Aimé Michel : La grande diaspora

Il y a une dizaine d’années, considérant que l’explosion démographique humaine était le premier phénomène vivant explosif ne comportant aucun frein et donc voué par sa nature même à la catastrophe, j’écrivais que « au moment où il créait l’homme, Dieu ne savait malheureusement pas encore que la Terre est ronde ». Il faut oser reconnaître ses torts : je présente donc mes excuses à Dieu pour cette remarque erronée ; il semble en effet que, au moment où il créait l’homme, Dieu savait bel et bien, non seulement que la Terre est ronde, mais encore que son domaine prédestiné n’est pas la surface limitée d’une sphère, mais bien l’espace infini dont le centre est partout et la surface nulle part.

Liliane Loan : La vraie religion chinoise: le culte des ancêtres

Non seulement en Chine mais un peu partout en Asie, particulièrement dans les pays de culture chinoise tels que la Corée, le Japon et surtout le Viêt-Nam, le culte des ancêtres a façonné et modelé les esprits, les croyances, les coutumes, les traditions et, tout comme en Chine où il est né, l’organisation de la société. Il a engendré une conception philosophique de l’âme, un enseignement visant à parfaire l’homme et une certaine politique de gouvernement du pays.

A. Porte : A propos de la Bhagavad-Gita

La Bhagavad-Gîtâ est un poème prestigieux, mais méconnu. Il prend valeur d’Evangile, c’est-à-dire rang de texte majeur de la ferveur religieuse Indienne. Il est la Référence, la Source, la Voix perpétuellement entendue d’un Enseignement. D’ailleurs, l’énoncé complet est : « Shrîmad-Bhagavad-Gîtâ Upanishad », c’est-à-dire : « L’Enseignement donné dans le Chant du Glorieux Bienheureux ». Or, ce texte appartient à l’une des 2 grandes Epopées Indiennes : le Mahâbhârata. (La seconde est le geste du héros Râma : le Râmâyana)

Aimé Michel : La rose-croix et la naissance de l'esprit scientifique

Il s’est passé d’étranges choses au début du XVIIe siècle. Certaines sont connues, tellement connues que peut-être elles aveuglent le regard : Kepler découvre les lois du mouvement des planètes ; Galilée voit pour la première fois les satellites de Jupiter, les montagnes de la Lune, fonde la dynamique en mesurant la chute des corps ; Descartes, dans son « poêle », perçoit comme en une vision les principes de la méthode scientifique et de la physique théorique. Tant d’événements extraordinaires en si peu de temps ! Pour retrouver une telle explosion de prouesses intellectuelles, il faudrait remonter au temps de Thalès, à la naissance de la science grecque.

André Miguel : Herman de Keyserling : Une philosophie du Sens

La pensée de Keyserling ne tient pas son originalité d’une plus ou moins habile manière d’exprimer les idées à la mode. Elle est marquée par un dessein plus hardi : une grande unité, une vaste fraternisation des deux forces spirituelles qui se partagent l’humanité. L’Orient et l’Occident tentent de trouver un terrain de compréhension réciproque aux termes de tous ses livres delphiques qui jettent dans le futur des phosphorescences.

André Miguel : Savoir et sagesse

La raison découvre le réel. Elle procure l’aliment au désir, le but à la volonté. Elle s’efforce de percer le voile d’ombres dont le temps, l’espace, la quantité et la qualité enrobent les choses. Au sein de notre vie, elle est un luminaire. Il attise l’instinct, prépare l’intuition, convie à l’activité.

André Miguel : Unitas

Vainquons nos préjugés, notre amour-propre ! Si actuellement nous contribuons quelque peu à la marche de l’histoire, durant des millénaires elle s’est faite et se fera sans nous. L’humilité est une vertu philosophique.

Nine Grandi : Alexandra David-Neel Telle que je l'ai connue

Qui était-elle ?…
On en a beaucoup parlé. Les grands hebdomadaires lui ont consacré des colonnes entières. La radio et même quelquefois la télévision lui réservaient de nombreuses séquences. Pourtant personne, ou très peu de personne, l’ont vraiment connue ; il est vrai qu’elle ne se livrait jamais — ou très rarement. J’ai eu le privilège de vivre auprès d’elle à diverses reprises ; c’est ainsi que j’ai pu quelques rares fois découvrir, à travers ses récits, ses expériences de tous ordres, l’Etre qui se cachait sous des dehors pas toujours aimables !…

Salim Michaël : La mort et le sens profond de la méditation

Il est nécessaire d’évoquer une nouvelle fois l’étrange phénomène existant dans l’Univers et dans toute la Création, qui consiste à vouloir répéter ou revivre ce qui s’est déjà produit ou qui a déjà été éprouvé à un moment donné. Ainsi, une fois qu’une sensation agréable, une quelconque action ou même une simple pensée ont eu lieu, un désir incontrôlable s’installe en l’homme de vouloir les reproduire. Et, au fur et à mesure qu’il les répète, il ne peut plus s’empêcher de chercher à les ré-éprouver ou à les re-penser, jusqu’à ce que ces actes, ces pensées et ces sensations finissent par devenir chez lui une impulsion irrésistible dont il ne peut plus se défaire — à moins qu’il ne se lance dans une pratique spirituelle sérieuse et ne parvienne à se connaître et à connaître l’aspect supérieur de sa double nature.

Aimé Michel : Les probabilités d'une vie universelle

Mais on peut parier à coup sûr que, comme les planètes exposées à l’ensemencement sont des milliards, la règle est qu’elles seront ensemencées. La règle, nous avertissent les grands nombres, c’est la totalité de l’ensemencement, et même de l’ensemencement immédiat et universel dès que les conditions propres à la vie apparaissent quelque part. Passer entre les gouttes, c’est le miracle arithmétique. Il peut se produire une fois, ce miracle, tant est immense l’univers, si même il n’est pas infini. Il est exclu que ce miracle soit la règle. Rien de plus certain que cela. Je l’entends littéralement : car nulle preuve n’est plus forte que celle des grands nombres.