Nous parlons de sagesse ésotérique mais n’entendons nullement donner à ce terme le sens de secret. Bouddha et Jésus, les deux plus grands Maîtres de l’Orient et de l’Occident, se sont défendus pareillement de donner à leurs disciples respectifs un enseignement secret, qui fût caché à la foule. « J’ai prêché la vérité », nous dit le Bouddha, « sans faire aucune distinction entre une doctrine exotérique ou ésotérique : car à l’égard de la vérité, Ananda, celui qui est le Maître parfait, n’a rien qui ressemble au point fermé d’un instructeur qui retiendrait par devers lui quelque vérité ». Exotérique et ésotérique ont ici le sens de public et de secret et le Bouddha rejette toute distinction de cette espère.
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A.-M. Cocagnac : Je connais toutes les religions : je reste chrétien
Seule la sensibilité peut permettre à la conscience de se retrouver dans le remous des paradoxes et des incohérences, des scandales et des étonnements, dans les parties absurdes que le monde nous contraint parfois à jouer. Radar secret à longue portée, la sensibilité balaye le champ de l’invisible. La grâce du Christ, cloué à vif sur l’arbre ancien de la souffrance humaine, peut dévoiler l’autre emploi d’un sens que l’on prendrait volontiers pour une faiblesse. C’est la sensibilité qui me rendra toujours résistant à toutes les formes de sectarisme, de jansénisme, de puritanisme, ou d’ascétisme stérile.
Jean Chevalier : Deux évènements pour l’histoire des religions
On est généralement enclin à juger une donnée sociale, politique, artistique ou religieuse, par référence à ses origines, au lieu d’en apprécier la force actuelle ou potentielle, manifeste ou occulte. Aussi dit-on que l’histoire est maitresse de vie, alors que c’est la vie qui est génératrice d’histoire. On distingue ainsi deux catégories d’esprits : ceux qui, tournés vers le passé, s’en tiennent à l’histoire des faits ; et ceux qui, regardant plutôt le permanent et l’avenir, considèrent le rôle privilégié que peuvent avoir des faits sur le cours d’une histoire, toujours inachevée. On aborde dès lors l’étude du fait religieux de deux façons différentes : comme révélateur d’un passé ou comme porteur d’un avenir.
Pierre D’Angkor : Itinéraire 4: La tradition immémoriale de la sagesse
La sagesse ésotérique, elle, n’a rien d’un syncrétisme de doctrines anciennes ; elle n’est pas davantage une synthèse nouvelle issue de leur confusion. Elle se situe au contraire aux premiers âges de l’humanité. Elle est identique, au surplus, à cette Révélation primitive dont nous parle la tradition judéo-chrétienne, à la différence près — différence capitale — qu’elle ne fut nullement réservée, exclusivement et une fois pour toutes, à un seul peuple déterminé, mais figure pareillement dans les traditions de tous les peuples anciens. Cette sagesse, au surplus, ne représente pas un ordre de croyances, comme ce qui fait l’objet des enseignements religieux, mais un ordre de connaissances acquises directement par les grands Sages, les Voyants de tous les temps, connaissances que chacun, jadis, espérait et savait pouvoir vérifier un jour par soi-même, s’il s’en montrait digne.
Dr Swami Hridayananda Mataji : A quoi ça sert ?
Le but est d’atteindre l’évolution la plus haute. La raison d’être du travail est de vous amener à ce niveau. Si vous réussissez à accomplir votre tâche comme il le faut, en acceptant les situations dans lesquelles vous vous trouvez placé, en accomplissant votre tâche aussi parfaitement que vous le pouvez et en vous absorbant totalement dans ce que vous faites, vous contribuez alors à votre évolution. Cela ne vous empêche pas d’essayer d’améliorer votre situation. Ne vous méprenez pas, je ne veux pas dire que si vous faites un travail particulièrement déplaisant vous devez continuer sans essayer de trouver une meilleure situation…
Pierre D'Angkor : Itinéraire 3: La religion peut-elle nous sauver?
Il s’agit au contraire d’intégrer l’homme dans le difficile problème de l’Unité du tout divin, en reconnaissant la transcendance de cette Unité; de montrer que par un de ses Rayons, le même Soleil divin est en chaque homme, quoique difficile à découvrir, parce qu’Il est en chacun au delà de sa conscience normale, au delà de son moi changeant, au delà de sa personnalité éphémère. Là nous paraît être en effet l’erreur fondamentale de nos philosophes et moralistes chrétiens, qu’ils n’ont jamais vu en l’être humain autre chose que ce moi, cette personnalité mortelle, et qu’ils l’ont prise pour le tout de l’homme, son âme immortelle et sa réalité suprême.
Pierre D'Angkor : Itinéraire 2: L'Unité
L’homme, lui aussi, est donc manifestation de l’Unité. Il est l’univers en raccourci, en miniature, le microcosme du macroscome. Toutefois, comme l’Unité absolue exclut toute autre chose qu’Elle-même, ses manifestations, macrocosmiques ou microcosmiques, ne sont possibles que par sa propre projection, sa réflexion, dirions-nous, dans une sorte de miroir illusoire que l’Inde nomme « Maya ». Ce miroir de l’Unité c’est l’Univers, qualifié d’irréel — non qu’il ne soit pour nous qu’un mirage : il est réel pour nous — mais parce qu’en regard de la seule Réalité éternelle, l’Unité absolue, il n’a qu’une réalité relative, passagère, illusoire.
Louis Pauwels : Comment devient-on ce que l'on est ?
Et pourtant, voyez-vous, il y a, à la base de la mentalité chrétienne, quelque chose qui m’est étranger. Radicalement étranger. Comment vous dire ? Je ne sens pas mes racines dans les origines du christianisme. Le fond culturel du christianisme n’est pas le mien. En réalité, je n’ai jamais cessé de m’y trouver sourdement opposé. Je ne m’en rendais pas compte. Mais dans mes idées, mes sentiments, mes intuitions et jusque dans mes manières d’être, c’était une résistance informulée qui se manifestait. L’évidence a fini par m’apparaître sur le tard. Tu n’es pas chrétien, voilà toute ton histoire. Oui, c’est ce que je me dis maintenant. Comment en suis-je venu à comprendre cela ? Et à comprendre qu’à travers moi, c’était l’essentiel du conflit du monde actuel qui se jouait, comme il s’est joué dans l’Occident antique, voici dix-huit siècles ?
Pierre D'Angkor : Itinéraire 1: L'agonie de notre civilisation dite chrétienne
La vraie connaissance est donc individuelle. La religion au contraire prétend nous enfermer dans une formation collective, créer en nous, sous l’égide de la foi commune, une mentalité grégaire par l’acceptation imposée à tous de ses dogmes incontrôlables. L’opposition des tendances est ici manifeste : d’un côté, un épanouissement progressif de la conscience humaine dans une harmonie collective faite de la richesse variée de ses notes individuelles, et tendant vers une connaissance personnelle qui s’accroît sans cesse. De l’autre, imposition d’un moule intellectuel uniforme dans lequel les esprits doivent être coulés, à l’effet de chanter les mêmes thèmes obligatoires.
A.-M. Cocagnac : L'apocalypse et ses images
Les mythes originels sont les propositions sémantiques de la vie elle-même. Cette vie est à la fois extérieure et intérieure. Elle rejoint, d’une part, l’environnement cosmique et, de l’autre, elle descend dans la profondeur du cœur pour rejoindre ce que Tauler nommait le Grunt, la couche profonde de l’être, « celle que l’on atteint en le débarrassant de toutes ses superstructures… des images fabriquées par la raison et par les sens »