D’abord, le silence peut cacher la crainte, quelle qu’elle soit. Et en la dissimulant aux yeux du monde, il couvre divers états qui ont pour nom : faiblesse, appréhension, affolement, effroi, voire panique… Les expressions populaires ne disent-elles pas qu’on peut se retrouver muet de terreur, sans voix, plus mort que vif, avec le souffle coupé ? Mais, silence gardé n’empêche ni l’émotion ni ses signes divers : boule dans l’estomac, jambes flageolantes, sueurs froides, yeux égarés, blêmissement très net… sans oublier les fameux cheveux qui se dressent sur la tête et les poils du corps qui se hérissent. Tout cela pouvant mener soit à l’évanouissement chez des natures chichiteuses, donc à un silence total, soit à la fuite, silence poltron, soit à une réaction de défense plus ou moins contrôlée, auquel cas le silence se mue en paroles plus ou moins criardes et, parfois, en coups et glapissements divers.