Lucien Gérardin : Une vie avant la vie

Pendant longtemps, on croyait que le nourrisson menait dans ses premiers mois une vie totalement végétative. Que dire alors de la vie du « fœtus » ? On sait aujourd’hui qu’il n’en est rien et que la vie avant la vie est d’une importance capitale. Un enfant porté avec amour dispose par là même d’un avantage indéniable au départ. Mais le père n’a pas, lui, cette relation physique intime qu’a la mère avec le bébé. Et c’est pourquoi la paternité se développe surtout après la naissance.

Lucien Gérardin : Travail alchimique ou méditation ? laboratoire ou lab-oratoire?

Le secret alchimique de faire de l’or n’aurait-il été, selon la thèse de G. Monod-Herzen, qu’un appât imaginé par les sages hermétistes pour introduire les néophytes dans leur gnose de salut ? L’alchimie ne serait-elle au fond qu’une variante de la religion secrète hermétique ? Cette thèse a l’avantage d’expliquer simplement l’hostilité plus ou moins latente que l’Eglise triomphante a toujours eu envers l’alchimie. Les religions organisées n’aiment guère l’aventure mystique individuelle, car cette dernière remet forcément en cause les hiérarchies ecclésiastiques et les pouvoirs établis.

Jean Guitton : Je crois aux soucoupes volantes

Comme tout le monde, je suis passé par deux stades : celui d’une incrédulité radicale, puis celui de la surprise et de la réflexion. Car, disciple de Bergson — qui m’avait toujours élargi l’esprit, qui m’avait même plusieurs fois parlé de sa considération pour les phénomènes psychiques, qui m’avait rappelé l’adage qu’il est impossible de prouver l’impossibilité d’un fait — je n’avais pas opposé à ces phénomènes (vrais ou faux) une fin de non-recevoir, pensant que cette attitude était typiquement antirationnelle et condamnable du point de vue de la science elle-même.

Étienne Guillé : De la réception des énergies vibratoires à la pensée créatrice

L’étude des énergies vibratoires par l’alchimie, l’astrologie et la radiesthésie confrontée aux données des sciences analytiques contemporaines telles que la biologie moléculaire et la génétique nous a permis de proposer l’existence de deux codes génétiques dans le génôme des êtres vivants. Ces deux codes sont distincts mais interdépendants.

Emile Gillabert : Vie naturelle et réalisation intemporelle

Ce qu’il faut souligner, c’est l’importance de l’état intérieur de celui qui recherche sa réalisation. La liberté et l’harmonie ne peuvent s’instaurer que chez l’homme qui a surmonté le dualisme: ce qui suppose que sa vision compensatrice du monde a pu se faire d’une façon aisée et naturelle favorisant une acceptation sans laquelle la vie conduirait au désespoir. L’homme qui reste dans l’optique dualiste tend à accorder au principe positif une valeur exclusive par rapport au principe négatif et à l’identifier à Dieu, tandis que le second devient le Diable. Cette opposition est contraire à l’idée de l’Etre suprême qui englobe les inverses complémentaires.

Lucien Gérardin : Lecture pour une fin de temps

Je ne trouve rien d’étonnant à ce que la sagesse traditionnelle ait, dans un passé lointain, découvert empiriquement beaucoup de choses sur cet « esprit », ou cet « homme intérieur », dont notre époque redécouvre avec émerveillement toute l’importance, en particulier par l’étude de ce que l’on appelle les « états différents de conscience ». Un mot bien mal choisi, d’ailleurs, que cette dénomination d’« état ». Il laisserait croire, en effet, qu’il s’agit de configurations statiques, alors qu’un état de conscience est, par nature, un processus dynamique, au contenu indéfiniment changeant dans une certaine stabilité de structure.

Nine Grandi : De la pensée théosophique a la pensée de Teilhard DE Chardin

La Loi d’Evolution Universelle s’imposa au Père, le jour où il constata que le Cosmos et le Monde étaient un ensemble prestigieux en marche vers un éternel devenir, et qu’Il vit dans le filigrane de la Nature, ce qu’il a appelé « le visage de l’Eternel », alors le Père comprit que le Cosmos et le Monde suivaient un développement ascendant : une marche en avant, disait-il…

Jean Biès : A propos du cinquième évangile entretien avec Émile Gillabert

L’incompréhension ne pouvait être que totale : un dialogue de sourds, avec des disciples infantiles, interprétant les paraboles dans un sens quantitatif et historique, et fermés à toute notion d’intériorité et d’éternité. L’aventure du Royaume est intérieure et individuelle ; elle a été comprise comme extérieure et collective. L’éveil de la conscience a été confondu avec la « résurrection des morts ». Manger le pain de la Parole, s’abreuver à la coupe de l’Enseignement est devenu la Cène (alors que Jean lui-même n’identifie nullement la chair et le sang du Fils de l’Homme au corps et au sang d’une victime offerte en sacrifice : le rachat par le sang est une idée de Paul…). L’épreuve salvatrice de celui qui se prend en main a dégénéré en salut par la Croix de celui qui se fait prendre en charge. Le dévoilement de l’Esprit, lorsque cesse notre cécité, a été pris pour l’apparition de Jésus post mortem. Le retour à l’Un, à l’Etre intemporel, la fin de tout dualisme sont devenus la « fin des temps »…

Nine Grandi : Alexandra David-Neel Telle que je l'ai connue

Qui était-elle ?…
On en a beaucoup parlé. Les grands hebdomadaires lui ont consacré des colonnes entières. La radio et même quelquefois la télévision lui réservaient de nombreuses séquences. Pourtant personne, ou très peu de personne, l’ont vraiment connue ; il est vrai qu’elle ne se livrait jamais — ou très rarement. J’ai eu le privilège de vivre auprès d’elle à diverses reprises ; c’est ainsi que j’ai pu quelques rares fois découvrir, à travers ses récits, ses expériences de tous ordres, l’Etre qui se cachait sous des dehors pas toujours aimables !…

Bernard Gros : La légende du grand Hermès

Un ensemble de traités en grec sont attribués à Hermès, traités savants comme le Poimandres, ou dont ne nous est parvenue que la traduction en latin, comme l’Asclepius, mais circulent aussi durant tout le Moyen Age des ouvrages d’alchimie, de magie, d’astrologie, où sont révélés des secrets de nature qui permettent de capter et d’utiliser le merveilleux. Tant de textes sont mis sous son nom qu’Hermès Trismégiste finit par prendre une dimension mythique ; on se réfère à lui comme à un archétype mythologique…