Pierre D'Angkor : Itinéraire 1: L'agonie de notre civilisation dite chrétienne

La vraie connaissance est donc individuelle. La religion au contraire prétend nous enfermer dans une formation collective, créer en nous, sous l’égide de la foi commune, une mentalité grégaire par l’acceptation imposée à tous de ses dogmes incontrôlables. L’opposition des tendances est ici manifeste : d’un côté, un épanouissement progressif de la conscience humaine dans une harmonie collective faite de la richesse variée de ses notes individuelles, et tendant vers une connaissance personnelle qui s’accroît sans cesse. De l’autre, imposition d’un moule intellectuel uniforme dans lequel les esprits doivent être coulés, à l’effet de chanter les mêmes thèmes obligatoires.

A.-M. Cocagnac : L'apocalypse et ses images

Les mythes originels sont les propositions sémantiques de la vie elle-même. Cette vie est à la fois extérieure et intérieure. Elle rejoint, d’une part, l’environnement cosmique et, de l’autre, elle descend dans la profondeur du cœur pour rejoindre ce que Tauler nommait le Grunt, la couche profonde de l’être, « celle que l’on atteint en le débarrassant de toutes ses superstructures… des images fabriquées par la raison et par les sens »

Jean Chevalier : 4 Livres pour ressusciter le diable

Jamais, peut-être, le diable n’a été plus à l’ordre du jour, plus actuel qu’en ce moment, avec tous les phénomènes de sorcellerie, de magie, d’envoûtements, de possessions, de talismans, de démesures que l’on se complaît à décrire. Un procès retentissant est en cours en Bavière sur des scènes d’exorcisme qui n’ont pas préservé une jeune fille d’une mort singulière. Des films, comme « l’Exorciste » ou « la Malédiction », qui remettent le diable en vedette, ont attiré des millions de spectateurs. Fictions impressionnantes sur le rôle d’un personnage aussi puissant qu’intelligent dans sa malfaisance, Satan, « une sorte d’être méchant, railleur et raisonnable », disait Dostoïevski, et qui mène le monde de désastre en désastre, de désordre en désordre, de crime en crime.

Liliane Loan : La vraie religion chinoise: le culte des ancêtres

Non seulement en Chine mais un peu partout en Asie, particulièrement dans les pays de culture chinoise tels que la Corée, le Japon et surtout le Viêt-Nam, le culte des ancêtres a façonné et modelé les esprits, les croyances, les coutumes, les traditions et, tout comme en Chine où il est né, l’organisation de la société. Il a engendré une conception philosophique de l’âme, un enseignement visant à parfaire l’homme et une certaine politique de gouvernement du pays.

Liturgie copte et rites pharaoniques interview du père Gérard Viaud

Le mot « copte » n’est que l’abréviation, par la suppression de la diphtongue initiale, de « Ai Guptos », terme formé par les Grecs sur le mot pharaonique « Het-Ka-Ptah » (la maison du Ka — âme — de Ptah), nom de l’ancien sanctuaire de Memphis. Ce mot de formation grecque fut transformé par les Arabes au VIIe siècle, qui désignèrent sous le nom de « Coptes » les habitants de la vallée du Nil. La langue copte, c’est l’ancien égyptien parlé…

le Docteur de Rofia : L'Avenir du Catholicisme

Puis les textes authentiques ont été déformés, falsifiés, par exemple dans les forteresses-couvents du moyen-âge, en vue du soutien de la puissance intellectuelle et morale du catholicisme. Certes ces textes mutilés renferment cependant encore de réelles beautés. Ils manifestent parfois encore la grandeur de leur origine; aussi la suprême habileté du catholicisme a été justement d’utiliser à son profit le prestige des textes authentiques, tout en les modifiant de façon à servir ses propres desseins. Suprême habileté ; et aussi suprême tromperie! que des membres de l’église elle-même, comme Loisy, ont découverte et dénoncée courageusement.

Aleister Hardy : La statistique appliquée à l'expérience religieuse

Depuis mes années d’étudiant, j’ai pressenti qu’il y a dans la religion quelque chose de fondamental, je dirais d’une importance d’ordre biologique. Rien, je crois, sinon la jalousie sexuelle, n’est plus chargé d’émotion que les sentiments religieux ou les grandes idéologies. Les guerres de Religion ont toujours été plus acharnées que celles dont les objectifs étaient économiques ou territoriaux. Voyez les conflits entre hindous et musulmans, musulmans et juifs, catholiques et protestants. Je suis convaincu que Freud a parfaitement raison : c’est bien la relation parent-enfant qui se trouve personnifiée dans le sentiment d’une communication privilégiée avec un au-delà. Cependant, il me semble que le surmoi n’explique pas entièrement le phénomène.

Jean Chevalier : L'islam 2e religion en France

Dans tout discours, tout désir, toute sensation, ce qui compte, c’est l’intention, non pas la matérialité sensible. Grâce à l’intention seule, la dualité disparaît. Elle confère à l’acte son sens, très souvent caché par les apparences : « Dans le sens, tout s’accorde. » Penser et agir dans le même sens, c’est abolir les oppositions, même entre les dogmes et les éthiques différentes. A cet égard, le mystique est très libéral : on peut suivre, dit-il, la voie de Jésus (« s’abstenir de la satisfaction des désirs ») ou celle de Muhammad (« supporter la tyrannie, les soucis de la femme et du monde »). Atteindre au sens suprême, quelle que soit la voie, c’est l’essentiel, et c’est l’extase. Sortir de soi, c’est se trouver : c’est réaliser le sens de sa vie, s’unir dans l’amour.

Créativité et développement de la personne

Examinons quelques uns des empêchements du fonctionnement de l’intellect lui-même. L’usage défensif et exclusif de l’intellect sous la forme de l’intellectualisme bien connu, aseptise la réalité complexe au profit d’une abstraction plus facilement manipulable. Le fonctionnement intellectuel de ce type n’a rien à voir avec la sagesse, n’a rien à voir avec la vision de la réalité, n’a rien à voir avec la libération qui peut en résulter.

Jacques Sumac : Du sens de la religion

Extérieurement, il prend conscience qu’il n’est qu’une infime parcelle de ce monde. Ce monde l’a précédé et lui survivra. De plus le monde a lui-même une cause. Il n’est qu’un effet de lois en action que l’on peut appeler la Nature et, au-delà, Dieu. Cette Réalité est un défi permanent à l’intelligence humaine, mais, celle-ci ne peut la nier; elle la définit finalement de façon paradoxale, Même si les mots qui servent à habiller cette Réalité diffèrent, ou sont apparemment contradictoires, elle n’en existe pas moins, et bien que l’on ne puisse la cerner complètement ses traces sont reconnaissables.