Jean Biès : L’Unité ne se laisse perdre que pour se laisser retrouver
Mais il est deux manières d’envisager le champ des dualités : l’une consiste à voir dans les « pôles » des forces divergentes et contradictoires ; l’autre, à y voir des forces convergentes et complémentaires. En d’autres termes, les contraires peuvent être vus comme inconciliables, et cette perspective conduit au dualisme moderne, déjà en germe dans le radicalisme chrétien opposant Dieu et le Diable ; ou comme réconciliables parce que jamais vraiment séparés, tels que les considère le non-dualisme oriental. Toute l’ambiguïté de la contingence est là, qui permet soit d’accroître et d’accentuer les scissions jusqu’à pulvérisation de la réalité, soit de les dépasser et de les réintégrer dans l’Unité suprême.