le Dr Paul Chauchard : De l'animal à l'homme

Dès le départ, avant même le système nerveux, la sensibilité et la réactivité du vivant sont source de psychisme individualisé, donc de conscience, une bioconscience inconsciente au plein sens humain qu’on peut qualifier de préconscience et de préspiritualité. Tout ce qui s’épanouira au plan supérieur chez l’homme a une base biologique et existe en germe dès le niveau le plus élémentaire du vivant en dehors de tout anthropomorphisme. Et ce niveau élémentaire se retrouve chez l’homme où il est la base élémentaire et inconsciente de sa conscience.

Paul Chauchard : Du cerveau à la neuropédagogie

Je suis en désaccord avec Descartes qui disait : « Je pense donc je suis », aussi
avec Sartre qui a écrit dans Les mots que, depuis son enfance, il avait horreur de la nature
et qu’il s’enfermait dans une bibliothèque pour lire, penser et écrire. Pour la
neuropédagogie : Je sens donc je suis, j’agis donc je suis, j’imagine donc je suis, je désire
donc je suis ; et le « je » qui apparaît dans ces phrases implique le contrôle cérébral de
tout cela. Et, en vérité, contrôle cérébral signifie volonté. Mais on n’ose plus parler de
« volonté », car nous avons changé la volonté en « volontarisme » qui est une sorte de
force spirituelle pour mater la chair. Comme la volonté est donc une fonction cérébrale, il
s’agit de faire le calme en soi.

Rémy Chauvin : Roger Godel et la biologie

Mais subsiste la grande, l’éternelle question : qu’est-ce que la vie ? Godel me paraît ici tout à fait proche de Teilhard de Chardin en insistant comme il le fait sur l’importance de la conscience. Puisque d’habiles exorcismes nous permettent maintenant d’employer ce mot sans blasphémer contre la science, nous irons plus loin encore. Nous nous demanderons s’il ne s’agit pas d’un phénomène fondamental, et si la vie n’a pas deux aspects aussi importants l’un que l’autre.

Irma Collignon : Krishnamurti et le Swami Siddheswârananda

Il paraît évident que les deux sages parlent de la même chose : « Le problème de la souffrance dans l’homme et la manière de dépasser ce problème, de le résoudre ». Il semble également que les deux sages aient sur le problème des vues identiques. Mais, tandis que Siddheswârananda nous décrit minutieusement la route que nous devons suivre pour atteindre ce but, Krishnamurti nous dit : « La vérité est un pays, sans chemin. — Vous ne pouvez faire de votre action un moyen vers un but, l’action est un accomplissement », etc.

Henry Corcos : Le Pacifisme et la Bhagavad Gita

Gandhi traduit non résistance par « non violence », ce qui signifie qu’il convie à souffrir éventuellement la violence SANS LA RENDRE, mais non pas à s’abstenir d’y résister. Car il ne souscrit pas au développement : « si quelqu’un te frappe à la joue droite, présente-lui aussi l’autre », non plus qu’à celui-ci : « si quelqu’un veut te citer en justice pour t’enlever ta tunique, abandonne-lui aussi ton manteau ». Voici quelques extraits (tirés des Lettres à l’Ashram), pour préciser la pensée de Gandhi :
Ahimsa ne signifie pas uniquement ne pas tuer. Himsa signifie causer de la souffrance ou détruire une vie, soit par colère, soit sous l’empire de l’égoïsme, soit avec le désir de faire du mal. S’abstenir d’agir ainsi est ahimsa (Young India, 4 novembre 1926). La non-violence complète est absence totale de mauvais vouloir envers tout ce qui vit. La non-violence, sous sa forme active est bonne volonté pour tout ce qui vit. Elle est amour parfait (Young India, 9 mars 1920).

Jean Chevalier : Quatre façons de lire la Bible : Métaphysique, structurale symboliste, matérialiste

Nous vivons au siècle de l’herméneutique. Des philosophies critiques et analytiques du langage risquent de rompre les voies habituelles de la communication sociale ou bien, au contraire, elles ouvriraient des voies nouvelles. La vie sociale tout entière est impliquée dans les débats de l’herméneutique. Cette remise en cause des sens du langage, manifestés et cachés, est un des aspects les plus significatifs d’une civilisation en radicale mutation, où les forces centrifuges semblent actuellement prédominantes. Je m’en tiendrai à quatre exemples d’herméneutique biblique, une herméneutique ontogénétique, une structurale, une symboliste, une matérialiste.

Jean Chevalier : Les traductions récentes de la Bible

L’intérêt que la Bible continue de susciter se manifeste aujourd’hui — en laissant de côté les représentations théâtrales et cinématographiques, les cercles d’études, etc. — de deux manières principales : par des traductions nouvelles ou révisées, par des essais d’interprétation inspirés des philosophies récentes. Ces multiples recherches témoignent d’une rupture d’unité, tant dans la lecture liturgique des textes sacrés que dans l’exégèse traditionnelle. Elles révèlent aussi une aspiration toujours vive à percer le mystère de la destinée humaine à travers des livres censés contenir une révélation venue de Dieu. Peut-être le fléchissement de l’enseignement officiel incite-t-il à recourir davantage aux sources de la foi, comme si le déclin de la hiérarchie libérait la recherche biblique.

Rémy Chauvin : Expériences de psychocinèse animale

Il est bien connu que certains animaux ont un sens de l’orientation très développé. Le retour au gîte d’animaux tels que chiens et chats séparés de leur maison par des centaines de kilomètres s’avère l’une des études les plus intéressantes. Or, il semble, après enquête, qu’une vingtaine de cas doivent être retenus où l’animal est sûrement authentifié et où le parcours de plusieurs centaines de kilomètres est certain. Dans ce cas, on ne voit pas à quelle faculté d’orientation faire appel sinon aux facultés « psi » . Malheureusement, une expérimentation plus poussée n’a pas encore été tentée jusqu’ici sur ces animaux spécialement doués, lorsqu’on les retrouve.

Aimé Michel : Un savant indocile: Rémy Chauvin

Je vais vous confier un secret, le secret de la découverte scientifique. Il n’y en a qu’un, très simple: c’est de prendre une bonne loi bien établie et d’imaginer une bonne expérience bien irréfutable montrant que la loi était fausse, qu’on s’était mis le doigt dans l’œil jusque-là et qu’il faut tout recommencer. Faites cela trois ou quatre fois dans votre vie, vous serez Pasteur, Einstein, Mendel. Peut-être même qu’une fois suffira…

le docteur Maud Cousin : Le cancer

Les cellules cancéreuses sont des cellules fermentatives, c’est-à-dire que, par rapport aux autres cellules, elles ont l’avantage de vivre mieux sans beaucoup d’oxygène. Il y a donc là une lutte compétitive où les cellules cancéreuses sont avantagées. Tout ce qui améliore l’oxygénation semble être un facteur très favorable pour lutter contre le cancer…