Michel Random : Borobudur, la montagne de la vacuité

Borobudur se présente donc comme un mandala exprimant les trois niveaux et les trois états de la réalité : le premier niveau est le monde du désir (Kamadhatu). C’est par lui que la matière se manifeste, que les joies et les souffrances apparaissent. En fait, ce premier degré de la manifestation est invisible. Cent soixante reliefs représentant l’enfer et les méfaits du désir ont été sculptés à la base, puis, nécessité architecturale ou volonté de cacher les images infernales, ces bas-reliefs furent recouverts d’une paroi de pierre, et ce n’est qu’à la suite de travaux de restauration en 1885 qu’ils furent découverts. Depuis inventoriés et photographiés, ils sont à nouveau recouverts de terre.

le Dr Jean-Pierre Schnetzler : Non-mental et méditation

Le point important est que la pratique de la concentration nécessite une activité mentale orientée vers la recherche d’un résultat, la concentration sur tel objet défini, donc une attitude mentale sélective de fermeture à ce qui n’est pas l’objet de la méditation. Cette attitude fondamentalement dualiste (si elle n’est pas un jour transcendée) engendre nécessairement certaines conséquences.

Jacques Brosse : La mort cette inconnue

La mort redevient tout simplement l’exacte résultante de toute notre vie, nous mourons comme nous avons vécu. Et l’on sait que le bouddhisme fait l’économie d’un juge extérieur qui absout ou condamne, qui récompense ou qui punit ; il n’y a pas d’autre juge que nous-mêmes qui décidons de notre destin, pendant cette vie, mais aussi après la mort…

la méditation : Le bouddhisme, l'éveil

[…] le nirvâna n’est pas du domaine des sens, il ne peut être connu de quelque façon que ce soit, car, disent les bouddhistes, il est du domaine de l’inconnaissance ; de la même façon, ils assurent que l’homme est sans âme, sans rien de permanent en lui, mais qu’il doit s’efforcer d’échapper à la transmigration ; or, puisque, de toute évidence, ce n’est pas le corps qui renaît et qu’il n’y a pas d’âme immortelle, comment comprendre ? Justement, rétorquent les théologiens de l’un et l’autre Chemins, il n’y a rien à comprendre…

Taïkan Jyoji : Le koan une parole-parabole pour l'adepte zen

Comment s’y prendre pour accéder à soi-même ? Avoir la Vue juste, la vue qui permet de voir avec l’œil de l’esprit n’est pas une petite affaire. Voir dans sa véritable nature signifie vivre cette nature, dépouillée de tout le fatras d’idées, de conceptions, de théories, de conjectures, de fausses croyances. Celui qui cherche avec sa tête, seule partie qui fonctionne encore un peu chez l’individu de cette fin de siècle, s’efforce de résoudre toutes les questions avec l’intellect. Mais quoi que l’on pense, on ne trouve pas, car l’éveil, si on veut le saisir, nous échappe. Il nous échappe également si on ne veut pas le saisir.

Pierre Rambach : La symbolique des gestes bouddhiques

Dans les rites tant hindous que bouddhistes, l’exécution de mudra, accompagnée de la récitation de mantra, va jouer un rôle essentiel sur la voie, pour les uns de la réintégration, pour les autres de l’Eveil. Avec l’apparition et le développement du Tantrayana, de ce « troisième tour de la Roue de la Loi », ces sept mudra, qui contiennent et résument la doctrine du Bouddha historique, seront complétées par une dizaine d’autres et un grand nombre de variantes, pour transmettre l’enseignement secret de Vairocana dont le Sakyamuni n’était qu’une manifestation terrestre.

Serge-Christophe Kolm : Les trois crises et le recours à l'orient

Car il nous faut aussi choisir, faire, nous faire et nous guérir. Or, pour cela, ce sont au contraire les aspects de la pensée bouddhique opposés aux conceptions du monde moderne qui offrent à celui-ci des positions ou savoirs qu’il n’a pas déjà. Et ce sont justement ceux dont il a besoin, comme le montrent d’abord le raisonnement mais aussi ce qu’en retrouvent, sans le savoir, les thérapies et philosophies qui s’attaquent le plus profondément au malaise de la civilisation ».

Pierre D’angkor : La destinée spirituelle de l'homme selon la sagesse antique

Notre moi physique disparaît avec notre corps : quant à notre moi mental, il n’est qu’un complexe d’énergies qui s’éteint à l’expiration de ces périodes « post mortem » que les religions ont nommées le ciel et l’enfer, périodes subjectives durant lesquelles s’épuisent graduellement les énergies psychiques qui étaient constitutives de ce moi. Mais de même que les êtres vivants laissent derrière eux des germes qui se développent ultérieurement en de nouveaux êtres, semblables à eux-mêmes, de même notre moi psychique laisse derrière lui des germes vivants, des germes psychiques.

W. Labriola : Au sujet de L. Adams Beck

L’Occident met toujours l’accent sur la matière. Dès l’âge de trois ans, les enfants sont habitués, en Europe, en Amérique, à pleurer jusqu’au moment où ils obtiennent tout ce qu’ils veulent. En Asie, sur ces hauts plateaux du Tibet, où se promène ce jeune homme, « Ormond » tel est son nom, découvre que l’enseignement reçu est fait d’enfantillages, de pacotilles, que ses maitres étaient totalement ignorants, dépourvus de sagesse, d’évolution, et il en rit. Il réalise que tout ce qu’il a appris est faux et vain. Il faut au plus vite dépasser ces enseignements traditionnels et aller tout droit à la Vérité par la simplicité.

W. Labriola : Comment approcher le Bouddhisme ?

Pour les Chrétiens c’est un mot précis, le « je » qui compte ses sacrifices et ses prières, et les offre en échange d’une belle place au ciel. En Extrême-Orient, la religion est moins intéressée. Le moi n’existe pas. Seules existent les apparences du moi. Nous sommes reliés à tout l’univers. Rien n’est continu, tout est transitoire. Nous faisons donc partie d’un tout, lorsque nous le découvrons, nous sommes délivrés de l’illusion et sommes heureux.