Wolter Keers : En fait

Il existe une image classique, tirée du Nouveau Testament, qui dit : « Si le grain ne meurt pas, il ne porte pas de fruit ». Si je suis vraiment honnête et que je regarde au plus profond de moi-même, c’est cela que je veux : mourir, c’est-à-dire donner tout ce que je suis, tout. En donnant, on découvre qu’il y a encore plus à donner, et alors on dit : « Prends cela aussi, je renonce aussi à cela ». C’est en effet une sorte de mort. L’amour est une sorte de suicide. Ce n’est pas seulement un phénomène de surface. Les gens qui papillonnent de l’un à l’autre, et vont comme des papillons d’une fleur à l’autre, parviennent rarement à cette expérience.

R.P. Kaushik : Enquête sur le néant

Lorsque vous avez cessé de la décrire et de fuir par le plaisir, les rituels, les dogmes et les croyances, vous vous retrouvez face à ce néant. Regardons maintenant ce néant : voici ma solitude, voici mon néant. Je le vis totalement, complètement, parce que mon esprit a cessé de le décrire. Mon esprit reconnaît aussi la nécessité de l’affronter parce qu’il ne peut s’en échapper. Dès que mon esprit cesse de le nommer, de fuir, d’y penser, que se passe-t-il ? Qu’arrive-t-il à l’observateur ? Comprenez bien la nature de l’observateur. L’observateur est l’accumulation du savoir passé, des expériences, des émotions, des plaisirs et des rituels. Lorsque tous ces éléments disparaissent, où est l’observateur ?

Jon Chapple : Sri Krishna Prem : Le théosophe oublié

Nous avons pris l’habitude d’accepter la vérité sur la base d’une « autorité » extérieure quelconque, qu’il nous est devenu difficile de nous adapter à l’idée qu’aucune autorité quelle qu’elle soit, des écritures sacrées ou des hommes, ne peut garantir la vérité, mais que celle-ci se révèle dans toute son infaillibilité à l’intérieur de la conscience pure. C’est pourquoi, si nous voulons acquérir la sagesse, nous devons la chercher non pas d’abord dans les livres ou les maîtres, mais dans notre cœur.

R.P. Kaushik : Le trou noir

Hier, nous avons parlé de deux mondes de mesure, un monde extérieur, le plan matériel solide, et un monde intérieur, le champ psychique. Ce monde psychique est également constitué de matière, mais elle est de nature subtile. Parce que ces deux types de matière diffèrent en qualité, la plupart des gens confondent ce monde psychique […]

UG : La pensée est fasciste

Question : Lorsque vous dites « je », quel concept avez-vous de vous-même ? À quoi ce « je » fait-il référence ? U. G. Krishnamurti : Pour moi, le « je » est un pronom personnel à la première personne Je l’ai découvert quand j’étais très jeune. À part cela, je ne pense pas qu’il existe une chose telle que le « je », ou le […]

Henri Hartung : Un état d'esprit

 (Extrait de L’Iris et le Lotus 1985) « Le sabre n’allonge pas le bras de celui qui ignore la Vertu ». Cette citation est d’un maître de l’art du sabre ­— Iaï Do. Est-ce utile de la commenter ? Elle illustre, dans le style japonais, cette attention continue à soi-même sans laquelle il n’y a […]

Vimala Thakar : Qu'est-ce qu'un véritable investigateur ?

Nous devons sonder dans notre propre être et nous interroger très honnêtement, peut-être même impitoyablement, si nous voulons que la vérité se révèle ou que le mystère de la vie se découvre à nous. Ainsi ce matin, si vous voulez bien, demandons-nous individuellement et collectivement si nous sommes vraiment de véritables investigateurs. Investigation et recherche […]

XXX : On n'apprend pas à être libre

(Revue Être. No 1. 1992) « Nous en sommes à ne plus pouvoir supporter ni nos vices ni leurs remèdes. » TITE-LIVE Ce jugement de l’historien latin sur la Rome décadente s’applique parfaitement à ce temps de décomposition qui est le nôtre. On évoque la nécessité d’un changement mais à condition que rien ne trouble […]

Paroles recueillies

À l’instant même où l’objet du désir est obtenu surgit une brève explosion de joie intense dont la cause est attribuée à tort à l’objet désiré, qu’il s’agisse d’une chose, d’un être, d’une situation ou d’une réussite. Mais cette joie s’émousse, alors qu’on la voudrait perma­nente. La répétition des conditions qui, croit-on, l’ont initialement procurée, n’apporte plus la même intensité, la même saveur exaltante. Ainsi est-on amené à chercher une autre source de joie. Ainsi s’égare-t-on dans la dans la poursuite sans fin des êtres et des choses.

Robert Faure : Disponibilité de l'homme et grâce de Dieu

Or, pour ceux qui cherchent, confusément peut-être, un lieu de silence et de réconciliation avec soi, avec le monde, avec Dieu, où aller ? Un lieu où l’on puisse apprendre à accueillir cette présence vivante, à écouter cette parole intérieure, à respecter l’attente de son corps, la puissance à aimer de son cœur, la soif de son âme ? Et surtout lorsqu’on ne veut pas risquer de tomber dans les schémas intellectuels, dans les démonstrations verbales, dans les explications (psychanalytiques).