A. David-Neel : Coup d'œil sur les écoles philosophiques tibétaines de la "Transmission orale" dites des "Doctrines secrètes"

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Le salut bouddhique est hautement intellectuel. Il consiste à voir ce qui est au lieu de contempler des fantasmagories que nous construisons nous-mêmes. Lorsqu’ils préconisent la culture de la perspicacité, de la vue intense, les Docteurs des doctrines traditionnelles de la transmission orale sont donc en parfait accord avec la doctrine fondamentale du Bouddhisme. Les Maîtres des Écoles de la Tradition orale insistent sur le caractère instantané et essentiellement transitoire de tous les phénomènes. Ils enseignent aussi que les corps qui nous apparaissent comme étant solides sont, en réalité, composés de particules en mouvement. L’apparence de solidité et de durée est due à la rapidité prodigieuse avec laquelle les particules se meuvent.


René Fouéré : Krishnamurti, L'homme et sa pensée

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En dépit de tous ses efforts vers une condition immuable, l’individu s’interroge avec angoisse. Cette chose immortelle qu’il désire, est-ce sa conscience banale ? Hélas ! Si fortement qu’il la veuille corseter, elle n’est que fluctuations. De plus le sommeil, la syncope lui imposent des éclipses évidentes. Il va chercher quelque chose d’invariable au-delà de ces mouvements incessants et de ces interruptions. Alors il imagine — ou plutôt on imagine pour lui — un noyau permanent et abstrait, une âme substantielle, dont la conscience vulgaire est l’expression intermittente. Et, avec l’âme, voici Dieu et ses interprètes infaillibles, les crédos et l’exploitation religieuse; tout cela est entretenu par la soif de l’immortalité individuelle. Voici la foi et la haine du doute, du doute qui crée le sentiment que le moi est un assemblage mal fait, incohérent et précaire. L’individu mécanisé s’endort dans son rêve de survie statique et de permanence…


Mahatma Gandhi

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Pendant 30 ans et plus, l’immense majorité des Occidentaux n’a vu en Gandhi qu’un original, un exalté, ou pour mieux dire qu’un fou. On riait de bon cœur quand on apprenait qu’il avait refusé de mettre des pantalons pour aller voir le roi d’Angleterre, qu’il passait son temps à filer la laine ou qu’il voyageait accompagné d’une chèvre dont il buvait le lait. Son action politique paraissait chimérique aux plus avisés, démente ou incompréhensible à la plupart. Vaincre le plus puissant empire colonial du monde par des paroles ironiques ou par des jeûnes ? Proclamer la non-coopération pour quelques jours après la contremander ? Provoquer bagarres et émeutes pour le plaisir d’aller puiser un seau d’eau dans la mer ? Risible, pour le moins. Quant à son attitude religieuse et morale, elle ne provoquait que soupçons ou vertueuses condamnations. Notre plus grand indianiste, Sylvain Lévi, avait déclaré au Collège de France, du haut de la chaire, que la religion de Gandhi, c’était le culte de la vache. On racontait avec un frisson, que malgré sa connaissance du christianisme, il ne reniait pas le culte de ces abominables idoles hindoues sur lesquelles nos dévoués missionnaires nous rapportaient tant d’horreurs. Et l’on s’indignait de ce qu’au moment d’une guerre mondiale où l’Angleterre, la France et leurs alliés étaient en péril, il se fût permis de mettre en doute la justesse absolue de notre cause et le droit que nous avions de la défendre en enfreignant systématiquement le commandement: Tu ne tueras point. Faire une conférence sur Gandhi, j’en fis souvent l’expérience entre 1932 et 1939, était s’exposer à bien des sarcasmes, pour ne pas dire plus.


Introduction à Aurobindo et son ashram

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La destruction du désir et de l’égoïsme ne peuvent s’atteindre par les seules méthodes de répression. Celles-ci peuvent empêcher les manifestations du désir, mais elles risquent de le refouler dans le subconscient où il demeure caché, hors de l’atteinte de la volonté consciente, attendant son heure. L’ennemi reste dans la place, d’autant plus dangereux qu’on le croit mort. D’ailleurs la répression ascétique engendre un dessèchement et un repliement. En même temps que la mauvaise herbe, beaucoup de plantes à fleurs périssent. Or le disciple du yoga intégral vise à l’accomplissement non à l’amputation, à une plénitude riche des pouvoirs de l’esprit non à un appauvrissement stérile. La tâche est donc plus ardue; il faut l’aborder autrement.


Marie-Magdeleine Davy : Roger Godel, esquisse d'un portrait et d'une pensée

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Un texte écrit par le Dr Godel — à propos du sage indien, libéré vivant (jivan mukta) — peut être repris à son propos: « N’espérons pas pouvoir donner de cet homme une définition exhaustive ni même adéquate. Ouvrons seulement sur lui une perspective: certain aspect se laisse déceler. Vis-à-vis de nous, c’est un évocateur d’effets catalytiques et de transmutations. A part cela, selon les apparences, un homme semblable à nous. Peut-être aussi un être bénéfique au travers duquel nous pouvons interroger notre plus profonde intériorité, miroir de vérité secrète. »


Gisèle Balleys : Éducation créatrice

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La plupart du temps, la relation s’établit au niveau de deux personnalités séparées : les enfants et l’éducateur ou un enfant et un autre enfant, entités séparées qui se regardent par dessus une barrière, l’une renforçant l’autre. Par exemple, si les enfants sont agréables, ils vont renforcer l’image de l’éducateur, si ce dernier les félicite, il va alors renforcer leur image. L’enfant va ensuite agir en fonction de cette image valorisante. « Dans une classe, un enfant a de la peine à lire. En compensation, il est félicité pour un travail de mathématique. Immédiatement, il manifeste de l’intérêt pour les math, se déclare les aimer et se valorise au travers d’une appréciation donnée au départ à titre de compensation ». Il est ressorti également d’une étude que c’est par des expressions telles que « quand tu auras travaillé, tu pourras jouer » que l’éducateur introduit subitement et probablement à son insu des schémas tels que « travail donnant droit à la récompense », schéma que l’on retrouve dans notre société où le travail n’a plus un sens profond, mais est devenu le levier pour accéder aux loisirs.


Catherine Anne : Le symbolisme du tarot 6 : Le pape

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C’est la dernière lame d’une série. Il représente un initié qui a fait son choix une fois son évolution parcourue et terminée, de redescendre, de revenir sur terre pour aider. Le Pape c’est quelqu’un qui ne tranche pas. C’est quelqu’un avant tout de spirituel, c’est la lame de la prière et de la bénédiction. Nous parlerons à la fin de respiration car sur le plan cabalistique (la cabale juive) c’est la lame de la respiration. Chaque lame représente un moyen d’arriver à la spiritualité, à l’intemporel, les Indiens diraient au Nirvana, les Chrétiens au Paradis. C’est l’Initié qui connaît tous les secrets du monde, il les a découverts par lui-même — il n’y a pas de secrets que l’on ne découvre par soi-même, quelles que soient les Traditions —. C’est la fin des cinq premiers arcanes, fin de la marche ascendante de l’homme vers le Divin.


swami Hridayananda Sarasvati (mataji) : L'inaction dans l'action et l'action dans l'inaction

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Selon la philosophie indienne toute action suscite une réaction égale en qualité. Donc, même si en apparence vous n’agissez pas, l’action mentale provoquera certainement une réaction. Le karma peut être créé à partir d’une action mentale. Cela est très facile à comprendre puisque nous sommes tous réunis par une même Conscience, dans chacun de nous il y a un aspect de cette Conscience Absolue, Infinie, qui nous lie tous les uns et les autres, et les ondes mentales peuvent atteindre leur destination la plus éloignée. Elles provoqueront une réaction chez la personne concernée et ensuite celle-là reviendra à l’émetteur, pouvant le maintenir dans une agitation constante.


le frère Antoine : Mes dix derniers jours passés en inde

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De mon voyage en Inde je ne relaterai que les récits où il m’a semblé que Dieu, sous son aspect providentiel de Mère, est intervenu quand, caché en Elle, je jouais à faire corps avec Elle. Ce n’est pas que je fasse fi des autres aspects du rapport entre l’âme et Dieu que les religions mettent à la disposition des croyants pour leur satisfaction, je cite seulement celui qui m’a été octroyé et qui me béatifie sans condition.


Dr Patrick Paul : Vers une médecine totale : la médecine alchimique voie de transformation de l'être

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Si le rôle du thérapeute est essentiel, la participation active du malade ne l’est pas moins. Nul, même le Christ, ne peut guérir quelqu’un contre lui-même (Va, ta foi t’a sauvé). Asclépios, pour sa part, ne dispensait pas sa grâce au premier venu. Une inscription avisait le pèlerin : « Il faut être pur quand on pénètre dans le temple parfumé d’encens, et la pureté c’est de n’être animé que par des sentiments pieux ». Il faut, en effet, dans cette optique, que le malade soit prêt à recevoir un autre message et à en tenir compte. Pour ceux qui n’y sont pas préparés, la seule médecine des corps est possible, avec ses réussites, mais aussi ses limites, car séparer l’esprit du corps est religion de mort. Séparer et scinder, c’est descendre en la matière passagère ; c’est s’éloigner de la source animatrice du tout.