Salomon Lancri : L'apprentissage de la sagesse

Tous ceux qui sont familiers avec l’enseignement de Krishnamurti ne peuvent manquer d’être frappés par la similitude de cet enseignement avec ces conceptions des Bouddhistes. Ce que recommande Krishnamurti et qu’il appelle la vraie méditation n’est autre, somme toute, que l’attention parfaite des Bouddhistes. Seule une lucidité constante peut mener, dit-il, à la découverte du Réel, qu’il nomme l’Amour et qu’il définit comme « une forme différente de vie, de mouvement, qui est au-delà du temps »

Robert Linssen : Krishnamurti: "la pensée n'est pas l'intelligence"

KRISHNAMURTI insiste également sur l’importance d’une perception directe et globale très différente de celle qui nous est familière. Pour être adéquate et parfaite l’attention implique des conditions qui sont rarement prises en considération. Pour être adéquate, la perception requiert à la fois une qualité d’intelligence et un élément d’affectivité de qualité supérieure. L’élément affectif, au sens où l’entend Krishnamurti, est dégagé du sentimentalisme et des impulsions qui nous sont familières. Pour Krishnamurti, l’élément affectif n’est pas séparé de l’intelligence. Pour cette raison il a utilisé pendant plusieurs années l’expression d’ «esprit-cœur ».

Robert Linssen : Naissance et cessation du Karma

Les lignes qui suivent sont consacrées à l’étude sommaire du « karma individuel » et non du « karma collectif ». Ce dernier est beaucoup plus obscur et se trouve plus directement lié à un processus universel. La plupart des philosophies orientales attachent une grande importance à la loi du karma. Du Védanta indien jusqu’au Bouddhisme né aux Indes, puis diffusé en Chine et au Japon, nous voyons l’importance considérable accordée à ce processus de cause à effet. La racine sanskrite du terme karma est liée à la notion d’action, de production.

Pierre d'Angkor : L'irréligion de l'avenir

DEPUIS un quart de siècle que Krishnamurti parcourt les cinq continents répandant en tous lieux sa parole illuminatrice et libératrice, il demeure inconcevable que l’énigme multiple que posent cette présence, cet enseignement, cette vie toute entière consacrée au bien supérieur de l’humanité, n’ait pas éveillé davantage l’intérêt, suscité la curiosité générale du public sérieux et cultivé qui l’écoutait. Curiosité superficielle sans doute des auditoires, où se pressait une foule dense, mais sans retentissement dans les profondeurs, apparemment du moins.

Jean Herbert : Hommage à Krishnaji

Il est de coutume dans l’Inde de classer les yogins, débutants ou avancés, selon le mode de discipline auquel ils se soumettent: yoga de la philosophie et de l’intellect, yoga de l’adoration du Divin sous l’un ou l’autre de ses aspects, yoga de l’ascèse et de l’intériorisation, yoga de l’amour du prochain et du travail désintéressé. Mais ces différents yogas ne s’excluent pas mutuellement ; il est même normal qu’ils se combinent dans des dosages variables, jusqu’au point d’atteindre une rigoureuse individualisation.

René Fouéré : Lucidité, analyse et jugement

Il nous faut inlassablement mettre en question cette mosaïque d’opinions reçues, tous les éléments de cette verrière colorée qui nous dérobe la lumière blanche, la lumière directe de l’expérience. Une telle mise en question ne peut être opérée que par un individu qui s’est « idéologiquement » détaché du milieu, qui a consenti à la solitude perplexe de sa propre pensée. La connaissance de soi, nous dit Krishnamurti, ne passe pas par « l’introspection » (Sur le sens donné par Krishnamurti au terme « introspection », des réserves s’imposent que nous préciserons plus loin.): en essayant d’analyser sur le vif un sentiment qu’on éprouve, on le détruit.

J. Krishnamurti : Ainsi parlait Krishnamurti

Il y a tout un ensemble de théories, de grandes, de nombreuses abstractions, et les gens vivent dans les traditions du passé : acceptent l’autorité. Tout cela n’est pas la religion. Tout cela ne conduit pas à la spiritualité. Ils peuvent aller dans les temples. Ils peuvent avoir d’innombrables rituels, des traditions historiques, non! des fictions historiques! Il y a tout un tas de gourous dans le monde entier, gagnant de l’argent, et avec toute une bande de disciples. J’espère que vous ne vous froissez pas de m’entendre parler ainsi.

Jean Couvrin : Approches de U.G.

Aucun maitre spirituel ne se laisse saisir: cet être-là n’est plus vraiment un homme, mais plutôt un flux d’énergie, d’intelligence et de paroles. Mais que dire en présence de U.G., de « l’homme-torrent » qui déverse tant de déclarations inattendues? Comment approcher une personnalité d’exception, située bien sûr aux antipodes de la raison ordinaire, lorsqu’en plus elle se démarque -un tant soit peu de la tradition spirituelle où l’on aimerait pouvoir l’inscrire? Esquisser un portrait de U.G. et établir un compte-rendu de ses paroles: l’entreprise est périlleuse.

Robert Linssen : Hommage à Carlo Suarès

Carlo Suarès est né à Alexandrie (Egypte) en 1892. Il suivit les cours d’architecture à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris et obtint son diplôme d’architecte après la guerre de 1914-1918. Dès 1921 il prit contact avec Krishnamurti dont il fut longtemps l’un des amis et collaborateurs les plus proches. L’activité littéraire de Carlo Suarès débuta vers 1927. Il publia dès lors plusieurs ouvrages parmi lesquels : « La Nouvelle Création », « La comédie psychologique » et « Quoi Israël ». La « Comédie psychologique », œuvre monumentale publiée vers 1930 aux éditions Corti à Paris doit être considérée comme l’un des écrits les plus fondamentaux de l’auteur. Carlo Suarès y montre le carac­tère provisoire et conflictuel de la conscience de l’égo. Il y expose les trois phases de l’histoire de l’évolution psychologique du « moi ». Pre­mière phase : naissance. Seconde phase : maturité. Enfin et surtout, troisième phase : éclatement ou libération.