Paul Chauchard : L'amorisation : un fait, un devoir

Dans le vivant, on peut parler d’un niveau biologique automatique et inconscient de l’amour de soi, cette force d’harmonisation et d’intégration qui pousse au maintien de la vie soit dans les régulations internes (sagesse du corps) soit dans les comportements instinctifs défensifs, un amour de soi qui est amour de l’espèce, se prolongeant dans les automatismes de la reproduction, l’amour au sens sexuel. Cet amour biologique est d’autant plus développé que l’être est plus complexement organisé, mais il se manifeste déjà chez les unicellulaires dont le comportement est un vrai psychisme inférieur. Viaud n’a-t-il pas montré que dans les tropismes, il y avait une part affective, la fuite devant le désagréable qu’il appelle du nom significatif de pathie ? Cet amour de soi inconscient se manifeste plus encore dans le développement où il s’agit de la construction et de la réalisation de soi.

Jean Chevalier : De Mahomet à l’âge des réformes

Ce n’est pas en restant au niveau des généralités faciles que Mircea Eliade se montre un incomparable défricheur de sens. Il examine les mythes, rites et croyances jusque dans leurs menus détails, ne négligeant aucun trait qui puisse solliciter l’intervention de l’herméneute, pour démasquer son rôle particulier dans un ensemble traditionnel. La somme d’érudition incorporée dans cette Histoire des Croyances et des Idées religieuses est vraiment prodigieuse! Ce qui est le plus étonnant, c’est la réussite qui, loin de ressembler seulement à une savante compilation, constitue une intelligente exploration des profondeurs, la projection d’un faisceau de lumière sur ce qu’on a justement appelé «la conscience des anciens et l’inconscient des modernes». Nous sommes loin d’un James George Fraser, avec ses hâtives et superficielles généralisations.

Ioan P. Couliano : Mircea Eliade et son œuvre - L'histoire vraie du mythe

La fonction du mythe, cette histoire que l’herméneutique rend vraie, est de créer un puissant obstacle entre l’homme et le rien, d’empêcher que celui-ci s’empare du monde humain. Le mythe, c’est l’humanité de l’homme, ce qui le tire du rien, ce qui l’oppose au néant. Sur le plan de l’herméneutique, le mystagogue se transforme en vrai magicien et pécheur des consciences à la dérive, qui risquent d’être englouties par le rien. Le mystagogue sauve.

le Docteur Maud Cousin : Homéopathie et acupuncture

Le principe même de l’homéopathie est basé sur cette loi des similitudes : si une substance donne un trouble à quelqu’un de sain qui la prend, cette même substance, à faible dose, est capable de supprimer ces mêmes troubles chez quelqu’un qui présente les symptômes en question. Par exemple la quinine à forte dose est capable de donner de la fièvre et des maux d’estomac, mais si on a une crise de paludisme et qu’on en prend de petites doses, on guérit.

Ananda Coomaraswamy : Le Epsilonn de Delphes : La porte du soleil

Il ne peut aujourd’hui être mis en doute que le seuil du Temple d’Apollon à Delphes ait été au sens propre une «Porte du Soleil», la voie pour pénétrer dans la maison, le Temple du Soleil. L’inscription «Connais-toi toi-même» implique la connaissance de la réponse au «Qui es-tu? »; on pourrait en dire, dans la langue voilée des Mystères, qu’elle pose effectivement cette question.

Paul Carçan : Paix et spiritualité

Et n’allez surtout pas croire que vos petits conflits de voisinage et que vos querelles de famille n’ont aucune incidence sur les évènements collectifs! De même que les ruisseaux vont rejoindre les rivières, les dissentiments particuliers vont s’insérer dans des courants de guerre et de révolution. Et c’était un sage, celui qui, pour neutraliser la virulence de ces courants, a émis ce vœu : « Que chacun jette, chaque jour, dans le secret de sa conscience, une colère réprimée, une querelle éteinte, un dépit refoulé! Que chacun s’évertue à créer la paix en soi-même, à barrer la porte de sa maison aux médisances, aux calomnies, aux critiques, à l’amour-propre, à l’envie. »…

Rémy Chauvin : Les chemins de la science et de la foi

L’admirable instrument de la science expérimentale, le plus merveilleux peut-être qu’aient jamais forgé les hommes, peut nous servir à tout si nous l’employons sans aucun préjugé. A vrai dire, il n’est pas d’un usage facile : il faut que l’homme de science allie l’imagination la plus débridée à la méthode la plus rigoureuse ; or, trop souvent, il ne possède que la seconde de ces qualités. Beaucoup d’entre nous, hélas, ne sont rien d’autre que d’admirables ouvriers, mais des ouvriers seulement, qui savent superbement effectuer une opération très délicate, et leur habileté confond l’esprit. Ils en sont très fiers d’ailleurs. Et c’est pourquoi ils passeront toute leur vie à tourner le même bouton…

Jean Chevalier : Les nouvelles émergences d’Edgar Morin

Toutes les manifestations de la vie s’accomplissent dans un système complexe et souvent conflictuel, tant à l’intérieur de chacun des éléments vivants qu’entre les éléments et facteurs de leur complexité. La logique dont s’inspire la Méthode n’est pas celle du tiers exclu — « logique de mort », dit Lupasco — mais celle des antagonismes inhérents en tout devenir, toute énergie, tout être. L’œuvre de Stéphane Lupasco n’est pas sans influence sur celle d’Edgar Morin, non plus que celle de Hegel.

le Docteur Maud Cousin : Les diagnostiques

L’organisme assimile mieux les petites doses. En allopathie on est toujours tenté de donner de fortes doses. Or quand on est fatigué on ne peut assimiler beaucoup. On peut être intoxiqué avec la Vitamine B 12 qui provoque des démangeaisons à forte dose, surtout en piqûres, parce que l’élimination est moins facile. L’intoxication médicamenteuse est quelquefois le revers des soins…