Dr Bernard Boissier : Du « corps de vie » aux influences astrales

Les Égyptiens, les Grecs de l’antiquité, les Indiens d’Amérique du Nord, les Incas, mais aussi les premiers chrétiens, tel saint Paul, mentionnaient que l’homme était constitué d’un Corps Physique, d’un Corps psychique et d’un Corps spirituel, tripartition que l’on retrouve tout au long des Grandes Traditions de l’occident. Les mystiques et les alchimistes de l’Europe Médiévale ont tous fondé basé leurs écrits et leur enseignement sur la croyance en un monde invisible, suprasensible qui s’interpénètre dans le monde physique, le conditionne, le dirige et l’anime.

le Dr Jacques Oudot : Le concept de pluridisciplinarité ou les frontières vivantes

La notion même de spécialisation est moderne et récente ; pendant des siècles on a donné en exemple gratifiant celui qui « avait des clartés de tout », ou celui dont on pouvait dire qu’il savait tout faire ; et jusqu’à René Descartes il était encore possible à un seul homme de posséder l’ensemble de la connaissance mondiale de son temps ; l’homme curieux trouvait son plaisir dans la familiarité d’un savoir étendu et varié, et même d’un minimum de compétence technique en tous les champs de la pragmatique ; ce n’est que depuis deux siècles que l’idée se développe parmi nous d’une nécessaire spécialisation comme garantie de valeur personnelle et sociale…

Denise Greindl : Rencontre d'Henry Miller avec le Zen

La rencontre des enseignements du Zen et de Krishnamurti a été d’une importance décisive dans la vie et l’œuvre d’Henry Miller. Sa nouvelle prise de conscience le rend très heureux. Grâce au Zen, il déclare : « Ce vieux monde que je détestais est transfiguré en un monde de magie et d’enchantement, depuis que l’on m’insuffle le silence intérieur où gît l’Inépuisable. »

Ilya Prigogine : Temps, durée, devenir : La réconciliation d'Einstein et de Bergson

La notion de temps fait irruption de tous côtés. J’ai été frappé de voir comment elle a émergé au début du siècle. C’est un problème clé pour Einstein, et aussi pour Bergson. Comment leurs pensées se sont-elles développées ? Cette méditation sur le temps qui s’élabore au début du siècle prend deux formes tout à fait différentes. Le temps d’Einstein est le temps-communication. Celui de Bergson, c’est la durée, le temps intérieur. Aujourd’hui nous arrivons à une synthèse des deux, avec la notion de devenir, qui comprend à la fois temps et durée. L’insistance de Bergson sur la nouveauté, la création, a quelque chose de très moderne. Avec la notion de devenir nous englobons la nécessité et le hasard, la transparence et l’opacité. L’essentiel pour un homme de science est d’être ouvert à ce qu’il apprend…

Léon-Jacques Delpech : Mort et survie

L’homme a découvert son image le jour où il s’est penché sur un calme miroir d’eau. Que la notion de miroir eût permis à l’homme de découvrir sa personnalité comme le veut Lacan, c’est discutable mais elle est une des bases de la notion de double. Notions que d’innombrables écrivains parmi lesquels Dostoïevski et quantités d’autres dont on trouvera l’historique soit dans le livre de Ranke, soit dans celui de Stocker. Une notion corrélative est celle d’ombre, puis enfin celle de jumeaux comme celle de sosie. De toutes ces sources convergentes on a été conduit à admettre que l’homme porte en lui un ou plusieurs doubles…

André Dumas : La frontière vie-mort

La parapsychologie contemporaine, en poursuivant l’examen du « paranormal », a abouti à des constatations qui débouchent, elles aussi, sur la notion de zone-frontière entre les perceptions du conscient par les voies sensorielles, et la connaissance directe par le subconscient au moyen de mystérieuses voies extra-sensorielles.

le Dr. Jacques Oudot : Les terrains vagues du langage

Le but du vivant est moins l’évolution que la diversité. Dans notre vie quotidienne une part de la diversité réside dans la perpétuelle mouvance des langages. Chaque société possède ses marginaux, ses minorités agissantes. Presque toujours en opposition avec la majorité, elles inventent des mots, des langages pour se reconnaître, s’affirmer, exister. Souvent leur action est forte, elle influence l’ensemble social et peu à peu amène une nouvelle société. Ces mots et ces langages deviennent communs, ils sont prêts à entrer dans les dictionnaires. Tout est mûr pour la naissance de nouvelles minorités, de nouveaux marginaux. Ainsi va la vie sans cesse renouvelée, sans cesse différente. Sinon, il n’y aurait que sclérose et mort.

Prodiges au Portugal Par L.-J. Delpech

Y a-t-il des lieux inspirés? On se rappelle la colline inspirée de Barrès. Dans une conversation avec le cardinal Daniélou deux ans avant sa mort, celui-ci me déclara y croire avec une conviction certaine, malheureusement, nous ne pûmes approfondir. Le problème est un peu en rapport avec celui de la géographie des religions et des sanctuaires. On a vu une étude classique de Richer : Géographie sacrée de la Grèce, sur la distribution des temples grecs en fonction de l’emplacement des étoiles. Mais si cette perspective pouvait nous faire comprendre une influence cosmique en rapport avec les ondes cosmiques, cela n’est pas une réduction mais un effort d’explication.

André Dumas : Qu'y a-t-il derrière notre personnalité apparente?

Ce qu’on appelle le « Subconscient » n’est pas constitué seulement par une zone « passive » de notre personnalité, obéissant aux suggestions, enregistrant les impressions et conservant les souvenirs. D’une zone « active », créatrice, surgissent des inspirations d’ordre intellectuel, des éclairs de génie, qui s’imposent au savant et au philosophe comme à l’artiste et à l’écrivain. On en a souvent cité de nombreux exemples.

Joseph Majault : Un témoin de la parole. Portrait de Jean Sulivan

Passant, étranger, rebelle, Jean Sulivan se qualifie lui-même aussi. On ne s’étonnera donc pas qu’il ait été considéré par beaucoup comme en marge. De par sa vie. De par son œuvre. Libéré de tout service d’Église, hors hiérarchie et hors institution, voyageur et nomade dans le monde, analyste de l’ordre grec (L’obsession de Delphes), observateur des mystiques de l’Inde (Le plus petit abime), citoyen des temps modernes (Joie errante), ce prêtre n’a jamais cessé d’être l’homme de foi préoccupé de l’essentiel, ce «drôle d’apôtre hors propagande, qui renvoie chacun à lui-même», celui qui affirmant pour conviction la primauté de la révélation refuse le prêchi-prêcha des orateurs de chaire pour s’afficher dans son choix d’être libre et sa singularité d’auteur…