En réalité le Bouddhisme est basé sur un spiritualisme absolument transcendant, considérant que tout ce qui n’est pas l’Esprit n’est pas l’être humain, déniant toute réalité à l’ensemble des phénomènes temporaires et changeants qui, cependant, sont capables de tromper suffisamment la conscience ou Vijnana pour l’attacher par le désir à la roue du Samsara. On peut dire que loin d’être inspiré par le désir de l’annihilation, le Bouddhisme est réellement un effort pour s’évader hors du monde du changement, de l’impermanence et de l’illusion pour atteindre à la Suprême Réalité d’Atta.
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Lizelle Reymond : Hui-Neng, le sixième patriarche
Les novices, arrivés après l’hiver et qui suivaient l’étroit sentier de l’instruction des aînés, marchaient, l’affliction alourdissant leur cœur. « Brillante est votre intelligence, leur avaient dit leurs Maîtres, et profonde votre volontaire obéissance à l’orthodoxie. Mais à partir de maintenant servez aveuglement votre Abbé, et le jour viendra où vous vous assiérez à l’Assemblée des moines, une fleur dans vos mains, le sourire sur vos lèvres, dans la félicité parfaite. Plongez sans crainte dans la soumission entière. » Mais le Quatrième Bouddha, leur Abbé, se mourait lentement.
R. Linssen : Le Bouddhisme tibétain
Le bouddhisme pur n’a rien de commun avec les tourneurs de moulins à prière, ni avec les charmeurs de serpents, ni avec les basses pratiques de magie sexuelle de certains cultes tantriques desquels se sont emparés quelques imposteurs européens ou américains dont les sacrilèges outrageants devraient attirer toute l’attention de la police des mœurs… […] Aucun rituel, aucun dogme, aucune pratique occulte, aucune méditation collective, aucune initiation, telles qu’elles sont données dans tous les cénacles égyptiens, néo-platoniciens, grecs, chrétiens ou védantiques, aucune construction de l’esprit, aucun maître, aucun disciple selon les méthodes connues.
A. David-Neel : Coup d'œil sur les écoles philosophiques tibétaines de la "Transmission orale" dites des "Doctrines secrètes"
Le salut bouddhique est hautement intellectuel. Il consiste à voir ce qui est au lieu de contempler des fantasmagories que nous construisons nous-mêmes. Lorsqu’ils préconisent la culture de la perspicacité, de la vue intense, les Docteurs des doctrines traditionnelles de la transmission orale sont donc en parfait accord avec la doctrine fondamentale du Bouddhisme. Les Maîtres des Écoles de la Tradition orale insistent sur le caractère instantané et essentiellement transitoire de tous les phénomènes. Ils enseignent aussi que les corps qui nous apparaissent comme étant solides sont, en réalité, composés de particules en mouvement. L’apparence de solidité et de durée est due à la rapidité prodigieuse avec laquelle les particules se meuvent.
Henry Corcos : Le Pacifisme et la Bhagavad Gita
Gandhi traduit non résistance par « non violence », ce qui signifie qu’il convie à souffrir éventuellement la violence SANS LA RENDRE, mais non pas à s’abstenir d’y résister. Car il ne souscrit pas au développement : « si quelqu’un te frappe à la joue droite, présente-lui aussi l’autre », non plus qu’à celui-ci : « si quelqu’un veut te citer en justice pour t’enlever ta tunique, abandonne-lui aussi ton manteau ». Voici quelques extraits (tirés des Lettres à l’Ashram), pour préciser la pensée de Gandhi :
Ahimsa ne signifie pas uniquement ne pas tuer. Himsa signifie causer de la souffrance ou détruire une vie, soit par colère, soit sous l’empire de l’égoïsme, soit avec le désir de faire du mal. S’abstenir d’agir ainsi est ahimsa (Young India, 4 novembre 1926). La non-violence complète est absence totale de mauvais vouloir envers tout ce qui vit. La non-violence, sous sa forme active est bonne volonté pour tout ce qui vit. Elle est amour parfait (Young India, 9 mars 1920).
Michel Random : Le shinto ou la voie des dieux
Le mot « shinto » signifie la voie des dieux, ou « le chemin vers Dieu ». En dernière analyse on pourrait aussi le traduire par « le chemin qui vient de Dieu » ou le « chemin en Dieu ». (Le lien entre shin : Dieu ou les dieux, et to : chemin ou voie, permettant de se lier avec toutes les prépositions en usage dans les langues occidentales.)
Dagpo Rimpoché : Le mental et les facteurs mentaux selon le bouddhisme tibétain
Prenons encore deux malades atteints de la même maladie. Si l’un d’entre eux sait très bien comment penser, son corps sera évidemment affecté par la maladie, mais sans plus. Par contre l’autre qui ignore comment conduire une réflexion favorable, aura en plus de la maladie physique à assumer, à faire face à de l’inquiétude. Elle va se morfondre. Et finalement elle devra agir et supporter beaucoup plus de souffrance que la première malade. Ceci est quelque chose de très aisé à comprendre. C’est l’évidence même et la plupart d’entre nous ont sans doute l’expérience de ce genre de cas qu’ils ont pu rencontrer maintes fois. Ce n’est donc pas quelque chose de terriblement abstrait, compliqué et difficile à comprendre. Tous ces états, le bonheur et le malheur viennent de l’Esprit. Et si l’on parvient à bien se maîtriser, à bien se contrôler, c’est-à-dire à penser correctement, à bien réfléchir, on sera toujours satisfait.
Dagpo Rimpoché : L’état de Bouddha selon le bouddhisme tibétain
Lorsqu’on dit qu’en éliminant et supprimant les souillures qui affectent l’esprit, on devient Bouddha, il faut savoir qu’il y a deux états de Bouddha :
1° La nature conventionnelle (ou provisoire) de l’esprit.
2° La nature ultime de l’esprit.
La nature conventionnelle de l’esprit, c’est sa faculté de compréhension. L’esprit peut saisir les phénomènes, réfléchir, comprendre. La nature ultime de l’esprit sera indépendante des causes et conditions qui produisent l’esprit. Ce sera la VACUITE DE L’ESPRIT.
Dagpo Rimpoché : Le Karma selon le bouddhisme Tibétain
En général tout ce qui est « action » peut être appelé « karma ». Mais quand on parle « d’accumulation du karma », on parle de karma bon ou de mauvais karma. On peut présenter trois divisions ou trois sortes de karma :
— Karma physique, accumulé au moyen du corps.
— Karma oral, accumulé au moyen de la parole.
— Karma mental, accumulé par l’esprit.
Dagpo Rimpoché : Mourir et renaitre selon le bouddhisme tibétain
I1 y a une continuité dans la conscience (NAMSHE). Il faut également savoir ce que l’on entend par « conscience ». Il y a six sortes de consciences, visuelle, auditive, olfactive, gustative, tactile et mentale. Lorsque le corps est séparé de l’esprit, les cinq premières consciences sensorielles vont disparaître seule subsiste la conscience mentale à laquelle les organes sensoriels et les consciences sensorielles vont transmettre leur pouvoir de réapparaître. Il n’y a donc qu’une seule conscience qui se transforme et qui peut se développer pour devenir de plus en plus forte et de plus en plus claire. La conscience a un pouvoir extrêmement fort. Elle est entourée, veillée par de très nombreux obstacles. Mais on peut les supprimer et alors son pouvoir pourra se développer.