Michel Guillaume : L’homme de précaution

Mais ce personnage précautionneux qui nous habite ne se montre pas toujours sous des dehors aussi évidents ni aussi naïfs. Et il ne prend pas non plus forcément des mesures aussi inadaptées ni aussi précaires. Ce personnage est parfois moins facile à voir et peut se dissimuler sous des masques. Il lui arrive ainsi par exemple de faire le philosophe : ‘‘en étudiant, en pratiquant telle philosophie, telle discipline (le Soufisme par exemple) — se dit-il — je suis fort. Cet enseignement, la bonne volonté que j’y apporte les efforts que je fais pour me perfectionner me rendent moins vulnérable. Si par malheur le Destin me frappe, il me trouvera tout armé et prêt à faire face’’.

Michel Guillaume : Le piège de l’initiation

Il faut remarquer en effet que cette coutume des initiations successives aboutit très vite en pratique à faire des initiés une sorte de corps de Dignitaires, une sorte de hiérarchie de Droit mais dont la valeur proprement spirituelle est des plus douteuses. Et il en est ainsi pour la raison très humaine que ceux qui ont un plus grand nombre d’initiations ont une tendance naturelle à se considérer comme forcément plus chargés d’autorité spirituelle que ceux qui en ont moins…

Jean Gontier : Connaissance et pensée

Savoir c’est acquérir des idées, des concepts, soit pour les conserver tels quels en mémoire, soit pour les présenter sous une forme originale, soit enfin pour en faire dériver de nouveaux concepts, de nouveaux systèmes. On peut très bien devenir un spécialiste du bouddhisme parce qu’on a lu quantité d’ouvrages traitant de cette tradition, entendu maintes conférences et conversé avec de nombreux bouddhistes, sans jamais avoir été soi-même bouddhiste et ainsi juger de ce qu’en fait on ignore. Connaître ce n’est pas seulement penser et encore moins savoir, c’est recevoir un donné ! Connaître découle de l’expérience directe, on ne connaît pas par personne interposée. Connaître la Réalité c’est la vivre et ce ne peut être que cela. Précisons que lorsque nous employons ici le terme d’expérience, il s’agit d’une tout autre chose que ce qu’on entend généralement par ce qui reste confiné dans les limites de la structure individuelle.

Étienne Guillé : Analyse systémique de l'induction du cancer

Comment peut naître un foyer tumoral ? Par quel processus ? En quelles occasions ? Avec Etienne Guillé, descendons jusqu’aux cellules qui composent les différents règnes du vivant. Du végétal à l’animal et à l’homme, le même mécanisme se déclenche. Nous n’étudierons pas avec lui les différents cancers dus au tabac, à l’alcool, ou à toute autre matière cancérigène, mais seulement au passage subtil qui fait qu’une cellule saine devient cancéreuse. De ce processus peuvent néanmoins naître les méthodes de dépistage et, peut-être plus tard, de soins.

Murshida Sharifa Goodenough : Le mysticisme du son

Chez un être humain la voix fait plus d’impression que n’importe quoi; ce n’est pas un sujet auquel on donne généralement beaucoup d’attention. Chacun dit les mêmes mots ou pense ou sent les mêmes choses mais le timbre de la voix peut tout changer. Il dit la nature de l’être, son caractère, les conditions dans lesquelles il se trouve actuellement, même son avenir. On peut entendre s’il est calme. Par la voix d’un être, on peut savoir s’il est en voie d’avancement ou si un échec l’attend : si, malade, il est en voie de guérison ou si ses forces l’abandonnent; s’il a connu des sentiments profonds, s’il a été épris de quelque chose de grand, de très profond ou s’il vit à la surface…

Michel Guillaume : L’homme et la nature

Car la civilisation n’est pas seulement un avantage qui nous est donné ou auquel nous avons droit sous prétexte que nous sommes nés dans telle ou telle partie privilégiée du monde. La vraie civilisation se construit tous les jours un peu et elle se détruit tous les jours un peu par les sentiments, les pensées et les actes de chacun. Notre attitude et notre comportement vis-à-vis des animaux ne peut être dissociée de la civilisation. Il est donc nécessaire que chacun de ceux d’entre nous qui pense et réfléchit sente sa responsabilité engagée envers eux et agisse en conséquence, ne serait-ce que par le boycott des produits dont la provenance est impure, c’est-à-dire a coûter inutilement soit des vies, soit des souffrances d’animaux. Il n’y a plus aujourd’hui de lois religieuses qui édictent ce qu’il est licite et illicite de consumer. Mais chacun peut appliquer dans sa vie et pour lui-même la loi morale telle que sa conscience la lui montre.

Michel Guillaume : L'importance spirituelle de l'art

L’Art véritable est une nourriture et un réconfort pour l’être intérieur de l’homme, qui ne trouve pas sa subsistance dans la vie telle que nous la menons. Cette vie nourrit notre corps et un peu notre esprit (et encore, parfois par de bien indigestes nourritures). Elle ne nourrit en rien ce qui est plus profond en nous, et crie famine – ou s’atrophie. Pourquoi la musique de Beethoven est-elle si émouvante ? Pourquoi frappe-t-elle si juste?

Michel Guillaume : L’océan de la vie

Mais que signifie « élévation » ou « descente »? Élévation signifie que notre vision, notre compréhension de la vie devient plus claire, plus pénétrante, comme si les eaux dans lesquelles nous flottons s’éclaircissaient au fur et à mesure que nous voyageons vers le haut. Et voici que là, où nous ne voyons que désordre, hasard et obscurité, un ordre, une logique, une signification apparaissent; ce n’est pas que les choses aient change, c’est nous qui avons changé.

Michel Guillaume : L’engagement intérieur

quelle que soit la voie où nous nous engageons, il ne nous est pas demandé de le faire sur des promesses vagues, invérifiables, telles que: « si vous suivez cette voie et si vous êtes bien sages de surcroît, vous irez peut-être au Paradis, plus tard, après votre bonne mort ». Il nous est demandé au contraire de suivre ce chemin avec les yeux ouverts et de nous y sentir responsables de nous-mêmes. Ces promesses vagues sont pour ceux qui s’attachent au côté extérieur de la religion, pour ceux qui dorment, pour les âmes-enfant. Et encore …

Lucien Gérardin : L'apocalypse a déjà eu lieu

La catastrophe n’a pas toujours lieu à l’échelle cosmique : supernova ou quasar. Elle peut avoir lieu à l’échelle d’une planète, quand un objet errant vient la percuter, comme il y a soixante-dix millions d’années. Je ne sais pas pourquoi la Vie dans l’Univers et sur Terre, mais je me dis que forte est sa puissance puisqu’elle peut traverser sans trop de dommages les catastrophes de ce genre. Voilà qui ne peut que rendre optimiste sur le long avenir tout naturellement inscrit pour l’Humanité en marche sur la route de sa destinée.