Emmanuel Lazinier : Rencontre avec un prophète dévalué

La pensée de Comte n’est-elle pas à l’opposée de celle que nous prônons dans la revue ? Du moins mon correspondant avait-il lu, lui, au moins une partie de l’œuvre volumineuse de celui que nous considérons comme un des pères-fondateurs du scientisme, que nous ne connaissons, en général, que par des intermédiaires, notamment Littré et Stuart Mill. Les quelques extraits d’Auguste Comte qui étaient joints laissaient à réfléchir. Les contemporains de ce philosophe ne se seraient-ils pas mépris sur le sens véritable de ses spéculations ? Comte a-t-il réellement professé le scientisme qu’on lui attribue traditionnellement ? La question reste ouverte. Espérons du moins que cet article fasse une petite sape discrète dans le rempart qui sépare Auguste Comte du public, et incite à lire ces textes, peut-être d’une surprenante actualité, alors que la science tend à réconcilier l’objectif et le subjectif.

Maurice Lambilliotte : Du bon usage de la conscience...

Si l’on accepte ce qui est plus qu’un postulat intellectuel, plus qu’une hypothèse, plus que le fruit d’une conception de l’homme et du monde, une réalité qu’il est loisible à chacun de percevoir, avec laquelle chacun de nous cohabite, mieux encore, qui est nous-même à son plus haut degré de singularité (par rapport au pluriel de nos facultés et de nos états collectifs), il est évident qu’il faut reconnaître à cette « conscience », le rôle éminent qui est le sien. Qu’il faut en faire (et volontairement) le centre vivant aussi, de toute intelligence car cette conscience est vraiment notre outil fondamental, le socle de notre personnalité, aussi bien que le réservoir de ses formes d’avenir, en fait, de tout notre potentiel d’évolution exhaustive et d’adaptation.

le Docteur Jean-Pierre Kauffmann : Acupuncture et astrologie

Les Chinois considèrent deux types d’organes, les organes pleins et les organes creux. Le cœur, la rate, le pancréas sont indissociables du poumon, du rein et du foie. Les organes creux qui y correspondent sont la vésicule biliaire pour le foie, l’intestin grêle pour le cœur, l’estomac pour la rate, le gros intestin pour le poumon et la vessie pour le rein. On a donc ainsi des couples qui se forment, un organe creux correspondant à un organe plein. Les Chinois disent que les organes pleins sont des « organes trésors », c’est-à-dire qu’ils recèlent finalement la substance de toute chose et que les organes creux sont les « organes ateliers »…

Stéphane Lupasco : Pour une nécessaire mutation de la logique de l'entendement

Cette troisième matière est la matière la plus dense du noyau atomique et en même temps, chose étonnante, de la matière psychique, comme je le montre dans plusieurs de mes travaux . Dans cet état de coexistence antagoniste et contradictoire, de semi-potentialisation et de semi-actualisation, les énergies de l’homogène et de l’hétérogène, prennent, dans le système neuropsychique, conscience d’elles-mêmes, en inaugurant cette propriété considérable du système nerveux central de l’homme, de la conscience de la conscience et de la connaissance de la connaissance.

Salomon Katz : Un sage parmi nous

C’est dans cet hôpital d’Ismaïlia que je devais faire la connaissance du Docteur Godel dont je ne savais à cette époque que ce que savait tout le monde autour de moi, qu’il s’agissait d’un cardiologue réputé, d’un professeur vénéré par ses élèves, et de plus d’un humaniste estimé par ce que le pays comptait de véritables hellénisants. J’ignorais que, nonobstant ses nombreux voyages en Grèce d’abord, et ailleurs, sa curiosité en éveil l’avait incité à aller étudier, en Inde même, auprès de maîtres spirituels vivants, cette fameuse pensée millénaire, ou plutôt cette sagesse millénaire au-delà de toute pensée dont, quelques années auparavant j’avais eu le privilège d’approcher un des plus nobles représentants, je veux parler du Swami Siddheswaranda, grâce auquel, pour la première fois, la spiritualité indienne pour moi prenait chair. Sa rencontre préludait à une autre rencontre, celle de Roger Godel. Celui-ci, en effet, ayant appris l’intérêt que je portais à cette recherche, m’avait spontanément invité à venir le voir, et c’est de cette époque que date une amitié qui ne s’est jamais démentie depuis, et une connaissance que j’ai toujours aimé approfondir de l’homme et de son œuvre.

M. Louis Liébard : De l'être humain à l’être divin

L’action de l’Âme, sa mission, est une interaction, une transmission, entre le physique et le spirituel. Son rôle est de vitaliser la Substance-Matière du corps-enveloppe-véhicule, et d’en faire le Temple-Serviteur de l’Esprit. L’Âme serait alors la médiatrice, celle qui assure les communications entre le corps périssable, non renouvelable, et l’esprit éternel (mais non encore fixé) ; c’est elle qui permet tous les échanges entre nous et le Divin, entre nous et les autres humains.

Robert Linssen : Que nous enseigne Krishnamurti ?

En premier lieu, le terme « discussion » n’est pas approprié au genre d’échange que souhaite Krishnamurti. Mais il est difficile de trouver d’autres termes. Les « réunion-discussions » dirigées par Krishnamurti ne peuvent en aucun point être comparées à celles qui se déroulent dans les cercles intellectuels. Dans une discussion ordinaire, chaque participant émet une « opinion », une « idée ». Il défend son point de vue, recherche des arguments, s’efforce d’aboutir à la conclusion précise que commande sa formation particulière et ses préférences personnelles. Le processus normal de la discussion est un processus rationnel, logique où s’exercent les ruses de l’activité mentale.

Harold Kelman : Communion et la conscience-témoin

Je sais que cette expérience ne se produit que si je suis reposé, le corps tonifié par l’exercice et la natation, et les mouvements progressant en spontanéité. A l’arrière et parfois au préalable il y a conscience d’une sorte de submersion totale de tous sentiments de corps et de comportement. C’est un état d’infinie disponibilité et de possibilité d’être mû par quelque chose de profond en moi. Je ne peux pas faire que cette expérience se produise ni assurer quand elle se produira. Car par définition ce qui est véritablement spontané est imprévisible et incontrôlable. Cela se poursuivit pendant les douze années suivantes avec parfois une intermittence d’une année entière, pour faire défaut presque totalement au cours des trois dernières années. Je suis convaincu que ces événements représentent une phase de mon évolution. Ils peuvent se reproduire mais leur signification et leurs contextes seront différents. Ces expériences et celles qui se rapportent à mes courses à pied peuvent, rétrospectivement, être considérées comme des manifestations de l’émergence de mon intérêt porté vers l’orientation centripète ; la respiration, l’humaine spontanéité, les techniques de secours les rendirent plus possibles.