Gary Lachman : La métaphysique du ruissellement : De Nietzsche à Trump

Traduction libre Vers la fin de 1887 ou au début de 1888, le philosophe Friedrich Nietzsche – alors sans lecteur, malade et pratiquement inconnu – a eu une intuition qui, selon lui, allait déterminer l’histoire de l’Europe et, par défaut, celle du monde, pendant les deux cents années à venir. « Ce que je raconte », écrivait-il […]

L.-J. Delpech : L'humanisme flambe-t-il ?

(Extrait de la revue des deux mondes. Octobre 1966) Michel Foucault, professeur de Philosophie à la Faculté des Lettres de Clermont vient de publier un important ouvrage « Les mots et les choses » [1] dont le sous-titre précise qu’il s’agit d’une « archéologie » des Sciences. Ce terme d’ « archéologie » doit s’entendre, […]

L.-J. Delpech : Gaston Berger, philosophe, homme d'action

(Extrait de la revue des deux mondes. Janvier 1968) Gaston Berger [1] est né le 1er octobre 1896 à Saint-Louis du Sénégal où son père était officier de tirailleurs sénégalais. Ce dernier, Étienne Berger, était alors âgé de trente ans ; sa femme, Émilie Rousseau, avait vingt-cinq ans. Étienne Berger était né lui-même d’un sous-officier […]

Léon Delpech : La théorie harmonique d'André Lamouche

(Extrait de la Revue des deux mondes, janvier 1969) Dieu a voulu dans sa sagesse (écrivait Leibniz dans la Théodicée) que tout fût harmonique en ses ouvrages. » Cette harmonicité, il la voyait se manifester notamment à travers les relations étroites qu’il s’est efforcé de mettre en évidence entre la philosophie et les mathématiques. Il […]

Claude Tresmontant : Les trois premières minutes de l'univers

C’est seulement au milieu du XVIIIe siècle que les lunettes astronomiques ont révélé l’existence dans le ciel d’astres flous que l’on nommait alors des nébuleuses. Kant et Swedenborg ont supposé que ces nébuleuses pourraient bien être un ensemble d’étoiles, comme notre propre galaxie. Au milieu du XIXe siècle, en 1846, lord Rosse, avec un télescope […]

Claude Tresmontant : Les sciences expérimentales et le point de départ de l'analyse philosophique

Conférence donnée au Centre d’Études et de Recherches Nucléaires, Genève, le 19 octobre 1977. Comme vous le savez, dans l’histoire de la pensée humaine, pour autant qu’elle nous est connue, on distingue plusieurs démarches fondamentales, plusieurs points de départ pour l’analyse et le traitement des problèmes philosophiques. 1. Un premier point de départ est celui […]

Ken Wilber : Réflexions sur le paradigme du nouvel âge

Note: cet entretien représente le début de l’approche intégrale de Ken Wilber, approche qu’il n’a cessé de raffiner jusqu’aujourd’hui. Nous suggérons vivement la lecture de ses récents travaux… (Extrait de Ken Wilber – Le paradigme Holographique. Édition Le Jour 1984) RV: Parmi les diverses autorités dans le domaine transpersonnel, vous semblez être l’un des très […]

Marc Beigbeder : Originalités du champ biologique et du niveau fin

La logique, c’est la description réduite au schème. Tout système peut être considéré, logiquement, comme couplage de deux tendances ou orientations ou po­larisations antithétiques, l’une à l’identi­té, à la répétition, au même, au stable, à l’homogène, l’autre à la différence, à la va­riance, au changement, à l’instable, à l’hétérogène. Ce qui spécifierait le champ biologique, c’est que la seconde y domine statistiquement dans le conflit, non sans précarité.

Georges Vallin : Difficultés d'approche de la non–dualité

Le caractère fondamental des modèles théoriques que nous offrent les diverses formulations du Non-dualisme oriental consiste dans l’affirmation simultanée et paradoxale de la Transcendance radicale de l’Absolu et de son immanence intégrale au monde ou à la manifestation. Cette transcendance à la fois radicale et intégrative de l’Absolu nous paraît constituer l’expression la plus authentique et la plus achevée de ce que Nietzsche appelait « l’affirmation originaire », se situant au-delà du « nihilisme » et de la fuite vers les « arrière – mondes », mais dont la philosophie même de Nietzsche ne nous offre qu’une expression mutilée.

Les paradoxes de la complexité entretien avec Edgar Morin

Je suis parti de la théorie des systèmes et de la cybernétique en pensant que c’était nécessaire mais pas suffisant pour la théorie de l’organisation que je veux faire. Mais elle-même est nécessaire, comme théorie générale, mais insuffisante pour examiner une organisation spécifique comme le vivant. Il faut faire une théorie de l’auto-organisation. J’essaie de montrer à la fois l’unité et la diversité. Ensuite, certains phénomènes sont à la fois complémentaires et antagonistes.