Dialogues sur l'expérience libératrice - Roger Godel

L’unité indivisible de cet état de conscience est inséparable de moi. Dans l’image de l’arbre et de son ombre sur le sol ocre, comme dans le luisant des eaux, je revendique ma part de vision. Les formes naissent, reposent et périssent en moi. D’où provient le parfum des fleurs ? Il procède d’un pouvoir propre à ma nature: l’aptitude à sentir. Voici qu’apparaît tout à coup dans mon champ de conscience une étrange bigarrure de couleurs, de silhouettes mouvantes. Un réseau immobile de lignes, des sons ; qui donc enveloppe de noms magiques cet indécomposable ensemble: Ilisos, Athènes, Socrate ? Ma seule présence les a fait jaillir. De ma présence encore monte la plénitude de vie dont cet instant est saturé

Maurice Gazan : Le Mystère de nos Rêves

Quand la logique mentale avec les concepts de cause et d’effet de moi et de non-moi, de sujet et objet, de continuité dans le temps et de contiguïté dans l’espace, a cessé de présider aux associations d’idées pour créer la synthèse mentale et permettre le raisonnement, c’est l’élément affectif instinctif qui devient le fil conducteur ou plutôt l’aimant qui polarise les images. Le processus psychologique devient illogique, absurde et n’opère plus selon les lois de la raison discursive, le rêve est donc une forme primitive de l’activité consciente, que nous rencontrons plus ou moins latente, dans d’autres manifestations humaines…

Anne Guisen : Enquêtes sur diverses tentatives d'écoles nouvelles

Que penser de la discipline, de l’effort ? Quelle est la place des valeurs traditionnelles telles que la politesse, le respect de l’adulte ? Car s’il est vrai qu’imposer, sanctionner, forcer l’enfant peut le bloquer, le rebuter, ou, à la limite, engendrer des complexes, il est tout aussi vrai que dans la vie, tout ne lui sera pas permis et il sera également soumis à des limites et des contrariétés. La vie adulte exige des efforts et engendre des frustrations, des échecs, des déceptions. Sans être disciples de Rousseau, nous pensons que l’être humain possède au départ un potentiel positif et négatif. C’est l’éducation et l’influence du milieu qui détermineront son orientation dans un sens ou dans l’autre.

la sophrologie : Concentrer son énergie

Cet état privilégié où le cerveau est conscient et hypervigilant, qui n’est pas un état de sommeil, et pas l’état d’éveil est dit État Modifié de Conscience. Moment très privilégié où notre cerveau, le plus merveilleux ordinateur qui soit, peut recevoir nos messages pour les convertir en actes automatiques lors de notre comportement de tous les jours ; moment très privilégié où notre cerveau devient une éponge et absorbe les suggestions que nous pourrons lui donner afin de les réaliser; moment très privilégié que les techniques sophroniques permettent de retrouver à chaque fois que besoin s’en fait sentir.

Maurice Gazan : Les résultantes psychologiques du fonctionnement nerveux

L’Univers entier est la réponse de nos organes sensoriels et de nos techniques, à une réalité extérieure qui nous est inconnue et que nous ne connaîtrons probablement jamais. Les ondes électromagnétiques, qui expriment un coucher de soleil au physicien, ne sont pas plus objectives que les brillantes couleurs perçues par le peintre. Les sentiments esthétiques engendrés par ces couleurs et la mesure des ondes qui les composent, sont deux aspects de nous-mêmes ; dans la première position nous sommes caractérisés par un état émotif, dont toute intellectualité est absente; dans la seconde, par un état intellectuel, dont toute émotivité est exclue. Il intervient dans ces deux aspects non seulement les relations entre nous et les phénomènes, mais aussi les rapports des phénomènes entre eux. L’ensemble de nos réactions intérieures envers ces phénomènes ou conditions extérieures s’établit et est possible seulement par la haute différenciation de notre système nerveux. Il semble bien que le système nerveux est le système organique et fonctionnel le plus important de l’homme, on serait tenté de dire qu’il est « l’homme lui-même ».

Madeleine Groffier : Vers l'Unité

La Vie est une, et toute forme n’est qu’une condensation de l’Énergie unique. Toute différence entre les aspects innombrables que revêt cette Vie se réduit finalement comme nous le montre si clairement notre ami Ram Linssen en ses articles et ses causeries de vulgarisation — à une question de chiffres : un nombre plus ou moins élevé d’électrons dans la composition des atomes.

Madeleine Groffier : Spiritualité et vie pratique

Lorsque nous croyons aimer un être, c’est nous que nous aimons à travers une image, c’est notre joie que nous servons lorsque nous souhaitons l’avoir auprès de nous. Nous pouvons dire que nous « aimons » quand le bonheur de l’être cher trouve en nous une égale résonnance, que ce bonheur lui soit donné par notre amour ou par celui d’un autre. Lorsque son départ vers une autre affection nous fait goûter l’extase que ne vient plus ternir aucune mélancolie, nous faisons l’expérience de la Totalité au-dedans de nous-mêmes et nous ne demandons plus à aucun guide le moyen sûr de la réaliser.

Madeleine Groffier : Le visage béni de l'épreuve

Ce continuel arrachement aux illusions dont il s’éprend amène l’homme en face des grands problèmes et, lorsqu’enfin il se rend compte que cette poursuite du désir dans le manifeste ne crée en lui que vide, écœurement et souffrance, il commence peu à peu à aspirer vers autre chose, vers une autre forme de bonheur et à chercher, derrière l’apparence des épreuves et des joies passagères, un objet digne de son désir.

La découverte de la vie dans ma vie Un entretien avec Jeanne Guesné

Un enfant né à six mois et demi ne vivra pas; à sept mois on le mettra en couveuse et il vivra. De même pour un bouton de rose sur le rosier: si on sait quand et à quelle hauteur de la tige le couper et que l’on met cette tige dans l’eau, la fleur s’épanouira. Cela se situe précisément dans le temps et dans l’espace. Quelques millimètres en amont ou une journée plus tôt, la fleur serait morte. Et bien pour nous c’est pareil; c’est ici que le travail doit se faire. Seulement nous l’oublions constamment, préoccupés par des notions de rendement, d’efficacité, de techniques qui ont, certes, leur utilité. Mais servons-nous d’elles et ne nous laissons pas prendre par elles. N’oublions pas, encore une fois, que l’homme a un rôle à jouer, qu’il n’est pas là pour rien.

Madeleine Groffier : Impulsivité et spontanéité

Lorsque l’on parle de spontanéité, les esprits non avertis pensent immédiatement à l’impulsion irraisonnée. En effet, dans le langage courant on dit indifféremment d’une personne primesautière qu’elle se montre impulsive ou qu’elle est spontanée. Avant d’aborder le problème de la spontanéité il est prudent de s’entendre sur la valeur qu’on attache à ce terme. Krishnamurti nous parle beaucoup de cette spontanéité, de cette fraîcheur de l’âme qu’il déclare être le couronnement d’une profonde expérience de la vie.