Donc j’ai créé une logique à trois termes qui tient compte des phénomènes énergétiques. C’est la logique-même de l’énergie. Le premier terme de ma logique est notre logique classique sur laquelle nous vivons encore et où nous avons une actualisation de l’identité, du non contradictoire. Mais cette actualisation n’est pas rigoureuse. A est actualisé et non-A est potentialisé sans qu’il soit réduit complètement. Le deuxième terme est une logique inverse, où s’actualise progressivement le non-A, c’est-à-dire l’hétérogène et se potentialise l’homogène : c’est la matière vivante. Nous avons enfin un troisième terme où nous assistons à une semi-potentialisation et une semi-actualisation de deux termes contradictoires et antagonistes c’est le psychique et le microphysique à la fois.
Catégorie : K-L
Jacques Londe : L'angoisse et la foi dans les upanishads
Ceci rend compte, déjà, d’un aspect de notre situation dans le monde, où nous voyons que tout ce qui peut être tourné vers l’amour correspond à un sens de la plénitude, et où l’être qui est « en face », devient, dans l’amour, identique à soi-même. L’union réalise la plénitude qui est l’essence du premier homme, du « c’est moi ». C’est un retour, mais un retour qui sera condamné à l’avance, puisque cette plénitude est appelée à être brisée à nouveau, par le fait même que la vie n’est pas fixée, figée. Celui qui aura connu une succession d’états de plénitude provisoire sous toutes les formes que l’on voudra concevoir, s’il admet que ces états sont suivis de déchirement lorsque cette plénitude n’est plus atteinte, celui-là aura sur la vie, une vue synoptique. Elle lui montrera que l’homme dans le monde est nécessairement recouvert par une tension d’angoisse.
Konrad Lorenz : Les grandes étapes de ma carrière scientifique
Cinq étapes marquent mon histoire scientifique. J’ai abordé la théorie de l’évolution grâce au livre de Bölsche et de Selma Lagerlöf ; j’ai appliqué la méthode comparative au comportement avec l’aide d’Hochstetter, je me suis lancé dans l’éthologie, poussé par Bülher, tandis que le violoniste du quatuor d’Heidelberg me permettait d’aller plus avant dans la découverte de Kant ; puis je découvris la science des névroses par l’intermédiaire de la psychiatrie. Dans ma quatre-vingt unième année j’achève un ouvrage : La Destruction de l’humanité et ce que l’on pourrait faire pour l’éviter. Il constitue la somme de ces cinq étapes.
Robert Linssen : Krishnamurti: "la pensée n'est pas l'intelligence"
KRISHNAMURTI insiste également sur l’importance d’une perception directe et globale très différente de celle qui nous est familière. Pour être adéquate et parfaite l’attention implique des conditions qui sont rarement prises en considération. Pour être adéquate, la perception requiert à la fois une qualité d’intelligence et un élément d’affectivité de qualité supérieure. L’élément affectif, au sens où l’entend Krishnamurti, est dégagé du sentimentalisme et des impulsions qui nous sont familières. Pour Krishnamurti, l’élément affectif n’est pas séparé de l’intelligence. Pour cette raison il a utilisé pendant plusieurs années l’expression d’ «esprit-cœur ».
Robert Linssen : Naissance et cessation du Karma
Les lignes qui suivent sont consacrées à l’étude sommaire du « karma individuel » et non du « karma collectif ». Ce dernier est beaucoup plus obscur et se trouve plus directement lié à un processus universel. La plupart des philosophies orientales attachent une grande importance à la loi du karma. Du Védanta indien jusqu’au Bouddhisme né aux Indes, puis diffusé en Chine et au Japon, nous voyons l’importance considérable accordée à ce processus de cause à effet. La racine sanskrite du terme karma est liée à la notion d’action, de production.
Robert Linssen : Se connaître pour se dépasser
Les doctrines secrètes du bouddhisme tibétain sont dominées par une préoccupation fondamentale : voir, voir davantage (lags-thong en tibétain). Cette vue pénétrante est la base essentielle du bouddhisme en général et du Zen en particulier. Disons à ce propos que le terme Zen que nous employons est imparfait. Il serait plus exact de parler de bouddhisme Ch’an, dont Bodhidharma, Seng-Tsang, Hui-Neng et Chen Houei, etc., étaient les représentants les plus illustres. L’art de la « Vue Juste » consiste à discerner la réalité au delà des apparences. Et ceci s’applique autant au domaine physique qu’au domaine mental.
Robert Linssen : La notion d'énergie amorisante de Teilhard de Chardin et le Bhakti Yoga de Vivekananda
Les similitudes existant entre le Bhakti Yoga de Vivekananda et la notion d’énergie amorisante de Teilhard de Chardin, sont frappantes. Elles prouvent le bien fondé des vues de Vivekananda relatives à une spiritualité universelle inspirant un esprit de tolérance véritable. Nous ne sommes pas sans ignorer qu’il y a très longtemps le père Teilhard de Chardin se refusait d’admettre de tels rapprochements.
Robert Linssen : La disponibilité spirituelle
La plupart des formes élevées du mysticisme et des sciences de la vie intérieure, énoncent une même exigence comme condition indispensable à toute révélation intérieure et tout éveil spirituel. Cette exigence peut être résumée en deux points qui dépendent l’un de l’autre.
Robert Linssen : Le zen et l'art de conduire
Vers 1950, le professeur D.T. Suzuki, donnait à New York une série d’exposés traitant de l’art de conduire. Une étude attentive du Zen nous montre immédiatement les rapports existant entre l’art de conduire et l’exercice d’une attention parfaitement adéquate. Chaque année les accidents de la route font des ravages aussi graves qu’une guerre meurtrière. Les causes principales de ces accidents sont de quatre ordres : distractions, refus de priorité, excès de vitesse et dépassements dangereux — les accidents résultant de défaillances purement mécaniques étant plutôt rares.
Robert Linssen : L'Inde avant le bouddhisme
Une vue panoramique des principaux courants de la pensée indienne s’impose pour deux raisons : premièrement, le bouddhisme est apparu en Inde; deuxièmement, il est partiellement une réaction contre les pratiques rituelles, les sacrifices, les superstitions de l’époque védique et certaines notions du brahmanisme. La pensée indienne résulte, en grande partie, d’un mélange de deux courants. D’abord, et très longtemps avant la période védique, le Yoga. Ensuite, la période des védas, des Upanishads et du Védanta formant le fond du brahmanisme.