Martin Ratte : La juste place de la pensée

Nos actions ne se font pas toujours toutes seules. Qu’arrive-t-il si notre action n’est pas habituelle, par exemple, s’il est question de nous rendre en auto à un endroit où nous ne sommes jamais allés. À ce moment, il faut se documenter au préalable sur le trajet. L’Éveillé, tout comme nous, fait évidemment cela. Ensuite, en cours de route, il tire de sa mémoire (ou pense à) chaque information pertinente au moment approprié, disons un nom de rue, et il est à l’affût de cette rue. Donc, ici, l’Éveillé et nous ne sommes pas vraiment différents. En fait, non, il y a une différence : parce que l’Éveillé s’observe, il n’est pas assailli de pensées stupides lorsqu’il cherche sa destination, alors que nous, de notre côté, nous sommes assiégés par des pensées plus sottes les unes que les autres.

Arthur Haswell : Notre monde est-il fondamentalement un monde de souffrance consciente ?

Dans cet essai remarquablement schopenhauerien, Arthur Haswell soutient qu’un monde où la conscience est fondamentale peut encore être un monde de souffrance, voire de souffrance fondamentale : « Un univers imprégné d’esprit, voire d’intention, se traduit-il nécessairement par un univers bienveillant ou porteur de sens comme nous pourrions le souhaiter, ou déterminé d’une manière qui favorise la joie ? Il est certain que, si la conscience est omniprésente, le problème de la souffrance pourrait bien s’étendre plutôt que s’atténuer », affirme-t-il.

Martin Ratte : Trois façons de se comprendre

Trois formes de compréhension de soi : La première consiste à s’observer de manière holistique, sans moi-observateur au centre de cette observation. La seconde compréhension correspond à l’insight. Dans cet insight, nous pénétrons jusqu’au cœur de notre manière de vivre, et nous voyons clairement qu’elle est stupide, voire dangereuse. La troisième compréhension ne transforme pas, mais est déjà le fruit d’une transformation en quelque chose de non mental. Cette compréhension de sa vie doit être comprise comme une sensibilité à sa vie.

inversion temporelle : De la prière à la physique : la science de la guérison

Alors que nous nous trouvons à la frontière de la science intégrative, les anciennes divisions entre matière et énergie, biologie et information, soi et univers commencent à se dissoudre. Nous commençons à voir se dessiner les contours d’un vaste système vivant, un cosmos holofractal, dans lequel notre parcours personnel de guérison est intimement lié aux étoiles au-dessus de nos têtes et au sol sous nos pieds. La cohérence scalaire est le fil invisible qui relie le corps et le cosmos, permettant aux modèles de se répéter à toutes les échelles.

Sayer Ji : Les signatures de la vie : comment la nature s’inscrit en nous

La noix qui ressemble au cerveau et le nourrit, la grenade qui reflète et protège l’ovaire : ce ne sont pas des superstitions, mais la reconnaissance de schémas dans la syntaxe la plus profonde de la nature. À mesure que nous développons des outils pour détecter et mesurer les champs informationnels, nous découvrirons peut-être que les anciens herboristes, en lisant les signatures des plantes, accédaient aux mêmes schémas que nos instruments finiront par quantifier.

Martin Ratte : La force

Tout cela est peut-être vrai, me direz-vous, mais nous sommes encore loin de la coupe aux lèvres. Cet accueil de soi, de sa faiblesse, ce grand « Je me fous des injonctions extérieures ! », n’est pas encore une véritable manifestation de force. En accueillant ma faiblesse, elle va rester en moi. Je ne serai donc pas véritablement fort. Vous avez donc tort, continuerez-vous de me dire, de soutenir que la force consiste à accueillir sa faiblesse, À cela, je réponds : détrompez-vous, l’accueil de notre faiblesse se traduit par une véritable force, par la plus grande force qui soit.

Martin Ratte : Se foutre de soi

Donc, puisqu’on se préoccupe de soi en s’identifiant à ceci ou à cela, on se fout de soi à la condition de s’identifier à rien. Que se passe-t-il si je ne m’identifie à rien ? Puisque j’acquiers un semblant de réalité en m’identifiant, ne plus s’identifier à quoi que ce soit revient à perdre tout contenu ou à se réduire à n’être rien du tout. Il s’ensuit que se foutre de soi revient à voir que l’on n’est rien, sinon de simples images, celle du moi, et donc, finalement, à n’être qu’un grand vide.

Martin Ratte : L’objet de la non-dualité

Pour plonger dans l’objet, il suffit de se libérer du moi. Et là est la très grande difficulté. Peut-être qu’une telle libération face à l’ego vient en comprenant que ce moi est source de conflit et de souffrance. L’esprit, voyant alors que ce moi est un fléau, le met de côté. Une telle compréhension du fonctionnement dangereux de l’ego n’est cependant pas facile du tout. Une telle compréhension relève sûrement de ce que Krishnamurti a appelé un « insight ».