Jean-Pierre Bayard : Les vierges noires
Par analogie, l’Adam de Moïse est formé directement de la Terre ; mais lorsque la femme Aischa ou Eve reçoit l’existence, elle est tirée de la substance même de l’homme, le principe masculin. Cette compagne, égale de l’homme, reste cependant dans un état d’infériorité. Dans les Cieux, la Vierge, épouse de la divinité, ne peut devenir son égale ; les kabbalistes la nomment la Nature Naturante. Elle est supérieure à tout, sauf à Dieu lui-même. Rien ne peut se faire sans elle. Génératrice de toutes choses, cet élément vierge et fécondateur produit la cohésion et détermine toutes les phases évolutives des substances. La Vierge féconde les semences au cœur de la terre ; elle préside à la germination et les mystères cosmiques se développent en son sein. Nous parvenons à la notion de la Mère supérieure régnant sur la profondeur.