Paix n'est pas tranquillité. Entretien avec les frères Gilles et Siloane de l'abbaye cistercienne de Lérins

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Car il y a un désir qui est trop grand. On vient trouver Dieu, on sait très bien que c’est là que l’on est en plénitude, que l’on trouve la paix établie et que tout ce qui est déséquilibre, tout ce qui est dispersion, tout ce qui est peur, inquiétude, disparaîtra. Entre le désir de vraiment aimer (on est là pour ça) et le concret de tous les jours, il y a une lutte. Seul, je crois que l’on ne s’en sort pas ; je crois vraiment que le moine qui veut s’en sortir tout seul s’il ne s’appuie pas sur Dieu est foutu. Et l’on en fait l’expérience vraiment quand on commence aussi à s’appuyer sur soi-même.


Bill Wapepah : Une relecture de la création

| Catégories : Essais

Ce dont je parle va bien au-delà des mots écologie ou environnement de la nature-mère : cette terre est une femme, toutes les plantes qui poussent sur elle sont ses cheveux. L’eau est son sang et nous sommes ses petits-enfants. Nous avons, nous aussi, des plantes sur la tête, de l’eau et des fleuves à l’intérieur de notre corps.


Michel Random : La déesse danse à Mohendjodaro

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La première grande religion de l’humanité était donc la religion de la vie elle-même associée à la vénération de tout ce qui manifeste cette vie elle-même, la terre, le ciel, les animaux et les plantes. Le concept originel semble aller de soi, le sacré s’attache à toutes les manifestations visibles et tan­gibles de, la vie elle-même, parce que l’ensemble de ces manifestations à la fois sacrées et magiques donc en elles-mêmes, révèlent la nature divine des choses. Il est en ce sens profondément naturel que la nature féminine du vivant soit vénérée sous sa forme immanente en premier lieu, et que de ce fait la Grande-Déesse établisse en quelque sorte son autorité économique, sociale et spiri­tuelle.


Robert Powell : Libres parmi les esclaves

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Le mot liberté a autant d’impact que le mot amour et nous galvaudons l’un autant que l’autre. À quoi songeons-nous quand nous parlons de liberté ? Faisons-nous allusion à une liberté de pensée, de désir, dégagée d’oppression ou de besoin d’interférence gouvernementale ? Nous pourrions, je pense, énumérer une foule de libertés, mais aussi nécessaires soient-elles à toute société convenable, elles n’ont rien de comparable avec la liberté qui nous intéresse, dans son sens le plus fondamental. Cette liberté est un état d’esprit qui s’épanouit malgré ou même en l’absence d’une liberté extérieure; c’est la seule façon authentique d’accomplir cette liberté extérieure.


Ioan Culiano : Eliade ou le refus du symbolisme…

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La structure et la fonction du symbole reli­gieux sont analysées par Eliade dans de nombreux endroits de son œuvre. Un brillant essai appartenant au recueil La Nostalgie des origines (1971) est consacré tout particulièrement à ce problème. Par ailleurs, Eliade exprime souvent son adhésion (conditionnée) à l’œuvre de Carl Gustav Jung et à son interprétation des sym­boles. Ici, ce n’est plus l’historien des religions, mais le philosophe et l’anthropologue qui parle. Pour celui-ci, il est fort vraisemblable que les symboles continuent de mener une existence occulte dans les couches archaïque de la psyché, pouvant être actualisés soit par un effort conscient, soit à cause d’une maladie psychique. Mais, à y regarder de près, ni l’historien des religions qui décrit les symboles, ni le psycho­logue qui s’occupe de leur fonction psychique n’ont encore entamé le discours qui concerne l’origine et l’essence des symboles.


Annick de Souzenelle : Le principe féminin dans la Bible

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L’archétype de l’Intelligence dans la Tradi­tion biblique est appelée « Mère divine ». L’intelligence est accouchement perpétuel à soi-même. Nous lui avons donné un organe mâle pour pénétrer les événements. Ce sont les événements qui, porteurs de la Sagesse – appelée « Père divin » – nous pénètrent, nous brisent à nos champs de conscience périmés et font jaillir en nous la lumière nouvelle riche des ténèbres qui viennent d’être épousées.


Roger Godel : Retrouver le mesureur de l'incommensurable

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Ne consultez pas votre imagination, elle vous tromperait grossièrement. Sa fonction se déroule dans un monde de formes et l’incite à créer une diversité d’images et d’émotions. Incapable, par conséquent, d’accéder à l’altitude de l’expérience, elle bâtira pour vous satisfaire un décor de fantaisie, une mise en scène, une vision faussement mystique. Or l’expérience refuse toute vision de forme, de substance, de couleur. Sa nature est indescriptible. Aucune parole ne la qualifie authentiquement. On la trahirait à vouloir la nommer Savoir, Harmonie, Beauté, Joie ou Amour. Leurs majuscules n’ajoutent rien à la petitesse des mots.


Katia Barbérian : William Blake

| Catégories : Poésie, littérature et Spiritualité

L’une des intuitions fondamentales de Blake est l’essentielle divinité de l’homme : « Nous sommes tous membres du corps divin et participant de la nature divine. » Ceci est, une fois de plus, représentatif de la tra­dition mystique : si l’homme peut accéder, étape après étape, à un autre univers, c’est qu’il fait partie de l’âme du monde, c’est que son âme est un fragment d’éternité. Ainsi peuvent se comprendre les visions de Blake, en quête de l’extase spirituelle : « Tandis que je marchais parmi les feux de l’enfer…, je rassemblais quelques proverbes… Comment ne pas savoir que chaque oiseau qui traverse l’espace est un monde immense de délices, enfermé par tes cinq sens ? »


Marc Beigbeder : Originalités du champ biologique et du niveau fin

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La logique, c’est la description réduite au schème. Tout système peut être considéré, logiquement, comme couplage de deux tendances ou orientations ou po­larisations antithétiques, l’une à l’identi­té, à la répétition, au même, au stable, à l’homogène, l’autre à la différence, à la va­riance, au changement, à l’instable, à l’hétérogène. Ce qui spécifierait le champ biologique, c’est que la seconde y domine statistiquement dans le conflit, non sans précarité.


Le temps c'est la pensée, entretien avec Robert Powell

En somme, la conscience sans choix doit naître sans aucune pression de l’esprit, spontanément; autrement, elle n’est pas « sans choix ». Examinez tout d’abord la question de motivation, et voyez si votre conscience sans choix est le moyen d’arriver à une fin, ou si c’est une fin en soi pour vous. Si tel est le cas, vous serez en présence de justes assises. Ne tentez pas alors de « retenir votre jugement, » c’est impossible; si vous essayez de le faire, vous ne ferez que refouler la pensée et donner plus de force à l’esprit subconscient. N’essayez pas d’être conscient. Soyez-le. Faites-en l’expérience, jouez avec, et voyez ce qui se produit; personne ne peut vous le dire, et si quelqu’un vous le disait, cela n’aurait aucune valeur pour vous. N’en faites surtout pas un problème; nous en avons déjà assez comme ça !