Patrick Blandin : Evolution, coévolution et approche systémique

Quand on étudie les relations plantes-papillons ou les complexes mimétiques on en arrive à se demander si c’est l’ensemble qui évolue en étant soumis à une sorte de sélection globale. Il y a un saut à faire ou à ne pas faire. Notre idée de stratégie cénotique se situe dans cette ligne; les écosystèmes ont-ils éventuellement une sorte de comportement d’ensemble face aux problèmes d’adaptation?

Le temps n'est pas une réalité Une interview de David Bohm

En effet, nous nous trouvions devant ces forces entre un grand nombre de particules, qui jouent à longue portée et qui, de plus, dépendent de l’ensemble complet du système, et non simplement des particules elles-mêmes; Il s’agit donc de la manifestation d’une totalité, qui ne se présente pas dans la physique classique. C’est comme si on disait que les relations entre deux personnes, ne peuvent être définies par ces deux seules personnes, mais par l’ensemble de la société. Autrement dit, dans une société différente, ces deux personnes auraient des relations différentes.

De la physique à l'homme, entretien avec Basarab Nicolescu

Un des grands mystères de la physique actuelle est le passage de la physique quantique à la physique classique. Comme si le véritable mystère est notre monde, et non le monde quantique qui a une cohérence totale, théorique et expérimentale. Et lors du passage au niveau microphysique, on ne comprend pas, d’où sort la séparabilité, d’où sortent toutes les caractéristiques de ce monde. Comment se fait-il, par exemple, qu’on peut avoir dans le monde quantique une multiplicité de valeurs possible dune certaine observable physique, comme l’énergie par exemple, mais quand on passe au niveau macrophysique, un seul état, ou une seule valeur, se manifeste; c’est la réduction du paquet d’ondes, comme on dit. Comment s’opère cette réduction? Comment passe-t-on d’un monde non-séparable à un monde séparable? Comment se fait-il qu’en partant d’un monde, où coexistent des aspects mutuellement exclusifs, on aboutit à un monde, où ces aspects ne coexistent pas?

Nouvelles voies d'accès à la connaissance : Une interview de Raymond Abellio

Il existe un «progrès» indéfini des sciences, c’est un fait. Il est lié à l’avancement continu des mathématiques, lui-même en rapport avec la montée du pouvoir d’abstraction qui semble bien caractériser le fonctionnement du cerveau humain. Mais, une fois cette constatation faite, il ne faut pas en oublier une seconde, moins apparente. C’est que, conjointement, ce qu’on appelle la «désoccultation» de la Tradition (on devrait dire plutôt sa compréhension, sa re-création vécue) ne peut qu’avancer du même pas, ou, plus exactement, que nous arrivons à un moment de l’histoire où ces deux mouvements vont s’appuyer l’un sur l’autre comme les deux affluents dont je viens de parler.

Une astrologie de la personne, un entretien avec Alexander Ruperti

Pour moi, l’astrologie n’est ni une science, ni un art, mais les deux à la fois. Il ne faut pas oublier que sous l’appellation générique «astrologie» se groupent des approches différentes : astrologies natale, horaire, mondiale, météorologique, etc … Derrière toutes les approches il y a un principe de base : c’est le rapport — qu’on interprète de plusieurs manières — entre la Terre, tout ce qui y vit, et l’univers. Toutes ces interprétations varient — depuis l’homme archaïque jusqu’à nos jours — selon la façon dont l’homme comprend l’univers, se comprend lui-même et comprend sa place à l’intérieur de cet univers.

Michel Paty : Physique et Philosophie

La totalité insécable est la condition à l’origine de l’univers, on peut bien le dire. Maintenant ce qui se passe, c’est que dés qu’on focalise notre pensée sur une partie de cet univers à ce moment là on a découplé cette totalité insécable, donc on a changé les conditions initiales qui deviennent celles qu’on a choisi en choisissant cette portion de l’univers même si elle est très grande. Donc je crois qu’à la limite c’est plus un principe métaphysique qu’un principe de physique…

Mgr Germain : L'orthodoxie aujourd'hui: une gnose vivante

En entrant dans l’Eglise Orthodoxe il faut se débarrasser de toute conception juridique de type culpabilité, rachat ou péché qui consisterait à ne pas assister à la messe une fois par semaine, ou encore de tout dilemme entre le mérite et la récompense. On se trouve avec elle, en effet, dans une Eglise «primitive» au cœur de laquelle rayonne non la bonne organisation basée sur l’autorité mais le symbole et le rite. Elle sait en outre que par la seule méthode de l’instruction intellectuelle, d’ailleurs inévitable et indispensable, c’est-à-dire par l’instruction scolaire ou universitaire, comme par le catéchisme, il est impossible d’avancer dans la connaissance vraiment spirituelle. Dans cette méthode on demeure en dehors ou à côté du contenu.

La découverte de la vie dans ma vie Un entretien avec Jeanne Guesné

Un enfant né à six mois et demi ne vivra pas; à sept mois on le mettra en couveuse et il vivra. De même pour un bouton de rose sur le rosier: si on sait quand et à quelle hauteur de la tige le couper et que l’on met cette tige dans l’eau, la fleur s’épanouira. Cela se situe précisément dans le temps et dans l’espace. Quelques millimètres en amont ou une journée plus tôt, la fleur serait morte. Et bien pour nous c’est pareil; c’est ici que le travail doit se faire. Seulement nous l’oublions constamment, préoccupés par des notions de rendement, d’efficacité, de techniques qui ont, certes, leur utilité. Mais servons-nous d’elles et ne nous laissons pas prendre par elles. N’oublions pas, encore une fois, que l’homme a un rôle à jouer, qu’il n’est pas là pour rien.

Vers une nouvelle vision du monde Entretien avec Fritjof Capra

On peut dire qu’il y a deux thèmes principaux en physique moderne et, en fait, dans la science en générale. Regardons d’abord la physique. Le premier thème est l’unité de tous les phénomènes et leur interdépendance. Le monde n’apparaît plus comme un assemblage d’objets mais plutôt comme un réseau de relations inséparables. C’est donc l’expérience des physiciens qui leur a montré les limites de la notion d’objet et qu’il valait mieux la remplacer par la notion de pattern ou modèles énergétiques. Le deuxième thème dit que cette réalité, ce réseau de relations, est intrinsèquement dynamique.