Liturgie copte et rites pharaoniques interview du père Gérard Viaud

Le mot « copte » n’est que l’abréviation, par la suppression de la diphtongue initiale, de « Ai Guptos », terme formé par les Grecs sur le mot pharaonique « Het-Ka-Ptah » (la maison du Ka — âme — de Ptah), nom de l’ancien sanctuaire de Memphis. Ce mot de formation grecque fut transformé par les Arabes au VIIe siècle, qui désignèrent sous le nom de « Coptes » les habitants de la vallée du Nil. La langue copte, c’est l’ancien égyptien parlé…

le Docteur de Rofia : L'Avenir du Catholicisme

Puis les textes authentiques ont été déformés, falsifiés, par exemple dans les forteresses-couvents du moyen-âge, en vue du soutien de la puissance intellectuelle et morale du catholicisme. Certes ces textes mutilés renferment cependant encore de réelles beautés. Ils manifestent parfois encore la grandeur de leur origine; aussi la suprême habileté du catholicisme a été justement d’utiliser à son profit le prestige des textes authentiques, tout en les modifiant de façon à servir ses propres desseins. Suprême habileté ; et aussi suprême tromperie! que des membres de l’église elle-même, comme Loisy, ont découverte et dénoncée courageusement.

Aleister Hardy : La statistique appliquée à l'expérience religieuse

Depuis mes années d’étudiant, j’ai pressenti qu’il y a dans la religion quelque chose de fondamental, je dirais d’une importance d’ordre biologique. Rien, je crois, sinon la jalousie sexuelle, n’est plus chargé d’émotion que les sentiments religieux ou les grandes idéologies. Les guerres de Religion ont toujours été plus acharnées que celles dont les objectifs étaient économiques ou territoriaux. Voyez les conflits entre hindous et musulmans, musulmans et juifs, catholiques et protestants. Je suis convaincu que Freud a parfaitement raison : c’est bien la relation parent-enfant qui se trouve personnifiée dans le sentiment d’une communication privilégiée avec un au-delà. Cependant, il me semble que le surmoi n’explique pas entièrement le phénomène.

Jean Chevalier : L'islam 2e religion en France

Dans tout discours, tout désir, toute sensation, ce qui compte, c’est l’intention, non pas la matérialité sensible. Grâce à l’intention seule, la dualité disparaît. Elle confère à l’acte son sens, très souvent caché par les apparences : « Dans le sens, tout s’accorde. » Penser et agir dans le même sens, c’est abolir les oppositions, même entre les dogmes et les éthiques différentes. A cet égard, le mystique est très libéral : on peut suivre, dit-il, la voie de Jésus (« s’abstenir de la satisfaction des désirs ») ou celle de Muhammad (« supporter la tyrannie, les soucis de la femme et du monde »). Atteindre au sens suprême, quelle que soit la voie, c’est l’essentiel, et c’est l’extase. Sortir de soi, c’est se trouver : c’est réaliser le sens de sa vie, s’unir dans l’amour.

Créativité et développement de la personne

Examinons quelques uns des empêchements du fonctionnement de l’intellect lui-même. L’usage défensif et exclusif de l’intellect sous la forme de l’intellectualisme bien connu, aseptise la réalité complexe au profit d’une abstraction plus facilement manipulable. Le fonctionnement intellectuel de ce type n’a rien à voir avec la sagesse, n’a rien à voir avec la vision de la réalité, n’a rien à voir avec la libération qui peut en résulter.

Jacques Sumac : Du sens de la religion

Extérieurement, il prend conscience qu’il n’est qu’une infime parcelle de ce monde. Ce monde l’a précédé et lui survivra. De plus le monde a lui-même une cause. Il n’est qu’un effet de lois en action que l’on peut appeler la Nature et, au-delà, Dieu. Cette Réalité est un défi permanent à l’intelligence humaine, mais, celle-ci ne peut la nier; elle la définit finalement de façon paradoxale, Même si les mots qui servent à habiller cette Réalité diffèrent, ou sont apparemment contradictoires, elle n’en existe pas moins, et bien que l’on ne puisse la cerner complètement ses traces sont reconnaissables.

Mircea Eliade : La nostalgie du paradis et la naissance de l’Amérique

Nous voyons ainsi comment le millénarisme des pionniers aboutit peu à peu à l’idée de progrès. La première étape consista à effectuer un rapprochement entre le paradis et les ressources terrestres du Nouveau Monde. A l’étape suivante, la tension eschatologique fut réduite par l’omission de la période de décadence et de misère qui était supposée précéder les « Derniers jours », et c’est ainsi qu’on en arriva finalement à l’idée d’une amélioration progressive et constante.

Jean Chevalier : De Mahomet à l’âge des réformes

Ce n’est pas en restant au niveau des généralités faciles que Mircea Eliade se montre un incomparable défricheur de sens. Il examine les mythes, rites et croyances jusque dans leurs menus détails, ne négligeant aucun trait qui puisse solliciter l’intervention de l’herméneute, pour démasquer son rôle particulier dans un ensemble traditionnel. La somme d’érudition incorporée dans cette Histoire des Croyances et des Idées religieuses est vraiment prodigieuse! Ce qui est le plus étonnant, c’est la réussite qui, loin de ressembler seulement à une savante compilation, constitue une intelligente exploration des profondeurs, la projection d’un faisceau de lumière sur ce qu’on a justement appelé «la conscience des anciens et l’inconscient des modernes». Nous sommes loin d’un James George Fraser, avec ses hâtives et superficielles généralisations.

Ioan P. Couliano : Mircea Eliade et son œuvre - L'histoire vraie du mythe

La fonction du mythe, cette histoire que l’herméneutique rend vraie, est de créer un puissant obstacle entre l’homme et le rien, d’empêcher que celui-ci s’empare du monde humain. Le mythe, c’est l’humanité de l’homme, ce qui le tire du rien, ce qui l’oppose au néant. Sur le plan de l’herméneutique, le mystagogue se transforme en vrai magicien et pécheur des consciences à la dérive, qui risquent d’être englouties par le rien. Le mystagogue sauve.

Marie-Madeleine Davy : Les Chartreux aujourd'hui comme hier, silence et solitude

La solitude est d’ordre alchimique. Elle est comparable au feu qui dans le fourneau provoque la fonte du plomb pour faire émerger l’or. Toutefois, il est une condition pour que l’opération soit réussie, c’est que tout soit jeté dans le chaudron. Si le solitaire conserve à part la moindre pensée, le plus infime désir, une affectivité privilégiante, rien ne se passe en dépit des apparences : tout est perpétuellement à recommencer. La solitude du corps apparaît inefficace, voire inutile, si elle ne se déploie pas au-dedans afin de décaper le corps et l’âme, dévorant par sa flamme les obstacles qui barrent l’entrée de la chambre du trésor. Le fond du fond — pour employer le langage de Maître Eckhart — n’est accessible qu’à ce prix.