XXX : Que désirez-vous ? Un aller simple pour nulle part

(Revue Être. No 2. 1992) Depuis que l’être humain est parvenu à graver ou imprimer des signes pour concrétiser et transmettre sa pensée, il a vainement cherché à définir l’inconnu qui le hante et dont il ne cesse de parler, ne serait-ce que pour le nier. Dès l’origine, l’homme tourne sans cesse en rond, surajoutant […]

Shankaracharya : Le haillon

(Revue Être. No 1. 1992) (Kaupinapauchakam) [1] Se plaisant sans cesse dans les paroles du Vedanta et satisfaits de la nourriture mendiée, se réjouissant dans leur cœur affranchi de toute souffrance — nantis d’un haillon, certes nantis du Bonheur ; N’ayant pour siège que la racine d’un arbre et prenant leurs repas sans rites [2], […]

XXX : On n'apprend pas à être libre

(Revue Être. No 1. 1992) « Nous en sommes à ne plus pouvoir supporter ni nos vices ni leurs remèdes. » TITE-LIVE Ce jugement de l’historien latin sur la Rome décadente s’applique parfaitement à ce temps de décomposition qui est le nôtre. On évoque la nécessité d’un changement mais à condition que rien ne trouble […]

Prière de hiram

(Revue Être. No 1. 1992) Comme la montagne m’emportait dans son vol, tout à coup, je vis s’ouvrir devant moi sur l’AUTRE ESPACE, la porte d’or de la Mémoire, l’issue du labyrinthe. Être pur, si parfaitement identique à ta nécessité qu’il n’est folie de négation qui se situe par rapport à toi, qui est le […]

Jean Klein : La voie directe

(Revue Être. No 1. 1992) Le titre est de 3e Millénaire L’attitude juste consiste à observer son corps et ses pen­sées avec le regard du scientifique dans son laboratoire, nous dites-vous. On s’aperçoit tout d’abord que le mental fonctionne sur plusieurs plans de manière dispersée. C’est donc par l’arrêt de cette dispersion qu’il peut se […]

Carlo Suarès : La fin du grand mythe III

S’affranchir du Temps veut dire s’affranchir de l’inconscient collectif, qui fabrique le temps collectif, et de l’inconscient individuel qui fabrique le temps individuel. Le temps individuel est toujours lié au temps collectif, car l’individu ne parvient que très difficilement à se libérer de l’emprise de l’inconscient. C’est pour desserrer cette étreinte mortelle que nous nous efforcerons de la décrire.

Dominique Casterman : Philosophie non dualiste et actions positives

Pour autant, devons-nous négliger l’esprit, la conscience individuelle, le corps, les joies, les souffrances, les désirs, etc., sous couvert que seul la Conscience est, et que le spectacle n’est que pure illusion ? Je ne le pense pas car il n’y a pas de séparation entre le Spectateur et le spectacle. La grande illusion c’est l’idée même de séparation…

Roger Godel : Retrouver le mesureur de l'incommensurable

Ne consultez pas votre imagination, elle vous tromperait grossièrement. Sa fonction se déroule dans un monde de formes et l’incite à créer une diversité d’images et d’émotions. Incapable, par conséquent, d’accéder à l’altitude de l’expérience, elle bâtira pour vous satisfaire un décor de fantaisie, une mise en scène, une vision faussement mystique. Or l’expérience refuse toute vision de forme, de substance, de couleur. Sa nature est indescriptible. Aucune parole ne la qualifie authentiquement. On la trahirait à vouloir la nommer Savoir, Harmonie, Beauté, Joie ou Amour. Leurs majuscules n’ajoutent rien à la petitesse des mots.

Le temps c'est la pensée, entretien avec Robert Powell

En somme, la conscience sans choix doit naître sans aucune pression de l’esprit, spontanément; autrement, elle n’est pas « sans choix ». Examinez tout d’abord la question de motivation, et voyez si votre conscience sans choix est le moyen d’arriver à une fin, ou si c’est une fin en soi pour vous. Si tel est le cas, vous serez en présence de justes assises. Ne tentez pas alors de « retenir votre jugement, » c’est impossible; si vous essayez de le faire, vous ne ferez que refouler la pensée et donner plus de force à l’esprit subconscient. N’essayez pas d’être conscient. Soyez-le. Faites-en l’expérience, jouez avec, et voyez ce qui se produit; personne ne peut vous le dire, et si quelqu’un vous le disait, cela n’aurait aucune valeur pour vous. N’en faites surtout pas un problème; nous en avons déjà assez comme ça !

Robert Powell : Si la conscience ne choisit pas, qui donc est conscient ?

Maharshi nous exhorte constamment à poursuivre l’enquête « Qui suis-je? », « À qui cela arrive-t-il ? », et ainsi de suite, non parce qu’un tel « Qui » existe, mais parce qu’au cours de cette même recherche nous découvrirons son irréalité et que cette découverte mettra fin à la prévalence de l’ego. Puisque l’observateur en tant qu’entité psychologique n’est rien d’autre qu’un flux de pensées activées et maintenues par le désir, on voit déjà qu’un examen de ce qui arrive à cette entité en poursuivant la recherche du « Qui suis-je ? » doit être essentiellement la même chose que le processus de connaissance du soi dans une prise de conscience sans choix. Les deux enseignements ont comme commun dénominateur l’injonction suivante : « Trouvez d’abord qui est l’observateur, et tout s’ensuivra naturellement. »