Claude Tresmontant : Les trois premières minutes de l'univers

C’est seulement au milieu du XVIIIe siècle que les lunettes astronomiques ont révélé l’existence dans le ciel d’astres flous que l’on nommait alors des nébuleuses. Kant et Swedenborg ont supposé que ces nébuleuses pourraient bien être un ensemble d’étoiles, comme notre propre galaxie. Au milieu du XIXe siècle, en 1846, lord Rosse, avec un télescope […]

Claude Tresmontant : Les sciences expérimentales et le point de départ de l'analyse philosophique

Conférence donnée au Centre d’Études et de Recherches Nucléaires, Genève, le 19 octobre 1977. Comme vous le savez, dans l’histoire de la pensée humaine, pour autant qu’elle nous est connue, on distingue plusieurs démarches fondamentales, plusieurs points de départ pour l’analyse et le traitement des problèmes philosophiques. 1. Un premier point de départ est celui […]

Ken Wilber : Réflexions sur le paradigme du nouvel âge

Note: cet entretien représente le début de l’approche intégrale de Ken Wilber, approche qu’il n’a cessé de raffiner jusqu’aujourd’hui. Nous suggérons vivement la lecture de ses récents travaux… (Extrait de Ken Wilber – Le paradigme Holographique. Édition Le Jour 1984) RV: Parmi les diverses autorités dans le domaine transpersonnel, vous semblez être l’un des très […]

Marc Beigbeder : Originalités du champ biologique et du niveau fin

La logique, c’est la description réduite au schème. Tout système peut être considéré, logiquement, comme couplage de deux tendances ou orientations ou po­larisations antithétiques, l’une à l’identi­té, à la répétition, au même, au stable, à l’homogène, l’autre à la différence, à la va­riance, au changement, à l’instable, à l’hétérogène. Ce qui spécifierait le champ biologique, c’est que la seconde y domine statistiquement dans le conflit, non sans précarité.

Georges Vallin : Difficultés d'approche de la non–dualité

Le caractère fondamental des modèles théoriques que nous offrent les diverses formulations du Non-dualisme oriental consiste dans l’affirmation simultanée et paradoxale de la Transcendance radicale de l’Absolu et de son immanence intégrale au monde ou à la manifestation. Cette transcendance à la fois radicale et intégrative de l’Absolu nous paraît constituer l’expression la plus authentique et la plus achevée de ce que Nietzsche appelait « l’affirmation originaire », se situant au-delà du « nihilisme » et de la fuite vers les « arrière – mondes », mais dont la philosophie même de Nietzsche ne nous offre qu’une expression mutilée.

Les paradoxes de la complexité entretien avec Edgar Morin

Je suis parti de la théorie des systèmes et de la cybernétique en pensant que c’était nécessaire mais pas suffisant pour la théorie de l’organisation que je veux faire. Mais elle-même est nécessaire, comme théorie générale, mais insuffisante pour examiner une organisation spécifique comme le vivant. Il faut faire une théorie de l’auto-organisation. J’essaie de montrer à la fois l’unité et la diversité. Ensuite, certains phénomènes sont à la fois complémentaires et antagonistes.

Charles Burniaux : La pensée d'Héraclite

Il était surnommé l’OBSCUR et, bien que la concision et la densité de sa pensée fussent inimitables, comme le souligne DIOGENE LAERCE, il en avait volontairement atténué la transparence et l’éclat afin que seuls puissent y avoir accès, ceux qui étaient capables de le comprendre. C’est ainsi qu’il disait : « Ceux qui recherchent de l’or remuent beaucoup de terre et trouvent peu de métal » (22); ou encore : « Les ânes préfèrent la paille à l’or » (9).

Jean Chevalier : Déchiffrer les nouveaux philosophes

Ce pessimisme historique conduirait au nihilisme s’il n’était contrebalancé par une éthique, née de ce pessimisme même, qui ne se contente pas de rejeter le pouvoir, mais le dénonce, le débusque, le combat par la parole. Ce n’est pas non plus anarchie. C’est l’instauration d’une parole libératrice au cœur des citadelles de l’autorité, une dissonance criante dans la fausse harmonie des contraintes. Le logos stoïcien était un principe d’ordre dans un monde chaotique, le logos de la nouvelle philosophie est un principe de contestation dans un monde trop ordonné.

Aimé Michel : Les « nouveaux » philosophes entre le goulag et la ciguë

Mais peut-être faudrait-il se demander ce que c’est qu’une idée ? Feynman, le physicien théoricien, affirme que c’est ce qu’il y a de moins cher, qu’on en fait en science une consommation énorme, qu’il faut en essayer mille pour en trouver une qui serve, et encore, pour un temps. Bien entendu, on jette au rebut les 999 autres, qui sont souvent très belles, très compliquées, et sur lesquelles un homme et généralement plusieurs ont médité des années durant. On se rappelle aussi Lorenz disant qu’en se levant chaque matin il commence, comme d’autres font leur gymnastique, par défenestrer ses deux ou trois dernières idées favorites…

Aimé Michel : Physique de l'an 2000, métaphysique d'il y a 2000 ans - une véritable nouvelle philosophie

L’infiniment petit qui enfante notre être n’agit pas par enchaînement de causes et d’effets. C’est un univers d’où est totalement exclue la « nécessité ». Le pire qui pourrait arriver, avait dit Planck, serait que l’on nous imagine une philosophie fondée sur une physique qui n’existe plus . Monod prophétisé… Mais il nous faut renoncer à cette philosophie et scruter celle que nous impose la nouvelle physique. Ce monde acausal qui supporte le nôtre, ce monde fermé au seul système d’explication connu de la science, du moins jusqu’ici, qu’est-il donc ?