Patrick Lebail : Les Hymnes Védiques

Ce n’est pas sans justification qu’en diverses époques les philosophes de l’Inde ont cherché dans le Veda un soutien décisif pour leurs théories. Le Veda cependant est bien plus qu’une théorie philosophique. Il s’est décrit lui-même comme étant visvarupa, « omniforme » (AV). Le Rishi védique éprouve l’intérêt du poète envers la réalité sous tous ses aspects. Il révèle leur vérité, leur beauté; il nous invite à partager la noblesse de sa vision.

Patrick Lebail : Le besoin de félicité

la félicité est
• une possibilité inhérente à l’espèce humaine
• « l’état naturel » selon l’expression de Ramana Maharshi
• l’état mental qui se démasque quand les préoccupations possessives
(c’est-à-dire quasiment la totalité de notre vie affective)… ont disparu.

Patrick Lebail : Vérité et réalité

La Conscience est l’être des phénomènes : si on parvient à s’en apercevoir, on est libéré des phénomènes eux-mêmes : on les ressent « tels qu’ils sont en réalité », c’est-à-dire comme « aspects du réel », « animation de la conscience » seulement. On a le « Savoir », la Libération.

Robert Linssen : Se connaître pour se dépasser

Les doctrines secrètes du bouddhisme tibétain sont dominées par une préoccupation fondamentale : voir, voir davantage (lags-thong en tibétain). Cette vue pénétrante est la base essentielle du bouddhisme en général et du Zen en particulier. Disons à ce propos que le terme Zen que nous employons est imparfait. Il serait plus exact de parler de bouddhisme Ch’an, dont Bodhidharma, Seng-Tsang, Hui-Neng et Chen Houei, etc., étaient les représentants les plus illustres. L’art de la « Vue Juste » consiste à discerner la réalité au delà des apparences. Et ceci s’applique autant au domaine physique qu’au domaine mental.

Eric Baret : Le corps et la pensée sont complètement conditionnés. La seule liberté, c'est de voir ces conditionnements!

Je pense qu’il n’y a qu’une crise: quand vous vous rendez compte que tout ce que vous faites, que tout ce que vous pensez vient de votre mémoire, que tout ce que vous rencontrez, c’est le passé et que vous ne pouvez pas avoir la moindre idée créatrice. Vous avez alors le pressentiment profond que ce que vous cherchez n’est pas dans la situation, n’est pas dans la perception. Vous constatez que vous pouvez uniquement aller devant. Tout ce que vous pensez, c’est devant vous, et pourtant, vous vous rendez compte que vous pouvez uniquement projeter le connu, la mémoire. Le neuf, la liberté ne peuvent être dans la projection. La crise émerge de l’évidence que vous ne pouvez penser que le vieux, alors que c’est le neuf que vous cherchez. Vous vous rendez compte que toute votre vie, que toutes vos actions sont faites constamment pour trouver ce neuf, pour trouver le non-désir et vous ne pouvez que répéter les schèmes qui reproduisent les erreurs passées. Votre questionnement ne peut plus être devant. La pensée n’a pas les éléments pour arriver à la non-pensée. Lorsque l’on rencontre ce moment dans la vie, c’est vraiment une crise, un choc. Vous savez très bien où vous ne voulez pas aller. Vous ne savez pas où vous voulez aller, mais vous voyez très bien où ne se trouve pas ce que vous cherchez. C’est un choc très profond. Les jeunes aussi éprouvent cela. À l’âge de quatorze ou quinze ans, on se rend compte qu’on ne veut pas être comme son père ou sa mère, qu’on ne veut pas mener une vie bourgeoise. On s’aperçoit que la société est factice. À cet âge, on sait très bien ce que l’on ne veut pas, mais on n’a pas le pressentiment de ce que l’on veut. Ce sont vraiment des crises très profondes.

Robert Linssen : Schéma des voies Abruptes

Nous avons, par besoin de simplicité et de clarté, divisé le schéma en trois parties :
1) La partie supérieure représente l’Absolu, le Noumène non manifesté, niveau du « Sujet » suprême, inconnaissable par la pensée, inconditionné, intemporel, inaccessible aux langages, le « Parabrahman » des « Voies Abruptes indiennes », l’« Inconnu » ou « autreté » (otherness) dans l’acception générale du terme, domaine de la « non-dualité » ou « ad-dvaita ». Un point d’interrogation central domine intentionnellement le tiers supérieur du schéma.

René Fouéré : De l'acte Complet

Dans ce qui va suivre nous entendrons par « acte » non pas simplement un geste, un mouvement physique ou mental isolé, mais aussi bien tout ensemble d’opérations matérielles ou psychologiques réalisant un changement caractérisable et signigificatif, un changement exprimable en termes d’intention ou de fin particulière.