Arthur Haswell : Notre monde est-il fondamentalement un monde de souffrance consciente ?

Dans cet essai remarquablement schopenhauerien, Arthur Haswell soutient qu’un monde où la conscience est fondamentale peut encore être un monde de souffrance, voire de souffrance fondamentale : « Un univers imprégné d’esprit, voire d’intention, se traduit-il nécessairement par un univers bienveillant ou porteur de sens comme nous pourrions le souhaiter, ou déterminé d’une manière qui favorise la joie ? Il est certain que, si la conscience est omniprésente, le problème de la souffrance pourrait bien s’étendre plutôt que s’atténuer », affirme-t-il.

Drew M Dalton : La réalité est maléfique

Une métaphysique qui répond à toute l’ampleur de la révolution thermodynamique doit reconnaître la fonction dissipative et destructrice qui se cache derrière la force « générative » qui semble à l’œuvre dans la réalité. Pour ce faire, il faut passer de la métaphysique classique optimiste du devenir à une métaphysique beaucoup plus pessimiste de la finitude absolue et de l’inéluctable dé-devenir (unbecoming) : une métaphysique qui revoit les êtres comme de simples rouages dissipatifs dans une machine destructrice.

William Egginton : La conscience ne peut pas être téléversée

Téléverser des esprits dans des ordinateurs n’est pas seulement techniquement impossible — l’idée même repose sur une profonde méprise de la conscience et de notre place dans la réalité. C’est ce que soutient William Egginton, dont le livre récent explore les relations entre les philosophies de Kant, Heisenberg et Borges. Traçant un parallèle entre les esprits et les singularités de l’espace-temps à l’intérieur des trous noirs, il affirme que tenter de connaître de telles choses revient à vouloir aller au-delà des simples apparences vers la réalité en soi — un projet futile, selon lui. Et si les esprits ne peuvent pas être véritablement connus, ils ne peuvent certainement pas être copiés ni téléversés dans des ordinateurs. Des futuristes comme Ray Kurzweil et Dmitry Itskov, qui visent l’immortalité cybernétique, courent après un mirage métaphysique.

Michael Egnor : La science et l’âme

L’approche de la compréhension du monde et de nous-mêmes qui a été remplacée par le matérialisme était celle de la métaphysique classique. Le penseur et enseignant le plus éminent de cette tradition fut saint Thomas d’Aquin. Suivant Aristote, Thomas écrivait que l’âme humaine possède différents types de facultés. Les puissances végétatives, partagées par les plantes et les animaux, servent à la croissance, à la nutrition et au métabolisme. Les puissances sensibles, partagées avec les animaux, comprennent la perception, les passions et la locomotion. Les puissances végétatives et sensibles sont des facultés matérielles du cerveau. Mais les êtres humains possèdent deux facultés de l’âme qui ne sont pas matérielles — l’intellect et la volonté.

Richard Grego : Idéalisme analytique et possibilité d’un esprit cosmique métaconscient

L’idéalisme analytique limite-t-il la portée de ses propres conclusions et implications à cause de son adoption de concepts scientifiques réalistes et empiriquement fondés, ainsi que de structures argumentatives scientifiques ? Et si tel est le cas, la notion d’une conscience universelle métaconsciente (c’est-à-dire consciente d’elle-même, délibérée) peut-elle être réconciliée avec cette approche ? Le Dr Grego soutient que oui, précisément, dans ce texte critique.

Claude Tresmontant : Les sciences expérimentales et la théologie

Il faut donc bien reconnaître, objectivement, et que cela nous plaise ou non, que l’Univers dans son histoire est un système qui reçoit de l’information, et de l’information nouvelle, constamment. Il est donc bien comparable à une symphonie en train d’être composée, depuis quelque dix-huit milliards d’années, symphonie dont nous n’avons aucune raison de penser qu’elle soit achevée, symphonie composée ou constituée non pas de compositions musicales mais de compositions physiques, chimiques, biochimiques, biologiques, finalement composée d’êtres qui sont des substances, des psychismes et bientôt des personnes.

Bernardo Kastrup : Quelques précisions sur l’idéalisme analytique en réponse aux critiques de Rupert Sheldrake

6 décembre 2024 Au cours des derniers jours, de nombreuses personnes ont commenté sur mon blog et dans les médias sociaux les critiques de l’idéalisme analytique formulées par le Dr Rupert Sheldrake dans le podcast et la chaîne YouTube Theories of Everything. Avant aujourd’hui, je n’avais pas vu la vidéo et j’avais donc largement rejeté la […]

Mario Hubert : La nature des lois naturelles

Aujourd’hui, les physiciens et les philosophes ont élaboré trois modèles opposés pour expliquer le fonctionnement des lois. Lequel est le meilleur ? Le soleil se lève tous les jours. L’eau bout à 100°C. Les pommes tombent au sol. Nous vivons dans un monde où les objets se comportent de la même manière dans les mêmes circonstances. […]

Asa Boxer : Le cas du fœtus caillé d’Aristote

17 novembre 2024 Lorsque j’ai appris qu’Aristote avait décrit la conception biologique comme ressemblant à l’action caillante de la présure sur le lait, j’ai été très amusé. Quelle envolée poétique ! Le processus de raisonnement est à la fois analogique et analytique, avec une logique déductive qui découle de sa métaphysique. Le langage mélange des éléments figuratifs […]

A. A. Adedire : Les dangers d’introduire clandestinement la métaphysique dans la science

2024-11-10 L’acceptation du physicalisme dans le milieu culturel plus large permet d’introduire clandestinement des hypothèses dans la recherche scientifique, qui sont ensuite, de manière circulaire, considérées comme validées par la science elle-même. Cette interaction désastreuse perpétue une myopie persistante dans la distinction entre les revendications ontologiques du physicalisme et les hypothèses de la recherche scientifique, […]