Jean-Louis Siémons : Un nouveau regard sur la mort et l'après-vie

on ne peut envisager sérieusement la réincarnation sans s’interroger sur le grand mystère du passage d’une existence terrestre à l’autre. Si quelque chose de nous-mêmes survit à la mort physique, pouvons-nous imaginer ce qui arrive à notre conscience dans l’« après-vie» ? D’autres chercheurs scientifiques comme Ian Stevenson ont déjà entamé une discussion à ce propos. Il m’a paru essentiel de la poursuivre en profondeur, avec les éléments nouveaux dont nous disposons en cette fin de siècle.

U. G. : La mystique de l’illumination

Les gens disent que je suis un homme « illuminé » – je déteste cette expression -; ils n’arrivent pas à trouver un autre mot pour désigner la manière dont je fonctionne. En même temps, je fais remarquer qu’il n’y a pas d’illumination – qu’il n’existe rien de tel. Je le dis parce que toute ma vie durant j’ai avidement cherché à être un illuminé et j’ai découvert qu’il n’existe pas d’illumination, ni rien qui y ressemble. Dès lors la question ne se pose pas de savoir si telle ou telle personne est illuminée ou non. Je ne débourserais pas un franc pour un « Bouddha-du-sixième-siècle-avant-J.C. », sans parler des prétendants qui se trouvent parmi nous. Ils forment une belle bande d’exploiteurs, bâtissant leur prospérité sur la jobardise des gens. Il n’y a pas de pouvoir en dehors de l’homme. C’est à partir de sa peur que l’homme a créé Dieu. Par conséquent, la peur constitue le vrai problème, et pas Dieu.

Jean-Louis Siémons : NDE le modèle de la théosophie de Mme Blavatsky

Le modèle explicatif présenté ici, très schématiquement, s’inscrit dans un système très élaboré de représentation du monde et de l’homme formulé, au XIXe siècle, sous le nom général de Théosophie, par Mme Blavatsky (1831-1891) et son principal disciple W.Q. Judge (1851-1896). Dans leurs écrits (encore très mal connus de nos jours), ces auteurs se proposaient de dégager l’ésotérisme des grandes religions et philosophies, avec les prolongements pratiques qui s’imposent pour la vie humaine, individuelle et collective. L’origine des connaissances était essentiellement attribuée à des maîtres orientaux, dont Mme Blavatsky se disait disciple. Dans un climat de matérialisme grandissant, et face à un spiritisme envahissant (et rudimentaire dans ses théories explicatives), la Théosophie a fait beaucoup pour éclairer l’expérience de la mort (et l’itinéraire posthume de l’âme) en se fondant sur une description de la vie consciente de l’homme, qui demeure, aujourd’hui encore, comme un modèle de psychologie transpersonnelle (bien avant la lettre). Point important à retenir: les analyses présentées ne doivent rien à des spéculations personnelles des auteurs, ou à des emprunts à la psychologie contemporaine. Elles sont offertes comme découlant de faits expérimentaux, d’observations directes, gui sont à la portée de certains yogis entraînés. L’identité de ces derniers n’est pas révélée, vu qu’elle ne saurait rien ajouter à la crédibilité de l’ensemble: seule doit compter ici la logique interne du modèle et son pouvoir d’explication face au vécu des NDE.

Jean-Louis Siémons : La Théosophie et les états de conscience après la mort

Une chose paraît certaine : que ce soit en Inde, en Egypte ou en Grèce, les candidats aux Grands Mystères recevaient la révélation tangible des réalités de l’au-delà, étaient entraînés à vivre l’expérience de la mort – en toute conscience. Un passage d’Isis Dévoilée précise même que le sarcophage vide, trouvé au cœur de la Grande Pyramide, a servi aux épreuves de l’Initiation suprême, pendant lesquelles le corps du néophyte (longuement préparé par une discipline rigoureuse) gisait sans vie, en attendant son réveil « au troisième jour » et la résurrection de l’Ame victorieuse du Royaume des Ténèbres.

Jean-Louis Siémons : Théosophie et survivance

Si l’un de nos lointains ancêtres de l’Antiquité pouvait se réincarner parmi nous, en conservant toute sa mémoire, il irait sans nul doute de surprise en surprise en découvrant les acquisitions de notre civilisation ; mais quelle ne serait pas sa perplexité en découvrant que ceux-là même qui croient avoir percé les secrets de la matière et sont prêts à s’aventurer bientôt dans de longs voyages interplanétaires sont encore ignorants du devenir de l’homme après la mort — bien plus, s’interrogent gravement sur des sujets qui paraissaient des évidences pour les civilisations du passé.

Jean-Louis Siémons : Les chemins de la théosophie

Si l’homme cultivé reconnaît facilement l’origine grecque du mot Théosophie, peu de gens, sans doute, savent qu’il fut employé au IIIe siècle après J.-C. par Ammonius Saccas et ses disciples, les Théosophes Éclectiques de l’école néo-platonicienne, tels que Plotin, Porphyre et leurs successeurs. Cette Théosophia, ou sagesse divine, était fondée sur une croyance en une Divinité absolue, incompréhensible et suprême, ou essence infinie, considérée comme la source de la nature entière – visible ou invisible – l’homme lui-même étant, dans sa nature immortelle, une émanation d’une Ame Universelle, identique dans son essence à la Divinité. Dans la pratique, la discipline rigoureuse de purification et de recherche de la communion mystique conduisait à l’illumination et permettait à certains, par les pratiques occultes de la Théurgie, d’entrer en rapport avec le monde des dieux et d’obtenir ainsi la révélation des mystères divins.

Pierre d'Angkor : Religion et théosophie

Si l’on considère depuis ses origines le passé religieux de l’humanité, l’on constate qu’elle s’est toujours trouvée divisée en deux grandes catégories opposées : les agnostiques et les croyants. Les grandes religions historiques qui se succédèrent eurent toutes leurs sceptiques, leurs incrédules. De nos jours, beaucoup de théosophes étaient des agnostiques, des esprits areligieux. Ils ne sont venus à la théosophie que parce que leur esprit philosophique a été écœuré par les insuffisances, ou effrayé par les dangers, que présente une science purement matérialiste, ou parce que leur attention a été attirée par des phénomènes parapsychiques ou paranormaux que la science officielle n’explique pas. Quant aux croyants des diverses religions, sous l’empire de leur raison critique, analytique et discursive, ils ne tardèrent pas à se diviser eux-mêmes, à s’opposer en sectes rivales, prétendant chacune être dans la vérité, sectes où le fanatisme aveugle apparaît toujours en rapport avec l’étroitesse et l’irrationalité des dogmes définis, la foi qui ne discute pas étant alors la condition nécessaire pour les faire accepter.

Robert Tournaire : Le problème scientifique de la Conscience

Souvenir… Dans un jardin de Bretagne où j’étais en vacances courant après les éclats du soleil et une libellule, j’ai cassé la tige d’une rose-trémière. Devant la tige brisée, devant cette blessure mortelle, mon chagrin fut immense. Afin de l’adoucir, mon père m’expliqua que les plantes n’avaient pas, à proprement parler, de système nerveux et que la rose-trémière n’avait pas souffert. Le lendemain, dans le jardin de notre maison, un jeune garçon qui venait jouer avec moi, m’apporta, parmi les mêmes éclats de soleil, une fleur de rose-trémière et me dit : « Tu es mon ami… » Ensemble nous avons construit avec des branches de noisetier un grand cerf-volant polychrome. Ma joie, mon émotion furent immenses. Tout le problème de la conscience, du psychisme, de la conscience réfléchie est là. D’une part une plante mutilée mais qui n’a conscience ni de sa blessure ni de sa mort; d’autre part un homme, un enfant auquel la conscience réfléchie lui procure grande joie parce qu’un autre être lui a dit : « Tu es mon ami… »

Robert Tournaire : La conscience et la vie

Le Professeur Robert Tournaire ne retient pas l’expression de révolution biologique pour caractériser ce qu’il considère comme le plus prodigieux moment de la connaissance humaine. Il préfère une expression telle que « La naissance d’une nouvelle biologie ». Dès l’exergue, Robert Tournaire souligne combien ce nouveau savoir est — en même temps — signifiant pour l’Homo, mais toujours magnifiquement fascinant.

Robert Tournaire : Essai sur le sens de la Vie, au seuil du deuxième millénaire

Il serait vain d’essayer de construire une étude exhaustive du sens de la vie humaine, sans se poser les mêmes questions sur le sens du cosmos et de l’espèce humaine. En d’autres enceintes et peut-être devant vous, j’ai eu maintes fois l’occasion d’expliquer que l’homme était lié beaucoup plus qu’on ne le pense généralement à son cosmos. J’irai même jusqu’à dire que le sens d’une vie, d’une étoile, d’une galaxie ne correspond rigoureusement à rien. Il y a une interdépendance universelle. La conscience a un substrat universel comme la gravitation. Un philosophe, le Professeur Swedenborg, n’a pas hésité à déclarer que la terre était un homme; on pourrait ajouter que le cosmos c’est la vie.