André Dumas : Subconscient collectif, champ « psi » ?

Depuis longtemps, l’étude des phénomènes « Psi » a conduit les chercheurs métapsychistes et parapsychologues à se demander, comme l’ont fait les physiciens, si un certain milieu de nature inconnue — mais qui pourrait être appelé « milieu psi » — ne serait pas nécessaire pour en rendre compte; si nos personnalités ne seraient pas comparables aux Iles d’un archipel — l’archipel de l’humanité — et reliées entre elles par leur base subconsciente a un fond psychique commun.

Rémy Chauvin : Cher Louis Pauwels sur le christianisme je ne suis pas d'accord avec vous

Je conteste absolument et complètement que l’Eglise ait détruit l’Empire romain, bien qu’elle y ait sûrement contribué. Ecoutez, ami Pauwels, vous avez lu Celse et c’est très bien, mais lisez les « Vies des Douze Césars » de Suétone, et dites-moi franchement si une telle pourriture avait la moindre chance de durer longtemps. Rome était morte dès le début de l’Empire en réalité, et les Romains ne l’ignoraient même pas. Ils savaient bien que les vertus romaines étaient passées et cherchaient désespérément à les faire revivre. L’Empire est mort pour des raisons diverses, les Romains n’ayant jamais été vraiment capables d’administrer une telle étendue (et c’était sans doute impossible du point de vue technique). Leur administration se réduisait souvent au pillage impitoyable d’une province après l’autre.

D. Casterman : « La structure de l'illusion »

L’homme pense avec des mots qu’il associe à des images mentales et des états émotifs variables auxquels il identifie les événements pour se construire une représentation du monde et de lui-même; c’est ce que j’appellerai « la pensée psychologique ». Il existe deux types de pensée : d’une part, ce que nous avons nommé les « pensées psychologiques » et, d’autre part, ce que nous appellerons les « pensées naturelles ».

Jean Chevalier : La mort et son enjeu

La mort, dit-on, est devenue bavarde. Jamais autant d’articles et de livres ne lui ont été réservés. Et pourtant, tout concourt aujourd’hui à écarter sa présence : science et médecine guérissent ou réaniment le comateux, prolongent la vie, font rêver d’immortalité terrestre ; en attendant, on meurt à l’hôpital dans l’anonymat, on supprime le deuil, on inhume à l’écart. La mort des grands se transforme en un glorieux spectacle : rappelons-nous les funérailles d’un Churchill…

Paul Chauchard : Teilhard et la révolution du cerveau

C’est oublier que si l’homme apparaît ainsi c’est qu’une mauvaise éducation a fait de lui un « cérébral » c’est-à-dire quelqu’un qui ne sait pas utiliser correctement son cerveau machine à vivre. C’est le cas des intellectuels enfermés dans leurs idéologies et leurs verbalismes, des faux spirituels méprisant la chair, mais aussi des faux manuels sans créativité du travail en miette. Toute activité vraiment humaine doit être expression corporelle de créativité joyeuse. Ainsi l’homme n’est pas mal fait, mais dénaturé par une mauvaise éducation.

Philippe Camby : Prêtre ou poète : proclamer la langue des dieux

Cette expérience grandiose, l’extase poétique, est celle d’une expansion infinie des facultés de l’âme. Le chant, la phrase, le mot qui en sont le moteur établissent ou révèlent un accord entre l’esprit du monde (l’esprit de la Terre !) et celui de l’homme. L’âme, devenue toutes choses, a la révélation de l’harmonie et des correspondances. L’homme devient le sens, l’intelligence et la parole du monde. « Le chant est existence… c’est un vol en Dieu ».

A.-M. Cocagnac : L'apocalypse et ses images

Les mythes originels sont les propositions sémantiques de la vie elle-même. Cette vie est à la fois extérieure et intérieure. Elle rejoint, d’une part, l’environnement cosmique et, de l’autre, elle descend dans la profondeur du cœur pour rejoindre ce que Tauler nommait le Grunt, la couche profonde de l’être, « celle que l’on atteint en le débarrassant de toutes ses superstructures… des images fabriquées par la raison et par les sens »

Jean Chevalier : 4 Livres pour ressusciter le diable

Jamais, peut-être, le diable n’a été plus à l’ordre du jour, plus actuel qu’en ce moment, avec tous les phénomènes de sorcellerie, de magie, d’envoûtements, de possessions, de talismans, de démesures que l’on se complaît à décrire. Un procès retentissant est en cours en Bavière sur des scènes d’exorcisme qui n’ont pas préservé une jeune fille d’une mort singulière. Des films, comme « l’Exorciste » ou « la Malédiction », qui remettent le diable en vedette, ont attiré des millions de spectateurs. Fictions impressionnantes sur le rôle d’un personnage aussi puissant qu’intelligent dans sa malfaisance, Satan, « une sorte d’être méchant, railleur et raisonnable », disait Dostoïevski, et qui mène le monde de désastre en désastre, de désordre en désordre, de crime en crime.

Roger Caillois : Classification des Jeux

On connaît l’extrême qualité d’attention que Roger Caillois (1913-1978) voue aux objets qu’il appréhende, son approche du Sacré, non certes à la manière de Georges Bataille dont la philosophie du sacré est, elle, liée au primat de l’expérience intérieure, mais bien plutôt ici par un entier regard, oui le regard de Caillois qui envahit, pénètre toutes les données, tous les aspects d’un même problème du sacré, en l’occurrence, celui des Jeux : ils nous communiquent, si nous méditons sur eux, cette sorte de ferveur ou mieux peut-être d’émoi intellectuel que nous apportent aussi la poésie et certains rêves.

Maurice Lambilliotte

A.-M. Cocagnac : Voyage au pays de l’âme ouverte

Une question pourtant demeure. Il semble que certains états de méditation puissent déclencher la perception élargie induite généralement par l’acte sexuel. L’accès au « septième ciel » ne passe pas toujours par la satisfaction viscérale. Certes, l’expérience que recouvre cette métaphore cosmologique peut être de nature très diverse : l’union au Dieu personnel des chrétiens n’est pas la fusion avec le Brahman ou l’expérience du Vide propre aux bouddhistes. Il semble cependant que l’élargissement de la perception habituelle caractérise toutes ces manifestations de type extatique. On pourrait donc parler d’une « échancrure de la conscience » commune à l’orgasme pleinement vécu comme à l’extase apparemment la plus désincarnée.