Vivian du Chainel : Le Sens du Divin

Pour pouvoir comprendre Dieu il faut s’oublier soi-même, car s’attacher à sa personnalité, c’est sombrer dans le néant. Dieu n’est pas une forme définie, un objet palpable, mais bien la limpidité du regard de l’enfant; la voix de notre conscience; les transports de tendresse qui nous portent vers ceux qui souffrent.

Annick de Souzenelle : Arbre de vie et schéma corporel

L’Adam récapitule toute la création : il contient, il « est », totalité des énergies créées. Il est appelé à intégrer celles-ci, peu à peu, au fur et à mesure de son évolution, de sa marche vers la ressemblance. C’est cela, « se relier à lui-même », là est le sens de sa vie, de son histoire. Le temps lui est donné pour intégrer ses espaces intérieurs. Entre sa naissance et sa mort, ces deux pôles connus de la vie, les temps diffèrent selon les qualités des espaces intérieurs — champs de conscience — qu’il aborde.

A. David-Neel : Coup d'œil sur les écoles philosophiques tibétaines de la "Transmission orale" dites des "Doctrines secrètes"

Le salut bouddhique est hautement intellectuel. Il consiste à voir ce qui est au lieu de contempler des fantasmagories que nous construisons nous-mêmes. Lorsqu’ils préconisent la culture de la perspicacité, de la vue intense, les Docteurs des doctrines traditionnelles de la transmission orale sont donc en parfait accord avec la doctrine fondamentale du Bouddhisme. Les Maîtres des Écoles de la Tradition orale insistent sur le caractère instantané et essentiellement transitoire de tous les phénomènes. Ils enseignent aussi que les corps qui nous apparaissent comme étant solides sont, en réalité, composés de particules en mouvement. L’apparence de solidité et de durée est due à la rapidité prodigieuse avec laquelle les particules se meuvent.

Marie-Magdeleine Davy : Roger Godel, esquisse d'un portrait et d'une pensée

Un texte écrit par le Dr Godel — à propos du sage indien, libéré vivant (jivan mukta) — peut être repris à son propos: « N’espérons pas pouvoir donner de cet homme une définition exhaustive ni même adéquate. Ouvrons seulement sur lui une perspective: certain aspect se laisse déceler. Vis-à-vis de nous, c’est un évocateur d’effets catalytiques et de transmutations. A part cela, selon les apparences, un homme semblable à nous. Peut-être aussi un être bénéfique au travers duquel nous pouvons interroger notre plus profonde intériorité, miroir de vérité secrète. »

Marie-Madeleine Davy : Guides et méthodes de la vie intérieure chrétienne

Toute démarche concernant la vie intérieure commence et se poursuit par l’ascèse. Sans ascèse, l’homme intérieur est condamné à l’inauthenticité. Elle n’est pas un but, mais un moyen. Se contenter d’une ascèse extérieure concernant seulement le corps est insuffisant. A quoi bon se priver d’aliments si le cœur ne jeûne pas, si les pensées multiples dans leur mobilité dissipent l’esprit ? L’ascèse tend à trancher les racines du narcissisme, ou mieux à les déraciner et cela perpétuellement car telle l’hydre à sept têtes dès que l’une est coupée, une autre repousse. Les « moi » sont nombreux : quand l’un d’eux semble mort, un autre surgit.

L'aventure humaine s'inscrit dans un Grand Dessein : Lanza Del Vasto et la non-violence

Je n’allais pas du tout en Inde pour chercher la spiritualité. J’avais retrouvé non sans peine ma propre religion et ma propre tradition. J’allais aux Indes pour y chercher très paradoxalement la solution de notre problème d’Occidentaux. Notre problème essentiel est celui de la guerre et de la paix. Si nous ne le résolvons pas, tous ceux que nous résoudrons, et nous qui les aurons résolus, seront emportés par la prochaine guerre. Je ne trouvais pas de réponse, en Occident, ni à l’Église ni dans les philosophies, moins encore dans les politiques. Donc je vis Gandhi. Je l’ai interrogé, j’ai trouvé en lui ce que je cherchais. J’avais quelque impression que la guerre ne tombait pas du ciel comme un bolide, qu’elle était liée avec l’espèce de paix que nous vivons, et qui la rend inévitable. Gandhi m’a indiqué tout cet ensemble, et ce que j’ai pris de lui, c’est l’unité de vie que j’ai tâché de rapporter à la maison.

Paule Martin : Lanza Del Vasto

Mais le moi est un objet qui n’est jamais : objet, qui n’est jamais devant mes yeux, mais qui se trouve derrière, derrière mes yeux. Chaque fois que je me fais une image ou un concept de moi, je dois savoir que ce n’est pas moi, que cet objet n’est qu’un objet de remplacement, une indication. Le moi ne peut pas se découvrir par observation ou calcul, et pour définir le moi, nous dirons : « c’est ce qui, en moi, ne peut être connu que par moi ». C’est cela que je dois connaître. Ce moi est un objet qui s’oppose à tous les autres, à tous les autres objets et les autres personnes, même à tout ce qui en moi est objet. Mon corps est un objet qui peut être connu par un autre, mieux que par moi. Mon corps fait partie de moi, mais n’est pas moi, car je suis une unité qui n’est pas la somme des parties, une unité intérieure et vivante, indivisible. Mais il y a une sensation de mon corps qui ne peut être connue que par moi. Cette sensation-là n’est étudiée par aucune science physiologique, psychologique ou autre. C’est mon corps intérieur. Il en est de même de mon personnage, c’est une façade, un masque que les autres connaissent…

Hem DAY : Han Ryner : l'Homme & son oeuvre

Han Ryner préconise une libération intérieure et non une révolution sociale, collective et violente. Selon lui, l’individu doit agir pour lui, en se délestant des conditionnements extérieurs, en écoutant ses propres pulsions et besoins et en n’obéissant que lorsque la préservation de son individualité est en jeu.Pacifiste avant tout, Han Ryner valorise l’objection de conscience et les moyens d’action non violents. Il qualifie d’ailleurs son individualisme d’« harmonique » pour le distinguer des individualismes « égoïstes » ou « doministes » qu’il rejetait au nom de son éthique et de son humanisme. Souvent surnommé le « Socrate contemporain », Han Ryner fut ironiquement un penseur au sens pré-socratique du terme, c’est-à-dire un sage curieux de tout, à la rhétorique raffinée et d’une rare délicatesse.

Pierre d'Angkor : Les Conditions d'une Paix véritable

Mais elles sont le fait de l’homme et ne sont déchaînées par leurs agents responsables (dictateurs, monarques ou conquérants) que parce qu’elles répondent à un complexe de forces intérieures, à un déterminisme de tendances généralisées dans l’élite ou dans les masses populaires. Toute une gamme de sentiments obscurs, avoués ou dissimulés, tels l’orgueil, l’ambition, la jalousie, la cupidité, etc… fomentent sourdement l’antagonisme entre les races, les classes, les individus et c’est cette psychologie secrète, souterraine, qui détermine finalement les événements mêmes qui ne sont plus dès lors que la traduction matérialisée du psychisme collectif sur le plan physique de notre monde. L’homme récolte la guerre quand il en a laissé fructifier la semence dans son cœur.

Dagpo Rimpoché : Le mental et les facteurs mentaux selon le bouddhisme tibétain

Prenons encore deux malades atteints de la même maladie. Si l’un d’entre eux sait très bien comment penser, son corps sera évidemment affecté par la maladie, mais sans plus. Par contre l’autre qui ignore comment conduire une réflexion favorable, aura en plus de la maladie physique à assumer, à faire face à de l’inquiétude. Elle va se morfondre. Et finalement elle devra agir et supporter beaucoup plus de souffrance que la première malade. Ceci est quelque chose de très aisé à comprendre. C’est l’évidence même et la plupart d’entre nous ont sans doute l’expérience de ce genre de cas qu’ils ont pu rencontrer maintes fois. Ce n’est donc pas quelque chose de terriblement abstrait, compliqué et difficile à comprendre. Tous ces états, le bonheur et le malheur viennent de l’Esprit. Et si l’on parvient à bien se maîtriser, à bien se contrôler, c’est-à-dire à penser correctement, à bien réfléchir, on sera toujours satisfait.