Iain McGilchrist : Réflexions sur la vérité

Notre culture a tourné le dos aux sciences humaines en général, dans le cadre de ce que je considère comme l’élévation exclusive d’une sorte d’apprentissage procédural consacré aux processus techniques au détriment d’un engagement intellectuel plus imaginatif, mais certainement pas moins important, avec le domaine des idées. Une fois qu’un tel processus est engagé, il crée une boucle de rétroaction positive qui menace de voir les sciences humaines s’étioler complètement. Il n’est pas possible d’envisager avec sérénité ce que cela signifierait pour les universités, voire pour la civilisation dont elles sont l’un des piliers. L’éducation n’est évidemment pas un gavage d’informations, mais l’exploitation et l’élargissement des pouvoirs de l’imagination intelligente et créative, ainsi que de la capacité à raisonner clairement, à s’exprimer clairement et à savoir où la clarté rencontre ses limites nécessaires.

Gordon Gillespie : Au-delà de la causalité

Gordon Gillespie est actuaire, gestionnaire de risques quantitatifs et scientifique des données. Il est titulaire d’un doctorat en philosophie et est l’auteur de l’ouvrage en langue allemande L’Oracle des nombres : une brève philosophie des mathématiques (2023). Il vit à Rüdesheim, en Allemagne. ___________ Afin de combler le fossé béant entre les sciences humaines et les […]

A. A. Adedire : Les dangers d’introduire clandestinement la métaphysique dans la science

2024-11-10 L’acceptation du physicalisme dans le milieu culturel plus large permet d’introduire clandestinement des hypothèses dans la recherche scientifique, qui sont ensuite, de manière circulaire, considérées comme validées par la science elle-même. Cette interaction désastreuse perpétue une myopie persistante dans la distinction entre les revendications ontologiques du physicalisme et les hypothèses de la recherche scientifique, […]

William M. Briggs : Les limites du déterminisme biologique : Idées dans notre réenchantement et notre rectification

31 juillet 2024 Le gros orteil La science sait depuis un certain temps que les corps n’existent que pour perpétuer les gros orteils. Les gros orteils, ou les appendices similaires d’autres créatures, y compris les organites naissants en forme d’orteils que l’on trouve à l’intérieur des cellules des bestioles unicellulaires et des plantes, sont essentiels à […]

Giuseppina D’Oro : Au-delà du scientisme : Réhumaniser l’esprit

Traduction libre 2024-02-24 Une brève introduction Giuseppina D’Oro est maître de conférences en philosophie à l’université de Keele et auteure de « In Defence of a Humanistically Oriented Historiography: the Nature/Culture Distinction at the Time of the Anthropocene » dans Jouni Matti-Kuukkanen (ed.), Philosophy of History : Twenty-First-Century Perspectives. Bloomsbury. Le non-réductionnisme, l’idée que les états mentaux ne […]

Trouver l'Arbre-Mère. Entretien avec Suzanne Simard

Traduction libre de l’entretien publié sur le site de Emergence Magazine 3 mai 2021 Dans cet entretien approfondi, le Dr Suzanne Simard, scientifique renommée qui a découvert la « large toile de bois (wood-wide web) », parle des arbres mères, de la reconnaissance de la parenté et de la manière de guérir notre séparation du monde […]

Giovanni Monastra : Vers une science holistique ouverte

Le titre est de 3e Millénaire « Que l’homme se conçoive comme une créature de Dieu ou bien comme singe arrivé implique deux attitudes très divergentes envers la réalité ; il obéira dans l’un ou l’autre cas à des impératifs très différents ». (Arnold Gehlen) « Le concept de Totalité doit aussi être introduit dans […]

Ken Wilber : Réflexions sur le paradigme du nouvel âge

Note: cet entretien représente le début de l’approche intégrale de Ken Wilber, approche qu’il n’a cessé de raffiner jusqu’aujourd’hui. Nous suggérons vivement la lecture de ses récents travaux… (Extrait de Ken Wilber – Le paradigme Holographique. Édition Le Jour 1984) RV: Parmi les diverses autorités dans le domaine transpersonnel, vous semblez être l’un des très […]

Yves Christen : Biologie et réductionnisme, la sélection naturelle, arme de la complexité

Peut-on expliquer un niveau de complexité par un autre moins élaboré ? Le tout n’est-il que la somme des parties ? Il ne manque pas en biologie de systèmes permettant d’aborder la question. Par exemple celui-ci : les systèmes membranaires clos qui entourent les mitochondries (sortes de centrales énergétiques des cellules) sont le siège de réactions chimiques en chaînes. Or, ces dernières ne peuvent se dérouler convenablement que dans la mesure où le système est complet. Si l’on extrait des morceaux de membranes, ces réactions ne se produisent pas de façon identique. Voilà donc bien un exemple de situation dans laquelle le tout n’est pas que la somme des parties et qui ne peut être comprise par l’approche strictement analytique. Est-ce à dire que, dès lors que le système membranaire est élaboré, il y a émergence d’une nouvelle propriété impossible à prévoir par l’étude des éléments moléculaires ? C’est tout le problème de base du réductionnisme.