Archaka : Bénédiction de l’abîme : Livre I

Ainsi donc du voyant. Sa conscience n’est plus enfermée dans son corps. Fini le donjon de la pensée. Les murs en ont disparu, dissous dans la Lumière. Le prisonnier meurt-il une fois échappé de son cachot ? Comment le sage mour­rait-il en franchissant l’enceinte mentale qui nous limite ? Il est libre, il est illimité, il n’a plus de limites ni dans l’Espace ni dans le Temps. Et si nous continuons de lui voir un corps devant lequel d’aucuns tiennent à se prosterner, nous devons comprendre que ce corps est en lui, à l’inverse du nôtre où nous sommes pour le moment détenus. C’est là, probablement, la chose la plus difficile à comprendre. Ce renversement des structures de l’être qui fait que l’intérieur passe à l’extérieur, et l’extérieur à l’intérieur, est pour notre raison plus improbable encore que les mondes d’au-delà. Et pourtant, c’est à partir d’une telle métamorphose que nous ont parlé les plus grands Inspirés. Et c’est parce que nous ne pouvons en saisir le mécanisme que nous nous méprenons sur le sens de leurs paroles. Leur expérience a cessé de ressembler à la nôtre. Et le plan où ils vivent n’a que de lointains rapports avec celui de nos jours.

Archaka : Bénédiction de l’abîme : Livre II

Même le plus abject des hommes est promis à cette trans­figuration de la semence aveugle en créature visionnaire. Et la plus épaisse ténèbre doit se transmuer en le Soleil éternel. Le voyant n’a pas besoin de le penser pour le savoir. Et il sait qu’un jour viendra où les Pouvoirs obscurs et que nous disons diaboliques seront eux aussi rendus à la Lumière. À eux aussi, va son amour. À eux qui semblent lutter contre la Beauté et la Vérité, à eux qui se servent de nous pour instituer le règne du Mal, mais n’y arrivent jamais complètement, à eux qui, plus que nous encore, ont oublié leur origine et ne peuvent même pas aspirer à la revoir un jour, à eux, les plus affligés de la manifestation universelle, va l’amour illimité de l’homme de Dieu.

René Alleau : Les sociétés secrètes dans les sociétés primitives 1

De nombreux exemples d’autres rites de passage ont été analysés par Van Gennep qui en propose cette définition : « Les rites de passage sont ceux qui accompagnent tout changement d’état, de place, de situation, d’âge. Les céré­monies auxquelles ces rites donnent lieu sont généralement calquées sur les passages matériels comme celui de la traver­sée d’un cours d’eau, du passage d’un pays dans un autre, de l’entrée dans un temple, etc. » Ces rites comprennent régulièrement trois stades successifs : celui de la séparation, celui de l’attente en marge, celui de l’agrégation à un nouvel état.

Quand la pensée gouverne l’atome : Les « Sujets-à-Métaux », un reportage de Joël André

Il faut d’abord savoir qu’il existe chez tout sujet Psi, aussi sincère qu’il soit, de puissantes moti­vations pour « forcer » le phénomène lorsque celui-ci tarde à se produire. Il faut donc que l’ex­périence elle-même dissuade le sujet de tricher, même inconsciemment. C’est pourquoi, en labo­ratoire, nous lui demandons d’obtenir des trans­formations structurales du métal, sans qu’il sache le moins du monde comment on obtient cela par la voie normale. Ainsi le résultat ne peut être, s’il survient, que d’origine paranormale. Dans une prestation publique, le sujet a ten­dance à exagérer l’effet PK, à vouloir le rendre plus visible, plus évident. Geller et Girard ont reconnu s’y être laissés aller. Mais vous pensez bien que nos méthodes d’expérimentation ne laissent aucune place à la manipulation et à l’il­lusionnisme.

Robert Amadou : La science admirable – Art et Sciences hermétiques

L’« incohérence interne » de Newton gê­nait Aldous Huxley. Non pas que l’ironiste tourné mystique s’offusquât des insuffisances d’une physique qui s’accomplirait au XXe siècle dans les théories de la relativité et des quantas, mais comment un maître fondateur de la science mo­derne avait-il pu admettre, en dépit de sa qualité, les sciences occultes don relève ou au moins participe sa théologie imprégnée d’hermétisme et millénariste toutes fausses sciences évidemment voire anti-sciences ?

Daniel Giraud : Ramana Maharshi et Arunachala

Son enseignement proche de l’advaïta-védanta de Shankara était donc basé sur la Réalisation de la Non-Dua­lité. En gommant son « moi » (représenté par l’AS) il a réalisé le « Je », le Soi, symbolisé par le centre de toute carte du ciel, le centre symbolique du monde, aussi bien extérieur (sur terre) qu’intérieur (l’être). Tous les astres réintégrant ce centre il n’y a donc plus de « thème » pour le Délivré.

Michel Random : Les contes de la sagesse merveilleuse

Quand chez un grand maître l’unité est réalisée, alors c’est le Vide lui-même qui agit. Le moi est effacé, mais la force de l’univers, la force cosmique dans son mouvement éternel, qui n’est d’aucun temps et qui n’a aucunes limites, cette force que rien ne peut ni concevoir ni nommer agit souverainement. Tel est l’ultime secret de tous les secrets.

Qu'est-ce qu'une société secrète ? Par René Alleau

On pourrait, en effet, considérer comme une société secrète telle que nous l’entendons : toute association dont les membres s’engagent par un serment solennel à garder le secret sur les rites et sur les symboles de l’initiation qu’ils ont reçue. C’est donc moins l’apparence clandestine de l’activité extérieure que l’essence cachée de ses mouvements intérieurs, et notamment de sa dynamique rituelle, qui constitue à chaque époque et dans les civilisations les plus diverses la caractéristique fondamentale de la véritable so­ciété secrète.

Maurice Auroux : Moi et l'autre

Lorsque l’individu ne peut identifier l’Autre à lui-même, et si la situation dans laquelle il se trouve ne présente de risque ni pour sa vie ni pour ce qu’il croit être, il tend à s’identifier à l’Autre. Cette petite fuite est vraisemblablement un des facteurs de la mode ; sorte de soumission au groupe, elle aboutit à une neutralisation des tensions dans la mesure où les individus, s’assimilant les uns aux autres, finissent par acquérir une ressemblance qui sécurise chacun.

Parapsychologie et philosophie entretien L.-J. Delpech et R. Amadou

Le premier point de vue, c’est celui de la définition signalétique. On détermine de quoi il s’agit en gros et cette définition conditionne la recherche.
Et puis, vient, secondement, la définition idéale. Elle est toujours à chercher. Léon Brunschvicg a montré que c’est une illusion de croire l’avoir trouvée. On ne pourrait, en effet, fournir une définition exhaustive d’une discipline que quand elle serait achevée. Or, toutes les disciplines sont en route