Michael Egnor et Adam Jacobs : Votre esprit est-il immortel ?

Et si votre esprit ne mourait pas avec votre cerveau ? Dans cet entretien fascinant, le Dr Michael Egnor, neurochirurgien et professeur renommé, remet en question la vision matérialiste de la conscience et présente des arguments convaincants en faveur de la survie de l’âme après la mort. S’appuyant sur son nouveau livre The Immortal Mind, le Dr Egnor explore les expériences de mort imminente, les études sur le cerveau scindé et le mystère de la conscience de soi, le tout à travers le prisme de la science, de la philosophie et de la spiritualité.

Ulrich Mohrhoff : Science, technologie et spiritualité

La science présuppose un cadre métaphysique qui formule des questions et interprète les réponses obtenues par une expérience bien conçue ou une observation minutieuse. Un tel cadre n’est pas testable par les méthodes de la science. Si la science et le matérialisme sont régulièrement confondus, c’est parce que dans le monde académique, le matérialisme reste le présupposé par défaut. Le but du jeu est de sauver les apparences matérialistes. En réalité, nous avons le choix. Nous pouvons adopter un cadre de pensée matérialiste, poser les questions qui se posent dans ce cadre et essayer de donner un sens aux réponses que nous obtenons. Ou bien nous pouvons adopter un cadre de pensée spirituel, poser les questions qui se posent dans ce cadre et essayer de donner un sens aux réponses de la nature à ces questions. Dans le premier cas, c’est le matérialisme qui englobe la science, dans le second, c’est un cadre de pensée spirituel. Dans les deux cas, il s’agit d’une inclusion et non d’une intersection. Il n’y a donc pas d’« intersection de la science et de la spiritualité ».

Christophe Morin : Les psychédéliques, le soi et l’effondrement des hypothèses matérialistes

Les hypothèses matérialistes ignorent ou rejettent souvent le rôle de la conscience dans le développement de l’activité cérébrale, affirme le Dr Christophe Morin de l’université Johns Hopkins. La neuroplasticité nous oblige à reconsidérer cette omission. Le cerveau ne se contente pas de réagir ; il se réorganise en fonction de l’intention, de l’attention et du comportement. Des études sur la pleine conscience et la guérison des traumatismes démontrent que de nouvelles voies neuronales peuvent se former lorsque les individus modifient leurs schémas de pensée et leurs croyances. Ces changements ne sont pas anodins : ils suggèrent que l’esprit, et la conscience qui le sous-tend, est une force causale, affirme le Dr Morin.

Richard Grego : Idéalisme analytique et possibilité d’un esprit cosmique métaconscient

L’idéalisme analytique limite-t-il la portée de ses propres conclusions et implications à cause de son adoption de concepts scientifiques réalistes et empiriquement fondés, ainsi que de structures argumentatives scientifiques ? Et si tel est le cas, la notion d’une conscience universelle métaconsciente (c’est-à-dire consciente d’elle-même, délibérée) peut-elle être réconciliée avec cette approche ? Le Dr Grego soutient que oui, précisément, dans ce texte critique.

Matt Colborn : Des visions du monde ouvertes : Contre la dégradation de l’humanité

Le Dr Colborn soutient que, de manière peut-être surprenante, la vision du monde de l’élite technologique est en train de passer d’un matérialisme fondamentaliste à une forme d’apocalyptisme qui fait écho au christianisme fondamentaliste. Selon M. Colborn, ce changement de croyance ne repose pas sur une recherche honnête de la vérité, mais plutôt sur une tentative de légitimer des agendas de pouvoir et de contrôle. En tant que tel, il risque de déshumaniser l’humanité. L’analyse proposée dans cet essai est particulièrement pertinente dans le contexte actuel de l’émergence d’une IA agentique, où, dans la mesure où nous croyons que les mécanismes de l’IA sont conscients, nous pourrions en venir à croire que les êtres conscients ne sont que de simples mécanismes.

Mattias Desmet : La grande conspiration (sioniste)

Au fond, le problème mondial ne réside donc pas tant dans un petit groupe de personnes que dans un certain « programme » sur lequel l’humanité fonctionne. Ce « programme » est le matérialisme et le rationalisme, une vision du monde qui dit à l’humanité qu’il n’existe rien d’autre que de la matière — des petites billes mortes qui s’entrechoquent — et que le but suprême de l’humanité est de survivre. Ou, à l’inverse, se suicider directement — c’est aussi une conclusion possible. Dans tous les cas, il n’est pas nécessaire de tenir compte de l’éthique ni de l’humanité ; elles n’existent pas dans cet univers de pierres et de cailloux…

Fredric Nord : Même la langue n’est pas une « langue »

Fredric Nord soutient que la connaissance de la réalité par le biais du langage est fondamentalement et inévitablement une incompréhension de la réalité. Nous ne comprenons pas ce que fait réellement le langage et, par conséquent, nous ne comprenons pas ce qu’est la vie. La clé de la compréhension de la vie est, selon lui, un recadrage du langage et de la représentation. Cela devrait mettre fin au paradigme du matérialisme et permettre une transcendance en tant qu’a priori.

Claude Tresmontant : Le problème de l’existence de Dieu

Si l’athéisme est vrai, l’Univers qui est l’être purement et simplement, doit avoir été éternel dans le passé, d’une part, — ce que l’astrophysique ne confirme pas, c’est le moins que l’on puisse dire. Et d’autre part, il aurait dû rester ce qu’il était, de toute éternité, et par exemple il y a dix-huit milliards d’années, il y a quinze milliards d’années, il y a dix milliards d’années. Il n’aurait pas dû évoluer, il n’aurait pas dû se donner à lui-même ce qu’il ne possédait pas auparavant : des formes plus complexes de matière. Il n’aurait pas dû inventer des molécules nouvelles, inouïes, inédites…

Arthur Haswell : Ceux qui ne « voient » pas leur propre conscience : l’argument peut-il aider ?

Le syndrome de Cotard, rare délire d’être déjà mort ou de ne pas exister, offre un parallèle intrigant avec l’hylomanie. Le neuroscientifique Iain McGilchrist a étudié la littérature sur ce syndrome et a montré que lorsqu’une lésion a pu être détectée dans le cerveau du patient, elle a presque toujours été trouvée dans l’hémisphère droit. McGilchrist établit également un lien entre le syndrome de Cotard et les « patients schizophrènes qui se croient être des machines ».