Roger Godel : Un psychisme animal ?

C’est en témoin objectif et sans prêter à la bête ses propres émotions, que le biologiste observe la lutte. Mais parfois il se laisse entraîner dans les péripéties du drame ; s’identifiant aux adversaires il reconnaît en eux la peur, la colère, la ruse, l’hésitation. Quelle imprudence de langage ! Admettrons-nous de pareilles infractions à la règle ? Eh bien, je veux poser nettement la question une fois pour toutes. Est-ce verser dans l’hérésie qualifiée d’anthropomorphisme que d’attribuer au monde animal des émotions sensi­blement homologues de celles que nous éprouvons ? Nous est-il interdit de découvrir chez la bête l’ana­logue de nos joies, de nos douleurs, de nos craintes, de la peur, de la colère ? Qui est le Grand Inquisiteur assez sûr de son juge­ment pour légiférer sur ce point ? En voulant ignorer la conscience dont la vie emplit ses créatures jusqu’à la plus infime d’entre elles, il tarirait, il dessécherait sa propre source d’entendement…

Louis-Marie Vincent : Champ morphobiotique – Structure invisible de l'être humain

Je dirais pour conclure que le champ morphogénétique ou morphobiotique tel qu’il vous a été exposé ressemble furieusement à la définition de l’âme que donnait Saint Thomas d’Aquin : Anima Forma Corporis, l’âme est la forme du corps… cette forme que vient remplir une matière. Il est significatif qu’à l’heure où la physique tente de découvrir l’esprit, la théologie catholique tend à retrouver la tradition juive, laquelle n’a jamais considéré l’âme comme strictement immatérielle. Bien entendu, les ressemblances avec d’autres termes tels que : aura, corps éthérique, mots qui nous sont familiers, ne sont pas fortuites.

Yves Christen : Biologie et réductionnisme, la sélection naturelle, arme de la complexité

Peut-on expliquer un niveau de complexité par un autre moins élaboré ? Le tout n’est-il que la somme des parties ? Il ne manque pas en biologie de systèmes permettant d’aborder la question. Par exemple celui-ci : les systèmes membranaires clos qui entourent les mitochondries (sortes de centrales énergétiques des cellules) sont le siège de réactions chimiques en chaînes. Or, ces dernières ne peuvent se dérouler convenablement que dans la mesure où le système est complet. Si l’on extrait des morceaux de membranes, ces réactions ne se produisent pas de façon identique. Voilà donc bien un exemple de situation dans laquelle le tout n’est pas que la somme des parties et qui ne peut être comprise par l’approche strictement analytique. Est-ce à dire que, dès lors que le système membranaire est élaboré, il y a émergence d’une nouvelle propriété impossible à prévoir par l’étude des éléments moléculaires ? C’est tout le problème de base du réductionnisme.

Dr. Dimitri Viza : Réflexions sur les paradigmes en biologie

Il faut se rappeler comment un paradigme se crée et vit dans la société actuelle, incarné par des hommes. Sa maturation, c’est-à-dire son épuisement, suit un chemin similaire à la « maturation » du scientifique et peut rappeler certains aspects de la différenciation cellulaire pendant le développement de l’embryon. Ainsi, au cours des divisions cellulaires successives s’opère une restriction, une diminution progressive de l’éventail des possibilités. Aux « mitoses créatrices » (mitose : division cellulaire) capables de donner naissance à quelque chose de nouveau, succèdent les « mitoses monotones » reproduisant des copies conformes des cellules qui ne se divisent que pour résister à l’usure du temps. L’instabilité, créée par une division, doit toujours précéder toute différenciation cellulaire : il en va de même pour la différenciation du paradigme.

le professeur Robert Tocquet : Guérison miraculeuse ou guérison paranormale?

En somme, quels sont les deux caractères primordiaux et spécifiques qui caractérisent les guérisons miraculeuses du genre de celles que nous venons d’examiner ? Ce sont, d’une part, un processus de réfection tissulaire ou de régénération d’organes, et, d’autre part, la grande rapidité de ce processus. Or, la régénération est un phénomène bien connu en biologie. Elle consiste en une réédification d’une partie d’un organisme lorsque celle-ci a été détruite.

E. O. Wilson / Yves Christen : D'où vient l'esprit ?

Décidément, les penseurs du futur jugeront notre début de siècle bien étrange. Sous l’influence d’idées toutes faites, l’homme a longtemps été considéré comme une machine se contentant de réagir d’une façon quasi réflexe aux stimuli venus de l’extérieur. Entre le stimulus et la réponse, à quoi bon s’intéresser à la « boite noire », le cerveau, l’esprit ou l’âme ?

Lynn Margulis & James Lovelock : Le petit monde des pâquerettes - Un modèle quantitatif de Gaïa

Le modèle présenté ci-dessus se concentre sur la température moyenne à la surface. Une augmentation de l’intensité de la luminosité solaire tend à induire une augmentation de la température à la surface. Un mécanisme simple et plausible, basé sur quelques propriétés élémentaires et bien connues du comportement et de la croissance des êtres vivants, permet de montrer que la régulation de cette température peut émerger comme la conséquence logique de ces propriétés de la vie.

Francisco Varela : Au commencement fut la distinction…

L’illusion technocratique, c’est l’espoir qu’on pourrait petit à petit éliminer tous les points aveugles de notre connaissance. Au contraire, je pense qu’il y en aura toujours. Ils n’expriment pas une limitation de la connaissance, mais son mécanisme le plus fondamental, de la même manière qu’il y aura toujours des points aveugles dans notre vision. Un changement d’attitude ou de paradigme nous fait faire l’expérience de la nouveauté : un point aveugle devient visible.

Étienne Guillé : Des métaux alchimiques dans notre ADN une réalité énergétique des données de la tradition

Il est très significatif de constater que les métaux qui provoquent les variations de conformation les plus spécifiques de la molécule d’ADN, sont ceux qui ont été attribués par les alchimistes aux luminaires et aux planètes connues à cette époque. Depuis cette époque, le zinc, le manganèse et le cobalt ont été attribués aux trois dernières planètes découvertes : Uranus, Neptune et Pluton. Même si nous disposons de peu d’informations scientifiques pour l’étain et le fer alors que ce dernier métal est le plus concentré in vivo dans la molécule d’ADN, nous pensons que cette correspondance ne constitue pas une pure coïncidence.

Yves Christen : La sociobiologie peut nous aider à nous mieux comprendre ?

Qui dit sociobiologie dit mélange de biologie et de sociologie. Une vieille préoccupation si l’on songe que le glissement de l’une à l’autre était déjà contenu en germe dans la classification des sciences d’Auguste Comte et qu’il se trouve au centre des préoccupations d’une multitude de philosophes et de chercheurs. De Marx à Darwin , en passant par Kropotkine et Lorenz, on n’en finirait pas de citer tous les penseurs qui se sont interrogés sur les rapports entre la biologie et les sciences humaines. Les uns pour détacher l’homme du règne de la nature, les autres pour l’y insérer…