le pasteur Jean-Marc Charensol : La prière dans la vie du chrétien

Si chacun sait ou croit savoir ce qu’est la prière, il y a, en fait, tant de différences et de nuances parmi les prières qui montent vers la ou les divinités, qu’il est nécessaire de définir sur quoi portera notre étude. Qu’est la prière chrétienne ? Quelles sont ses caractéristiques ? Au lieu d’apporter une définition massive, nous procéderons par touches successives et nous constaterons que les premiers traits qui nous frappent appartiennent au domaine de la vie consciente et volontaire.

Jean Klein : Une attention ouverte

Remarquez ce geste automatique qui vous conduit à vous éloigner de vous-même. Sans pensée, sans représentation, vous êtes dans votre gloire. Libérez-vous à tout prix de ces coutumes néfastes instaurées par la société, vous agirez d’une façon positive pour la collectivité qui commence par vous-même ; mais voyez-le sur le vif, non en tant qu’idée, conviction, croyance et constatez que nous sommes toujours conditionnés par un centre, le moi.

Guitta Pessis Pasternak : La Bible en son sens entretien avec André Chouraqui

Les Septante ont été, non seulement les premiers traducteurs de la Bible, mais aussi les premiers traducteurs de l’Histoire : c’est la première fois qu’on a entrepris la traduction d’un grand texte d’une langue dans une autre langue, c’est-à-dire passer d’un contexte culturel déterminé dans un autre. Les Septante ont fait œuvre de pionniers : ce fut l’un des plus grandioses monuments de l’aventure spirituelle de l’humanité. A cette fin, les Septante optèrent pour une technique de traduction résolument syncrétiste et apologétique. Saint Jérôme, en écrivant la Vulgate, a essayé de faire une traduction révisée, avec ce qu’il appelle la « veritas hebraicas », un retour aux sources aussi radical que possible. Au fond, il a tenté de faire au IVe siècle ce que j’ai tenté de faire au XXe siècle. En l’appelant « vulgate » c’est-à-dire pour le vulgum, pour le peuple, il a offert la première Bible de « poche » en Latin. Les Septante et la Vulgate sont deux grands monuments de la culture universelle et ces deux grandes traductions ont inspiré toutes les autres. L’importance de ma traduction, d’après les critiques, est justement ce retour radical aux vraies sources bibliques d’avant les Septante.

W.A. Keers - Ce que nous sommes - entretien à paris en octobre 1984

C’est uniquement pour la personne qu’il y a progrès, pas pour votre vraie nature. La réalisation du Soi est immédiate, c’est l’axe. Si vous dites : « ah, ma maison est encore sale, je vais nettoyer le grenier » — tout en faisant le ménage vous serez naturellement maintenant, sans aucune progression. Donc pouvez-vous toujours faire votre toilette, vous modifier puisque vous êtes la deuxième Vénus de Botticelli et parvenir directement au septième ciel, mais ce que vous êtes, enregistrez bien ce mot : ce que vous « Êtes », vous ne pouvez pas l’atteindre puisque vous l’êtes ! Savez-vous qu’il existe un endroit, un drôle d’endroit — vous allez comprendre tout de suite — le seul lieu au monde d’où il soit impossible, par n’importe moyen de transport, d’aller à Paris ?… C’est la réponse ! Oui, la notion de progrès est contaminée par l’idée que le sentir et le penser pourraient comprendre quelque chose. Les pensées ne sont que des objets, comme les papillons, les chaises, comme l’Europe ; elles ne connaissent rien, elles sont connues. Vous êtes cette Connaissance dans laquelle paraissent les concepts et vous projetez celle-ci sur eux. Comment imaginer que ce soit la pensée qui sache quelque chose ? La pensée est objet, pas sujet !

Laisser l’intérieur agir Jean Klein

Ce silence intérieur fait accepter, aimer, comprendre ce qui se présente et que nous considérons à ce moment-là comme un cadeau. Toute perception, toute pensée est une énergie en mouvement, retournant automatiquement à son origine. Laissez donc l’objet s’épanouir, il se perdra et révélera votre conscience ultime, accueillez chaque rappel, qu’il soit sous une forme ou sous une autre, sans immixtion d’aucune sorte entre lui et votre présence.

Avant le silence

Quel est exactement la nature de l’esprit ? En résumé, l’esprit n’est autre que la connaissance de soi. Se connaître, c’est reconnaître le jeu de la conscience, être conscient des impressions reçues ou des images captées par elle. Etre conscient de ce jeu, est une expérience absolue et pure, qui n’enferme ni sujet « connaissant », ni objet « connu ». Ces deux éléments se sont fondus en une seule entité : le sentiment pur. Les sages du bouddhisme et ceux de toutes les religions, ont prouvé au cours des siècles le caractère intrinsèque et indivisible de cette entité.

Entretien avec Nisargadatta maharaj 1980

Il n’est besoin ici d’aucun « comment ». Gardez en mémoire le sentiment « je suis », fondez-vous en lui jusqu’à ce que pensée et sentiment deviennent un. En renouvelant les tentatives, tôt ou tard vous obtiendrez le juste équilibre entre attention et affection et votre intellect sera alors fermement ancré dans cette pensée-émotion « je suis ». Quoi que vous puissiez penser, dire ou faire, ce sentiment immuable et chaleureux d’être demeurera en tant qu’arrière-plan permanent de toute activité cérébrale.

Michel Waldberg : Alchimie de Jung

Dans cette perspective, l’inconscient cesse de paraître — ou de disparaître — à la façon d’un iceberg (contre lequel le navire investigateur vient s’écraser) ; l’inconscient n’est pas une hypothétique « concrétion », mais au contraire un processus, de sorte que loin de se tenir dans le statique rapport d’antagonisme sous lequel on se représente ordinairement sa fonction (comme négatif d’un positif qui serait le conscient), l’inconscient tout au contraire médiatise le conscient lui ouvre les espaces que sa « myopie » congénitale lui annule ordinairement, provoquant ainsi « une évolution, voire une métamorphose véritable de la psyché ».

L’accueil comme voie, entretien avec Jean Klein

Bien souvent, nous ne savons pas être ouverts, réceptifs aux pensées, aux sensations qui nous assaillent. Laissez-les venir, n’intervenez pas afin qu’elles se livrent à votre regard vierge. Cette écoute sans choix est détendue, paisible, nous voyons l’espace s’agrandir peu à peu. Hors de toute préhension, de toute mémoire. Le contenu de notre psychisme se révèle, s’actualise, nous contemplons d’une façon désintéressée nos agressions, nos fureurs, nos peurs, nos anxiétés. Tôt ou tard, elles se résorberont dans notre observation et la transformation, la transmutation se font dans cette résorption. Malheureusement, nous n’allons pas jusque-là, la personne se défend, elle n’approfondit pas complètement ces constatations, elle remet cette étude à plus tard, n’en ayant soi-disant pas le temps, sans vouloir comprendre le motif qui la guide. Cultivez l’observation, ne refusez pas une approche attentive, cet approfondissement vous rendra autonome.

Rui da Silveira : Théorie des catastrophes : Une approche systémique pour une topologie de la réalité

La théorie de Thom connaît par ailleurs des applications remarquables dans différents domaines, dont la physique (thermodynamique, théorie de la stabilité, optique, par exemple). Je voudrais quant à moi essayer de faire partager au lecteur toute l’élégance et la simplicité qui se dégagent des applications de la théorie à un domaine qui nous est particulièrement familier et auquel nous sommes tous sensibles : le monde des formes.