Hazrat Inayat : Notre part divine et notre part humaine

L’homme est comme un télescope. A une extrémité se trouve la part de l’homme, l’existence limitée : à l’autre la part de Dieu, l’Être Illimité. A l’une nous sommes si petits. A l’autre nous sommes tellement immenses que nous sommes l’Être tout entier. Comment peut-il y avoir de la place pour plusieurs dans ces conditions? Y a-t-il plusieurs êtres aussi complets?

D.E. Harding : Vision

Une tranquillité singulière, une sorte anormale d’alerte légèreté ou d’impotence me submergea. La raison, l’imagination, toute agitation mentale s’évanouirent. Pour une fois les mots manquèrent. Le passé et l’avenir avaient disparu. J’oubliai qui j’étais, ce que j’étais, mon nom, ma nature humaine, animale, tout ce que je pouvais appeler mien. C’était comme si à cet instant je venais de naître, refait à neuf, sans pensée, innocent de tout souvenir. Seul existait le Maintenant, ce moment présent et ce qu’il contenait clairement.

Hazrat Inayat : Aristocratie et Démocratie

Nous avons considéré l’aristocratie – le roi, gouvernant par droit divin, la noblesse autour de lui utilisant richesse et influence comme un don qui lui a été donné en dépôt à l’usage du pauvre et de l’ignorant, les marchands et les paysans servant chacun sa place propre pour le bien général. Mais avec le temps, l’aristocratie devient l’autocratie; le pouvoir aveuglant des richesses et de la grandeur incitèrent ceux qui en profitaient à oublier que ceux-ci ne devaient pas être utilisés à des fins égoïstes, mais pour le soulagement des faibles, des déshérités. Le but des riches devint luxe au lieu de raffinement, pouvoir au lieu de culture. Et à partir de ce changement de vue, d’autres suivirent, c’est ainsi que le grand seigneur devint tyran au lieu d’être le protecteur du peuple.

Hazrat Inayat : L'inspiration

Comment vient la révélation? La révélation dépend de la pureté d’esprit. Très souvent un être habile dans le sens mondain n’est pas sage dans le sens de la sagesse. Autre chose est l’intellectualité, autre chose est la sagesse. Toute la connaissance apprise dans les livres et formant un savoir amassé dans l’esprit, n’est pas la sagesse. La lumière de l’intérieur projetée sur cette connaissance et s’unissant à elle, fait une sagesse parfaite. Cette sagesse guide l’homme sur le sentier de la vie, et pas l’intellectualité d’aujourd’hui. L’homme cherche la vérité, mais où veut-il la trouver? Il veut la trouver par sa tête, le cerveau en doit être le médium au lieu du cœur. L’homme aujourd’hui vit dans son cerveau au lieu de vivre dans son cœur. S’il est question de sentiment, il l’appelle sentimentalité. Il vit dans le domaine de l’intellect, de la raison. Mais si on cherche profondément une raison, on trouvera derrière cette première raison une autre raison, et derrière celle-là une autre encore. Plus on y entre profondément et plus on trouvera de raisons…

Hazrat Inayat : Le message prophétique

La réponse est celle que Roumi donne: « Il y a des objets que l’homme fabrique pour s’en servir comme instruments et il y a des objets qui lui tombent dans la main et qui ont été faits pour son usage, comme son instrument, par la nature ». Ceci montre qu’il y a des cœurs qui viennent déjà tout prêts à percevoir la condition de l’Esprit Divin. On pourrait demander: « qu’est-ce que l’Esprit Divin? » L’Esprit Divin est la collectivité de l’Esprit, celui de chacun et de tous; mais cependant plus profond que l’esprit de quiconque et plus vaste que tout esprit connu.

Stephen Jourdain : Une unique expérience

Pour beaucoup de personnes s’intéressant à ce genre d’expérience, il semble qu’il existe, qu’il doive nécessairement exister une contradiction entre ce qu’ils nomment l’« expérience ultime » et la vie quotidienne. Moi je n’ai jamais entrevu, jamais même commencé d’entrevoir cette contradiction. Je n’ai jamais senti la moindre brouille entre le fait de jouer au billard, par exemple, ou le fait d’avoir une activité sexuelle quelconque, et la nécessité de vivre cette « chose ». La nature de cette « chose » exclut une telle contradiction, de la même façon qu’elle n’exige pour briller aucune sorte de sacrifice. Cette opinion que la contradiction existe pourrait provenir du fait que, n’ayant pas l’« ultime expérience », connaissant par ouï-dire ce moi mystérieux de qui elle est l’avènement, les gens se figurent qu’il a perdu la qualité humaine. Alors, tout naturellement, ils sont amenés à imaginer une contradiction entre la vie humaine, la vie quotidienne, et « l’éveil ».

Hazrat Inayat : Le bonheur

Souvent, les conditions de la vie sont telles qu’elles font de cette vie un esclavage; il semble que nous soyons condamnés à marcher entre l’eau et le puits . Pour s’élever au-dessus des contingences, il faut des ailes que tout le monde ne possède pas. Ces ailes sont attachées à l’âme; l’une est l’indépendance, l’autre, l’indifférence. Nous ne pouvons acquérir l’indépendance qu’au prix de nombreux sacrifices. Arriver à l’indifférence, alors que l’on serait naturellement porté à aimer et à sympathiser avec autrui, équivaut, semble-t-il, à s’arracher le cœur. Évidemment, lorsque l’âme parvient à déployer ses ailes, les conditions terrestres semblent disparaitre au loin et l’on est délié.

Hazrat Inayat : Le contrôle physique

Venons-en à la vie que nous connaissons et que nous appelons « la vie ». Tout ce qui existe en cette vie, que ce soit un objet ou un être vivant, ou une pensée, ou une condition, ou une action, ou une expérience, tout cela se brise et dépérit. Chacune de ces choses a une naissance et une mort. Ce qui est composé devra se décomposer tôt ou tard. Ce qui a été fait devra se briser. Ce qui a été construit est voué à la destruction et ce qui est visible maintenant, disparaitra. Ceci montre qu’il y a lutte entre ce que nous appelons la vie et la vie qui est par derrière.

Hazrat Inayat : La Connaissance

Les êtres humains ont un esprit, ils ont un corps et leur santé dépend entièrement de ce qu’ils y ont pris et en ont rejeté. Sinon l’homme ne serait pas capable de vivre; donc, il prend l’essence et se défait du reste. Encore, ce qu’on prend du monde angélique et du monde des génies n’en est que l’essence; l’essence de l’expérience. Celui qui se souvient de tout ce qui fut bon et mauvais dans le passé n’est pas à envier, car il a dû avoir de nombreuses expériences et remords et cela ne pourrait créer en lui qu’amertume. Oublier est le plus grand soulagement, c’est comme se baigner dans le Gange. Le présent a tant de beautés à nous offrir; si seulement nous ouvrons les yeux pour les regarder, nous n’avons pas besoin de regarder les beautés du passé. La beauté est toujours là.