Aimé Michel : Je suis d'accord avec Pauwels sur l'essentiel, je m'explique sur le reste

Toute lueur nouvelle aveugle. Il faut, pour la faire voir, écrire clair, beaucoup réfléchir, prendre sur soi la peine que l’on veut épargner : « Je n’ai pas la plume facile. Cela me vient de l’adolescence, où j’ai sacralisé l’écriture. » L’adolescence : « J’écrivais la nuit, sur la table de la salle à manger, pendant que mon père cousait et que ma mère et ma femme dormaient… Je découvrais quelque chose d’essentiel : la litote, l’écriture dépouillée est toujours un degré au-dessous de l’émotion. »

Les paradoxes de la complexité entretien avec Edgar Morin

Je suis parti de la théorie des systèmes et de la cybernétique en pensant que c’était nécessaire mais pas suffisant pour la théorie de l’organisation que je veux faire. Mais elle-même est nécessaire, comme théorie générale, mais insuffisante pour examiner une organisation spécifique comme le vivant. Il faut faire une théorie de l’auto-organisation. J’essaie de montrer à la fois l’unité et la diversité. Ensuite, certains phénomènes sont à la fois complémentaires et antagonistes.

E. Pearon-Laroute : Explorations et traversées

l’Inde dès l’origine de sa pensée a observé et voulu expliquer rationnellement les phénomènes de la nature et de l’esprit, comprendre les rapports entre l’une et l’autre ; les noter, abondamment, — nulle littérature d’observation, dit Mircea Eliade, n’est plus riche que la sienne, — pour que ces observations puissent servir. La pensée philosophique indienne n’est pas mystique seulement, elle est peut-être avant tout utilitaire, c’est celle de l’observateur, du savant, de l’instructeur. Pour de telles données synthétiques qui établissent de continuelles et vivantes corrélations entre tous les plans de la vie, le seul langage possible est celui de la poésie.

Rodica Prato : Tchouang-Tseu le dernier grand taoïste de l'antiquité chinoise

Ainsi donc, la musique de la terre est formée de sons qui sortent d’une multitude d’orifices, de même que celle de l’homme est formée de sons issus de l’assemblage de tubes de bambou. La musique du ciel est formée par des sons combinés de mille façons diverses, dont chacune n’émane que de soi-même. Mais qui donc déclenche cette spontanéité universelle ?

Elisabeth Meichelbeck : Genèse d’un outil de la création

Les hommes sont habités par l’énergie créatrice. Ceux qui tentent de conserver cette énergie l’étouffent et s’étouffent.
Ceux qui la dépensent en s’éclatant l’épuisent et s’épuisent. Ceux qui, au contraire, l’investissent de manière cohérente, selon sa nature qui est de créer, la développent et se développent.
Seuls ces derniers accomplissent la finalité de la vie humaine : le développement de la Conscience de la Conscience.
Pour canaliser l’énergie créatrice, il est nécessaire d’utiliser une méthode permettant la mise en interaction de ses différentes manifestations.

Hermine Sabetay : L'ésotérisme de l'art dramatique

Un artiste vraiment doué, qui est entièrement absorbé par le rôle auquel il prête vie, qui se sent complètement identifié avec l’être illusoire qui se meut et parle sur les planches, qui éprouve ses joies et chagrins, ses problèmes et conflits comme les siens propres, peut être comparé à un Ego totalement immergé dans sa personnalité éphémère. Telle est la condition psychologique de la majorité des hommes ; elle est poétisée dans la mythologie grecque par le joli mythe de Narcisse.

Aimé Michel : Le volcan qui bouge

qu’est-ce que la raison ? Est-elle l’instrument intellectuel provisoire et limité du mammifère, provisoire et limité lui aussi, actuellement dominant sur la Terre ? Ou bien est-elle l’instrument intellectuel ultime, indépassable et suffisant, capable de s’identifier aux lois qui gouvernent les choses ?

Paul Martin-Dubost : Les prières au seigneur de tirupati

Les poètes du sud de l’Inde ont suggéré, dans leurs écrits dévotionnels, deux voies de salut, et cela par le jeu de très belles métaphores. La première est représentée par le jeune singe qui s’agrippe à sa mère pour échapper en toute hâte au danger : c’est une attitude fondée sur l’effort. La seconde est figurée par le petit chat qui se laisse emporter dans la gueule de sa mère, sans avoir à accomplir quoi que ce soit. Le fidèle a donc le choix de faire effort vers Dieu ou de se laisser pénétrer, entraîner par Lui.

Aimé Michel : La grande diaspora

Il y a une dizaine d’années, considérant que l’explosion démographique humaine était le premier phénomène vivant explosif ne comportant aucun frein et donc voué par sa nature même à la catastrophe, j’écrivais que « au moment où il créait l’homme, Dieu ne savait malheureusement pas encore que la Terre est ronde ». Il faut oser reconnaître ses torts : je présente donc mes excuses à Dieu pour cette remarque erronée ; il semble en effet que, au moment où il créait l’homme, Dieu savait bel et bien, non seulement que la Terre est ronde, mais encore que son domaine prédestiné n’est pas la surface limitée d’une sphère, mais bien l’espace infini dont le centre est partout et la surface nulle part.

Liliane Loan : La vraie religion chinoise: le culte des ancêtres

Non seulement en Chine mais un peu partout en Asie, particulièrement dans les pays de culture chinoise tels que la Corée, le Japon et surtout le Viêt-Nam, le culte des ancêtres a façonné et modelé les esprits, les croyances, les coutumes, les traditions et, tout comme en Chine où il est né, l’organisation de la société. Il a engendré une conception philosophique de l’âme, un enseignement visant à parfaire l’homme et une certaine politique de gouvernement du pays.