Pourquoi cette violence ? Il n’y a pas de violence sans peur ou sans souffrance. PEUR ET SOUFFRANCE sont les racines de la violence. D’où naissent cette peur et cette souffrance ? Probablement à l’aube de notre existence, dès la première phase de la naissance, quand exilé du paradis perdu de l’unité primordiale avec notre mère, nous tombons dans l’enfer de la dualité dès les premières contractions utérines.
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Archaka : Je et Moi

Passent les jours et les semaines. Passent les mois et les années. Les siècles et les millénaires peuvent passer de même. Cela est en nous. Et cela est la vérité. Extérieurement, comme une pluie ruisselant sur nos traits, les brouillant, les effaçant, nous empêchant d’y voir clair, les événements peuvent se succéder. Nous pouvons être précipités dans le torrent des passions, emportés par le vent de l’Histoire, disparaître dans les déserts d’époques sans vie ou dans les abysses de temps muets où se préparent les ères nouvelles, nous pouvons être prisonniers de toute cette quasi invincible apparence, entichés de ce presque inexpugnable visage des choses, cela existe : envers et contre tout, il y a en nous cette fleur de feu que nous avons vue un jour et qui ne cesse de s’épanouir, cette flamme d’or qui ne cesse de grandir et se nourrit de notre obscurité même, de notre confusion, de notre ignorance et fait de notre forme l’athanor où la Nuit se dénude et se transmue en Jour et où, lentement, l’expérience du Temps se change en la légende de l’Éternité.
Louis De Broglie et la dualité onde-particule, entretien avec Georges Lochak

Grâce à cette vision historique de l’évolution de la pensée en physique, il est arrivé à l’idée qu’on ne pouvait résoudre les problèmes des quanta et de la physique atomique qu’en prenant sous une forme très générale et à bras le corps le problème des ondes et des particules ; et c’est comme ça qu’il a donc proposé l’idée, tout à fait extraordinaire, que toute particule matérielle et pas seulement les quanta de lumière d’Einstein, mais n’importe quelle particule, devait être accompagnée dans son mouvement par une onde et par conséquent toute particule matérielle pouvait se diffracter comme se diffracte une onde sonore ou lumineuse.
Jean Gontier : L'expérience fondamentale
S’imaginer que l’on parviendra à la connaissance de la source primordiale en immobilisant artificiellement ce qui naturellement est mouvement, la pensée en particulier, ne peut déboucher que sur une impasse. On aboutira à des états temporaires de vide, d’extase, d’auto-hypnose ou de samâdhi, non à l’expérience véritable. Ma source primordiale est toujours présente à travers tous les états de mon existence. C’est au centre immobile de mon être que je la connais en tant que telle avant d’en faire l’expérience à travers tous les aspects du monde phénoménal. Il n’y a rien à changer, rien à modifier ou à supprimer à priori. C’est seulement quand l’expérience primordiale est vécue que, par voie de conséquence, la structure individuelle se trouve modifiée, mais cela s’accomplit de soi-même et non par le fait d’une volonté délibérée.
Jean Markale : Entre terre et grandes landes

Il semble bien qu’autrefois on était ouvert sur les choses. Depuis, l’homme classique, cerné dans les étaux d’une raison abstraite, a oublié que l’Esprit ne peut s’exprimer que par la chair, et que cette chair est issue des minéraux de la terre et de l’eau du ciel. A force de nier la chair, on en est venu à nier l’Amour. Et à oublier que la seule façon d’assurer notre dignité humaine est d’atteindre à l’amour universel des êtres et des choses.
Robert Powell : Notre dilemme
La méditation est donc un processus de « perception pure » sans autre identification à ce qui est perçu, sans aucun désir d’y changer quoi que ce soit. On ne fait que constater l’agitation de l’esprit et refuser d’être entraîné dans le fossé de « l’individualité ». Ce refus n’est pas un acte de volonté, mais une manifestation spontanée, dans un état d’attention dépouillée et totale, où l’esprit résiste aux nombreux pièges qui pourraient le leurrer.
Muriel Daw : Par delà les opposés bien-mal / noir-blanc/ naissance-mort / jour-nuit/ jeune-vieux
Plus on s’éloigne des extrêmes, plus on est libre. Il est merveilleux de ne pas être, par contrainte, séduit par un raisonnement, de ne pas sentir qu’on doit prendre parti. C’est seulement l’égo avide qui a besoin d’avoir une opinion et d’arriver à une conclusion. Seul l’égo personnel a besoin de se « reposer sur un principe ».
E. Lester-Smith : Unité, dualité, et réalité
L’Univers est pénétré par la Dualité ; cependant l’Unité persiste. Quand l’Un devient Deux, Esprit et Substance, c’est alors que naît la Dualité. Mais les Deux restent compris dans l’Un, et ainsi l’Unité est préservée. Dans ces domaines le langage trébuche, il faut qu’il s’exprime par des énigmes et des paradoxes. Il a recours à des lettres majuscules pour des mots qui n’ont pas leur sens habituel. Ainsi donc dans le domaine le plus élevé, la Dualité est latente, l’Unité domine suprêmement. Réciproquement dans le domaine le plus bas, le monde physique, la dualité et la diversité règnent suprêmement et l’unité est difficile à découvrir. En descendant, le changement est progressif; il est à présumer que l’on peut considérer le milieu du Manas comme le pont en dessous duquel la dualité est dominante.
Jacques Duchesne-Guillemin : Synthèse du dualisme
Toute l’histoire de la philosophie occidentale apparaît ainsi comme une alternance de dualisme et de monisme, puisque déjà Aristote combattait le dualisme de Platon et qu’au monisme aristotélicien et stoïcien succéda une période de néo-platonisme, païen et chrétien, jusqu’au renouveau aristotélicien du XIIe siècle. Platon enfin n’a pas inventé de toutes pièces son dualisme, qu’annoncent Empédocle, Anaxagore, les Orphiques et les Pythagoriciens.
Marcel Hennart : Nostalgie de l'Unité
On rencontre assez fréquemment la conception dualiste. Elle s’applique, d’ailleurs, aux notions les plus diverses qui soient notion du monde réel et du monde illusoire, notion de l’être et du non-être, notion de l’âme et du corps, notion de l’amour et de la raison, notion du bien et du mal… notions plus physiques, enfin. Il est curieux de voir combien ces notions sont anciennes et se retrouvent chez les peuples les plus dissemblables.