David Edwards : Résister au mal ? — Partie 2

Une grande partie de notre souffrance réside dans notre résistance — c’est le fait même de dire « non » à un sentiment qui nous blesse. Nous ne voulons pas ressentir la douleur ! En plaçant volontairement mon attention sur la douleur, je l’acceptais. Le « non » disparaissait. Je ne résistais plus au « mal ». Et à mesure que cela se produisait, la boule de douleur commençait à s’adoucir, à se transformer — un « pilier de conscience » commençait à apparaître et à absorber le chaos. Finalement, j’ai commencé à ressentir l’« espace » de Tolle — les sensations dans mon cœur sont devenues douces, agréables. Au bout d’une heure environ, peut-être 75 minutes, l’agonie s’est transformée en sentiments d’amour et de félicité.

Martin Ratte : Au-delà des méthodes

Vivre au présent, c’est être conscient de tout ce qui traverse mon esprit ici et maintenant. Dans mon esprit, à l’instant, il se trouve des perceptions : de cet arbre, du chant des oiseaux, de l’odeur du souper, etc. Être présent, c’est prendre conscience de tout cela. Mais mon esprit, ici et maintenant, n’est pas seulement occupé par ces perceptions : des pensées, des émotions, des désirs, des souvenirs, etc. s’y bousculent aussi.

Joan Tollifson : Comment être ici maintenant ? Que devrais-je faire ?

À mesure que vous portez une attention ouverte à votre expérience actuelle, il peut devenir évident que la réalité n’est pas ce que nous croyons. La pensée est une sorte de processus d’abstraction qui découpe mentalement la réalité en parties distinctes, les étiquetant et les catégorisant, faisant ainsi apparaître ces choses comme réelles, indépendantes, séparées et limitées. C’est une illusion utile, une carte utile pour fonctionner au quotidien, mais la carte n’est pas le territoire. La réalité est bien plus fluide, évanescente, insaisissable, vivante, non-substantielle et pourtant intensément présente, insaisissable, semblable à un rêve, en perpétuel changement et pourtant toujours ici-maintenant dans cette immédiateté intemporelle.

La nature de la vie religieuse II. Discussion avec Krishnamurti

Est-ce que le culte de l’intellect et de toutes ses activités a provoqué un sentiment de morcellement de la nature entière de l’homme ? Je propose simplement cette question pour qu’elle soit débattue, et non comme une théorie. Seriez-vous d’accord ? Parce que l’intellect implique tout le mouvement de la pensée, la connaissance et la compréhension à travers la pensée. Lorsque vous utilisez ce mot, cela sous-entend que la pensée a compris ce qui est dit. La pensée, qui est l’instrument de l’intellect, étant essentiellement limitée, a engendré cette division, cette fragmentation de l’homme. La pensée n’est pas le mouvement d’un esprit religieux.

Martin Ratte : La souffrance psychologique

Comment guérir de sa blessure ? Vous vous posez sûrement cette question. À mon avis, on peut se guérir de sa blessure si on observe ses pensées et ses images de « moi blessé », ainsi que ses émotions, de même que tout le jeu que ces éléments jouent entre eux pour créer de la souffrance. En les observant, je peux comprendre que ce que je vis là est complètement absurde, que tout cela est basé sur de simples pensées, des images, et qu’il est ridicule de vivre dans ce monde imaginaire et surtout de le tenir pour réel.

L’observation spirituelle par Martin Ratte

La clé de l’immobilité est donc de prendre conscience de notre incapacité à être immobile. Il faut savoir se dire : « Je ne sais pas comment faire ! ». Ensuite, à partir de cette immobilité, peut-être saurons-nous nous observer. Cela dit, quand bien même cette observation ne surgit pas après l’atteinte de cette immobilité, sachez que cette dernière est déjà quelque chose d’extraordinaire. Être immobile face à soi-même, face à ses vécus, signifie qu’on les accepte.

Judith Sugg : Immobilité (Unbecoming)

Une vieille histoire raconte qu’un étudiant demande à son maître combien de temps il faut pour atteindre l’illumination. Le maître répond : « Cinq ans ». L’étudiant demande : « Et si j’essaie vraiment ? » Le maître répond : « Dix ans ». Dans la terminologie de Klein, le fait de fixer un objectif (une illumination plus rapide) met l’étudiant en mode devenir, dans l’attente de la prochaine expérience, et met ainsi en place le schéma qui perpétue la personnalité.

L’avenir de l’humanité III. Discussion avec Krishnamurti

Maintenant, lorsque j’observe la peur, cette peur c’est moi. Je ne suis pas séparé de cette peur. L’observateur est donc l’observé. Dans cette observation, il n’y a pas d’observateur pour observer, car il n’y a que le fait : la peur c’est moi, je ne suis pas séparé de la peur. Alors, quel est le besoin d’analyse ? Dans cette observation, s’il s’agit d’une observation pure, tout est révélé, et je peux logiquement tout expliquer à partir de cette observation sans analyse.

Martin Ratte : L’insight

Krishnamurti nous encourage à nous comprendre. Cette compréhension de soi, il la nomme « insight ». Cet insight n’est pas une compréhension ordinaire. En le réalisant, on se comprend si radicalement que l’on s’en trouve complètement changé. Plus précisément, en comprenant sa structure mentale à travers un insight, cette structure serait balayée, rendant possible une vie au-delà […]

Dans l’écoute est la transformation III. Discussion avec Krishanmurti

Pour les noms complets des participants, voir ici. P.J. : Rimpocheji a posé une question : en vous écoutant au fil des années, on a le sentiment que la porte est sur le point de s’ouvrir, mais elle ne s’ouvre pas. Y a-t-il quelque chose qui nous inhibe ? A.P. : Nous vivons dans le temps. Trouvons-nous que la […]