Les grands rêves du sommeil profond, celui que les physiologistes appellent paradoxal parce qu’il a toutes les apparences de l’éveil, nous font expérimenter chaque nuit un monde aux possibilités plus difficiles à cerner que celles de la veille. Si notre corps est entièrement déconnecté, si notre santé est bonne, parfois aussi quand nous avons la fièvre, il peut arriver que ce que nous appelons « esprit », faute d’en connaître la nature, survole le temps et l’espace. Dans un « moi » dédoublé par la trance, peut-on alors assigner des limites à ce monde-ci et donc parler d’un au-delà ?
Étiquette : Psychologie
le pasteur Jean-Marc Charensol : La prière dans la vie du chrétien
Si chacun sait ou croit savoir ce qu’est la prière, il y a, en fait, tant de différences et de nuances parmi les prières qui montent vers la ou les divinités, qu’il est nécessaire de définir sur quoi portera notre étude. Qu’est la prière chrétienne ? Quelles sont ses caractéristiques ? Au lieu d’apporter une définition massive, nous procéderons par touches successives et nous constaterons que les premiers traits qui nous frappent appartiennent au domaine de la vie consciente et volontaire.
Michel Waldberg : Alchimie de Jung
Dans cette perspective, l’inconscient cesse de paraître — ou de disparaître — à la façon d’un iceberg (contre lequel le navire investigateur vient s’écraser) ; l’inconscient n’est pas une hypothétique « concrétion », mais au contraire un processus, de sorte que loin de se tenir dans le statique rapport d’antagonisme sous lequel on se représente ordinairement sa fonction (comme négatif d’un positif qui serait le conscient), l’inconscient tout au contraire médiatise le conscient lui ouvre les espaces que sa « myopie » congénitale lui annule ordinairement, provoquant ainsi « une évolution, voire une métamorphose véritable de la psyché ».
Gilbert Durand : De la psychologie des profondeurs à une sociologie profonde
Cette « psychologie des profondeurs » dont le but n’est pas de chasser les images réduites à des fantasmes mais bien au contraire de pêcher dans les eaux profondes du fleuve héraklitéen des configurations constitutives de la substance même du moi, le soi psychique, on peut se demander dès lors si elle ne consonne pas avec une sociologie profonde puisque finalement ce sont des images culturelles qui constituent la réalité thérapeutique et psychagogique de l’âme.
le professeur Robert Tocquet : Les phénomènes paranormaux et la prestidigitation
C’est parfois vers les prestidigitateurs que nous reportons notre désir inné de mystère, héritage ancestral d’un très lointain passé. Car si nous répugnons en général au miracle, nous en acceptons volontiers les apparences. L’illusionniste, qui crée l’impossible, fait toucher l’invraisemblable et jongle avec le rêve, fait naître en nous un étonnement résigné, un état d’acceptation servile et de crédulité qui nous entraînent dans un monde merveilleux, lequel rejoint souvent celui de nos propres songes ou se rattache à cet autre univers imaginaire qu’enfante quelquefois notre volonté de puissance ou notre besoin de créer.
La réalité de Satan, entretien avec le Dr. Alain Assailly
Envoûtement, j’y crois, mais auto-envoûtement d’abord. Je leur dis « Si vous n’entreteniez pas vous-même ce que vous êtes censé recevoir, vous pourriez commencer à lever la tête et à respirer. » Lorsqu’on leur fait comprendre cela, c’est considérable. Je précise bien que l’auto-envoûtement fait partie du mécanisme, mais qu’il n’est pas la cause. Puis, j’essaie de les mettre dans un état auquel me poussent mes convictions catholiques. Comment vous expliquer la chose ? Dans les Evangiles, le Christ dit bien que l’on doit pardonner aux ennemis, qu’on doit prier pour eux. Lorsqu’il s’adresse à ses apôtres, il leur dit cette phrase mystérieuse : « Quand vous entrez dans une maison, dites « La paix soit avec vous ». » Si cette paix n’est pas reçue ou acceptée, elle reviendra donc sur votre tête. Je vois là une espèce de choc en retour bénéfique pour les malades. Leur ayant parlé de ces questions, je les envoie à tel prêtre qui connaît ces problèmes et qui collabore avec moi…
le Dr Alain Assailly : Pourquoi rêvons-nous ?
Le rêve n’est-il pas, en effet, pour celui qui vit trop exclusivement de raisonnements, un facteur de détente grâce à la part que l’imagination y joue ? Le concept refoule trop facilement l’image qui pourtant est pour lui une servante utile…, même si elle en prend à son aise ! « Ce n’est pas le rêve qui crée l’imagination, nous dit Freud, c’est l’activité imaginative inconsciente qui joue, dans la formation des pensées du rêve, un rôle considérable. » Notre imagination s’y donne libre cours…
Jean-Louis Siémons : A la recherche des vies passées
Nous voulons des preuves, ici et maintenant. Il faut nous pardonner, nous avons si longtemps cru sur parole. Nous avons été nourris de révélations divines, de dogmes coulés dans le bronze, d’arabesques métaphysiques. L’autorité des Grands, des Anciens, nous tenait lieu de démonstration. Mais voici : l’aube s’est levée sur une pensée nouvelle qui s’est voulue libre, appuyée sur des observations que chacun peut faire, qu’il soit illustre ou indigne.
Pierre Bour : L’apprivoisement de nos pulsions
Dans le timbre de notre voix, le parfum de notre peau, les traits de notre visage, les sillons de notre paume, dans un seul de nos cheveux réside « un petit quelque chose… » une réalité impondérable qui fait de nous cet être là, cet être unique… et pas un autre. Sans cette part inviolable infiniment tendre et vulnérable qui se rebiffe à tout inventaire et qui subsiste chez le plus chétif des hydrocéphales ou le plus apparemment déchu des malades mentaux quel serait le sens de notre vie, de notre vocation, de notre dignité ? Ainsi nous récusons toute position réductionniste limitant le psychisme humain à la seule psychologie en privant celle-ci soit de sa base corporelle soit de son ouverture spirituelle.
Jean Chevalier : Le phénomène religieux : Une constante à travers les temps
Il semble bien se confirmer que l’homme soit un animal religieux aussi bien qu’un animal raisonnable, tantôt sauvage, tantôt discipliné. Quand il prétend effacer les religions révélées qu’il considère sans discernement comme des produits historiques de la conscience collective, il reconstitue aussitôt de nouvelles religions, qui satisfont à un incoercible besoin d’absolu. Il ne faudrait d’ailleurs pas réduire à ce besoin le sentiment religieux, infiniment plus complexe. Dès lors, une angoissante question se pose. S’il est vrai, apparemment, que les grandes religions universelles connaissent un certain mouvement de repli, une récession, s’il est vrai qu’une certaine qualité d’adhésion diminue dans la masse alors qu’elle progresse chez un petit nombre, on peut se demander quelles religions de suppléance se préparent à naître, en attendant un éventuel renouveau des religions traditionnelles.