaque enfant devrait apparaître à l’enseignant ou à l’éducateur comme une question que le suprasensible pose au visible »…
Catégorie : E-F
Zéno Bianu et Vincent Bardet : L'ivre livre

Ce n’est plus aujourd’hui un secret pour personne que le recours à des substances modifiant le champ de la conscience et provoquant l’émergence d’états de « réalité non ordinaire » est l’une des pratiques fondatrices de la culture humaine. Du chant chamanique universel aux univers déréalisants de Philip K. Dick, du soma védique au moksha d’Huxley, de la dive bouteille à la grande beuverie, de la connaissance par les gouffres à l’algèbre du besoin, l’ivresse postule un voyage hors de l’horizontalité, une ouverture en deçà ou au-delà, vers ce que Ernst Jünger désigne comme le « Grand Passage », soit la destruction du temps par la complétude.
L'astrologie, entretien avec Arnold Waldstein
L’astrologie, en tant que science initiatique, est une école de sagesse et de lucidité ; elle peut aider en premier lieu des individualités à se réaliser, à mieux vivre dans une époque troublée et à certains égards très dangereuse, donc à réagir elle peut aussi avoir des applications médicales importantes. En aucun cas, elle ne peut suppléer à la volonté de la personne. Toute application « séduisante » de l’astrologie est « satanique ». Le véritable astrologue est un poète : l’astrologie est l’articulation sensible du Verbe, elle joue les ragas de la trame des astres. Elle est recherche de la qualité, de l’harmonie : comment pourrait-elle être prédiction d’une machine pour des êtres sans être ?
Alain Cornely : Gérer le conflit
Une telle participation inclut l’acceptation d’être gérant du conflit en soi-même entre le monde de l’intériorité et celui du dehors pour continuer une « singulière voie du milieu ».
Christian Charrière : J'ai peur de mon ombre
J’avais peur de mon ombre, j’avais peur de tout ce qui en moi n’était pas présentable : faiblesse, instinctivité, émotion et, tendues vers l’autre, jusqu’aux deux mains qui s’ouvrent sur le petit lapin blanc d’un amour. Je voulais avancer dans la vie d’une démarche impitoyable et sans rien qui me fît chanceler. C’est pourquoi, tel le héros de Chamisso, je m’étais séparé de mon ombre au premier carrefour. Mais on ne peut vraiment la répudier. À pas de loup elle revient vous assassiner au coin des bois. Mieux vaut l’accueillir en notre demeure et lui offrir ce qu’elle demande…
Léon Denis : Socialisme et spiritualité

Ainsi la philosophie de Jaurès aboutit à cette idée de l’unité universelle qui, transportée dans l’ordre social, deviendra la solidarité universelle. Jaurès ne négligeait pas de faire ressortir les conséquences funestes du matérialisme. Dans sa critique de cette théorie, il considérait comme un sophisme le fait de vouloir constater certaines conditions organiques à tout phénomène de conscience, et de vouloir ramener à ces conditions la conscience elle-même. »
Marguerite Enderlin : Sumer, la grande civilisation mère, née du mariage du ciel et de la terre
Dès la plus haute antiquité, nous découvrons le culte du Couple Divin : Ciel/Terre, différencié du chaos primordial par Enki. En tant que rapports amoureux et complémentaires, le Couple Divin est périodiquement magnifié lors de la fête du Nouvel An, apportant prospérité et bénédiction au pays. Ce tissage Ciel/Terre a rempli de tendresse et d’admiration les Sumériens ; c’est le miracle de la Vie invisible, impondérable. C’est le souffle du Dieu caché qui vivifie le monde, qui fait se mouvoir le roseau sous le vent, qui fait pousser les plantes, multiplier les animaux, harmoniser le visible avec l’invisible en un seul organisme Cosmique, vivant, souffle éternel à l’intérieur de sa création. Cette éternité sans origine n’a jamais cessé d’être et c’est elle qui fait la cohésion cachée entre les êtres…
le R.P. Bruckberger : Les entrailles de Marie lieu du miracle des miracles

La généalogie du Christ, telle que nous la rapporte l’Évangéliste Matthieu, qui est construite de manière très artificielle et où bien des chaînons manquent, il y a cependant une surprise de taille en ce qui concerne les femmes. Seuls les hommes sont nommés, ce qui est de tradition dans toute généalogie sémite. Mais pourtant quatre femmes sont introduites dans la généalogie : quelles sont ces femmes ? Toutes des marginales. Thamar, dont le fils, ancêtre direct de Jésus-Christ, est né de l’inceste et de la prostitution. Rahab était une chananéenne, prostituée dans la ville de Jéricho. Ruth, grand-mère de David, était une Moabite, une païenne. La mère de Salomon, Bethsabée, fut adultère et ne devint l’épouse de David que par le meurtre abominable de son premier époux. On peut dire que pour le Christ le péché fut vraiment une affaire de famille, autant dans sa lignée paternelle parce que le péché est substantiellement une offense faite à Dieu, que dans la lignée maternelle : il n’avait qu’à se retourner vers ses ancêtres maternels pour savoir ce qu’est le péché. La généalogie de Marie aboutit paradoxalement à la Vierge Marie, qui resta vierge, et dont le mariage avec Joseph ne fut jamais consommé.
Christian Jacq : Rôle et signification de la symbolique féminine dans la civilisation de l’Égypte ancienne

Entendons-nous bien sur les termes : initiation, pour l’Égyptien, signifie transformation consciente, volontaire, quasiment scientifique, de l’individu vers l’Universel. L’être qui s’initie par la connaissance des rites et des symboles accomplit ses kheperou, c’est-à-dire ses transformations vers la Lumière. Le Livre des morts, si mal nommé par les égyptologues, s’appelle en réalité le « livre de sortir dans la lumière », d’accomplir l’ultime initiation qui consiste à nous unir de nouveau à Ce qui crée.
Martine Belle-Croix : À propos de la musicothérapie
La musicothérapie, tout le monde en parle, tout le monde en fait. Cependant, de quoi parle-t-on ? Que fait-on ? Poser ces deux questions, c’est déjà faire émerger un vaste flou, des imprécisions, de nombreuses confusions. Ces quelques lignes n’ont pas pour objet d’expliciter de façon très précise la musicothérapie, mais d’essayer de délimiter le champ professionnel dans lequel évoluent tous les praticiens de l’enfance inadaptée qui utilisent la musique avec des personnes en difficultés. Leurs objectifs sont pédagogiques, thérapeutiques ? Qu’importe, de toutes les façons, la musique est bien là.