Alexandre Armel : Rendez-vous planétaires

Doublement hérétique. Pour avoir voulu démonter l’astrologie et l’avoir, malgré lui, démontrée. Pour avoir, ce faisant, renvoyé dos à dos le scientisme et l’horoscopisme. Telle est, entre chien et loup, la position de Michel Gauquelin. Astro-psychologue ? Astro-statisticien, astro-logicien ? Tout à la fois, puisque sa recherche aura vérifié par une improbable approche quantitative le flou d’une intui­tion millénaire. Et lui aura donné statut épistémologique. Au sens le plus exigeant de la logique des sciences : « falsifiable », donc véri­fiable, l’astrologie apparaît a minima comme « un ensemble d »‘absur­dités » susceptibles d’être scientifiquement étudiées ».

Les sociétés secrètes modernes : 4 Les méthodes initiatiques et l'évolution des sciences

En réalité, le sacré ne repose ni sur l’intelligible, ni sur le sensible, ni sur la science, ni sur la métaphysique. Le monde du sacré est fondé éternellement sur l’incarnation du mystère, c’est-à-dire sur l’ordre de l’inconnu et de l’inconnaissable, sur l’ordre du non-humain et non pas sur la seule raison humaine. Et s’il n’y avait pas de transcendance à la base même des mystères, alors il n’y aurait pas non plus de mystères et toutes les sociétés secrètes traditionnelles ne seraient que des écoles de philosophie et des systèmes de morale qui passeraient comme tous les systèmes et comme toutes les écoles. Mais si elles sont fondées sur la transcen­dance, alors les mystères initiatiques sont réels et non seule­ment réels mais éternels comme leur principe universel. D’autre part, la voie traditionnelle vers le divin se propose de changer l’homme tout entier et non pas de développer des pouvoirs humains particuliers. Le processus de cette lente métamorphose, c’est l’initiation, et ses méthodes ne pré­sentent aucun rapport avec celles de l’enseignement et de la pratique des sciences…

Hubert Reeves : Vérité et conception du monde

L’erreur fondamentale, c’est précisément de penser qu’au niveau de l’interprétation, on peut arriver à une vérité générale en fait, chacun a sa vérité, qui est la bonne pour lui. C’est sa vie, c’est sa façon de vivre, et c’est très important que cela soit développé. C’est son parcours intérieur — dont il aura besoin quand il devra prendre des décisions, puisque notre vie est telle que nous sommes sans cesse confrontés à des situations dans lesquelles nous devons prendre des décisions morales devant la souffrance.

Le champ unitaire causal, entretien Émile Pinel et Christine Hardy

Par conséquent, m’attaquant à la cellule vivante, je me suis trouvé devant un problème très particulier (au point de vue mathématique), à savoir que l’on a l’habitude de fixer la position de quelque chose par rapport à trois dimensions (hauteur, largeur, profondeur). Or je ne pouvais pas trouver des axes fixes, puisque le noyau bouge tout le temps et que le cytoplasme, lui aussi, se déforme. J’ai donc été amené à investiguer en mathématiques un domaine dans lequel les phénomènes se présentent dans des espaces mouvants, et c’est ce calcul, qu’on appelle calcul tensoriel, que j’ai utilisé, celui dont Einstein s’était servi pour faire sa relativité physique.

Une logique à trois termes, entretien Stéphane Lupasco et Chrisitne Hardy

Nous sommes dans un univers phy­sique et biologique ; nous avons également en nous une matière psychique. Il se peut que l’anti-univers soit une dominante biologique sur un dominé physique, alors qu’ici nous sommes une dominante physique sur un dominé biologique. On peut donc imaginer un troisième univers qui serait l’équi­libre des deux autres dans un état précisément de semi-actua­lisations, et de semi-potentialisations, physiques et biologiques. Il serait constitué de deux matières, mais comme dans le cerveau ou dans le noyau atomique, il se tiendrait dans un état d’équi­libre. Ce serait donc un troisième univers essentiellement psy­chique.

La redécouverte de l'alchimie dans les chromosomes, entretien Étienne Guillé et Christine Hardy

On pense qu’au cours de l’évolution, l’ADN fonctionnait d’abord avec ces sept métaux, et que peu à peu, par manque notamment d’argent, de mercure, d’or, il s’est adapté, à des prix très élevés (en ce sens que beaucoup de cellules sont mortes, cela nous le savons pour d’autres raisons) à fonctionner avec des métaux voisins, c’est-à-dire des métaux ayant des propriétés voisines comme par exemple zinc, cobalt, manganèse. Mais ce qui est important, c’est que ces sept-là provoquent dans la molécule d’ADN des variations extrêmement caractéristiques et différentes les unes des autres.

Pierre-Sylvain Filliozat : Les Veda et la rationalité hindoue

L’hindouisme invite les hommes à se détacher du monde mais ne leur interdit pas de chercher à le comprendre. Ce qui explique que l’esprit scientifique ait toujours existé chez les Hindous qui, depuis les temps les plus reculés, ont su faire clairement la différence entre connaissance naturelle et surnaturelle. La prédilection des lettrés pour tout ce qui concernait la parole et la dialectique les a amenés à développer une véritable linguistique et à s’intéresser à l’homme plus qu’à la nature.

Biologie et foi

La science et la foi sont deux modes de connaissance. Mais elles diffèrent par leur source, leur mé­thode, leur objet. Les sciences de la Nature étudient la matière inerte et les êtres vivants. Astrono­mie, physique, chimie, biologie s’efforcent de découvrir les lois qui régissent ce qu’el­les étudient. D’autres branches sont plus descriptives, comme la paléontologie. Mais toutes les sciences tentent de connaître comment les choses se passent ou se sont passées. Pour y parvenir, le moyen qui a fait ses preuves est la méthode expérimen­tale. Tout cela est bien connu. La foi se situe sur un tout autre plan. Elle ne repose pas sur une expérience de type scientifique. Elle n’est pas un catalo­gue de propositions résumées dans un Credo. Elle est d’abord adhésion à Quel­qu’un dont la science ne me dit rien. L’ob­jet de la foi, c’est Dieu se révélant. De même que les premiers disciples de Jésus l’ont écouté et suivi, de même le croyant accueille le message de Dieu afin d’y trou­ver le sens de sa vie. S’il s’engage dans la voie que Dieu lui propose, s’il fait « l’expé­rience de la foi », il éprouve alors la convic­tion d’être dans la vérité. Vous m’avez parlé de conflit entre science et foi. Je ne vois pas comment deux types de connaissance situés sur des plans aussi différents pourraient entrer en conflit.

Louis-Marie Vincent : Champ morphobiotique – Structure invisible de l'être humain

Je dirais pour conclure que le champ morphogénétique ou morphobiotique tel qu’il vous a été exposé ressemble furieusement à la définition de l’âme que donnait Saint Thomas d’Aquin : Anima Forma Corporis, l’âme est la forme du corps… cette forme que vient remplir une matière. Il est significatif qu’à l’heure où la physique tente de découvrir l’esprit, la théologie catholique tend à retrouver la tradition juive, laquelle n’a jamais considéré l’âme comme strictement immatérielle. Bien entendu, les ressemblances avec d’autres termes tels que : aura, corps éthérique, mots qui nous sont familiers, ne sont pas fortuites.

Rui da Silveira : Théorie des catastrophes : Une approche systémique pour une topologie de la réalité

La théorie de Thom connaît par ailleurs des applications remarquables dans différents domaines, dont la physique (thermodynamique, théorie de la stabilité, optique, par exemple). Je voudrais quant à moi essayer de faire partager au lecteur toute l’élégance et la simplicité qui se dégagent des applications de la théorie à un domaine qui nous est particulièrement familier et auquel nous sommes tous sensibles : le monde des formes.