R. G. H. Siu : Le zen et la science : La « non-connaissance » selon le Tao

Ralph Gun Hoy Siu (1917 – 1998) était un chercheur américain distingué. Il était l’auteur de nombreux livres dont The Tao of Science. Dans leurs efforts pour dépasser le monde de l’intellect, les bouddhistes zen ont toujours mis l’accent sur l’importance de l’instantanéité. Il ne devrait pas être permis à la réflexion de freiner la […]

Claude Tresmontant : L'histoire de l'univers et le sens de la création

Claude Tresmontant (1925-1997), philosophe et écrivain chrétien, s’est distingué par la profondeur de ses analyses et par sa clarté. Dans le texte suivant il expose sa vision d’une univers toujours en cours de création dont le but final est une vie unie à Dieu… (Extrait de L’histoire de l’univers et le sens de la création […]

Gilbert Durand : Le renouveau de l'enchantement

(Revue Question De. No 59. 1984) L’on connaît le mot profond de Max Weber constatant que la modernité a couru depuis un siècle sur la lancée d’un « désenchantement » (Entzauberung) du monde et de la cité. Or, depuis un demi-siècle, l’on constate un vaste mouvement contraire, certes parallèle à la redécouverte des images par la psychanalyse, […]

Aimé Michel : Prélude à l'homme

(Pensées hors du rond sous la direction de Marc Beigbeder : Revue La liberté de l’Esprit. No 12. Hachette Juin 1986) Toi et moi, ô Markos Kalloptikos, sommes d’étranges animaux. Ayant comme les autres (animaux) mangé, dormi, fait des enfants, il nous faut encore pâlir sur des énigmes qui n’existeraient pas si nous ne les avions […]

Jean Markale : Le conte populaire

Car tout conte populaire intègre des données d’observa­tion concernant la lutte de l’individu contre le Destin. En fait, il s’agit presque toujours d’une transgression d’interdits. Le héros du conte populaire défie le temps, défie la société, défie la mort. Il lui arrive même de défier Dieu. Cet aspect blasphématoire n’est d’ailleurs ressenti comme tel que dans le cadre qui est le nôtre, c’est-à-dire celui d’une religiosité teintée d’un christianisme passif, entièrement voué à l’obéissance d’un Dieu tout puissant. Il en a été différemment dans d’autres sociétés, même des sociétés qui affirmaient leur christianisme, comme l’Irlande de l’âge des Saints…

L'avènement de la pensée rationnelle, entretien avec Jean-Pierre Vernant

Il y a tou­jours eu, à la fois, rationalité et irratio­nalité, et de façon absolument solidaire, Les Babyloniens ont leur mode de ra­tionalité, les Chinois ont leur mode de rationalité. Bien sûr, la rationalité grec­que, que les Ioniens vont instituer, va permettre de progresser sur un certain plan. Elle va permettre, par exemple, à la science occidentale d’avancer dans des voies où les autres ne pouvaient pas aller. En revanche, comme Joseph Nee­dham l’a montré, certains domaines d’études ont été barrés, certaines hypo­thèses interdites.

Fritjof Capra : Par-delà le monde des contraires

Le mystique transcende le domaine des concepts intellectuels et, en le transcendant, il prend conscience de la relativité de tous les contraires. Il réalise que bien et mal, plaisir et peine, vie et mort ne sont pas des expériences absolues appartenant à des catégories différentes, mais simplement deux aspects d’une même réalité, les parties extrêmes d’un ensemble unique. La conscience de la bipolarisation, et donc de l’unité des contraires, est considérée comme l’un des plus grands desseins humains dans les traditions de l’Asie. « Sois éternel dans la vérité, par-delà les opposés terrestres », tel est le conseil de Krishna dans la Bhagavad-Gîta, et le même conseil est adressé aux adeptes du bouddhisme.

Henri Janne : Le point de vue du rationalisme

L’humanisme s’oppose à l’autorité de l’Eglise au point de vue intellectuel. Bien que des princes de l’Eglise y aient participé, c’est un courant de laïcisation de la pensée. C’est aussi un anthropocentrisme de la vie, qui succède au théocentrisme médiéval, l’orgueil prend la place de l’humilité; les activités anonymes se raréfient. Dans ce contexte, l’humanisme est un mouvement d’émancipation et d’affirmation de l’individu. Les sociologues diraient que l’esprit sociétaire tend à remplacer l’esprit communautaire.