Étienne Wolff : L'Intention cachée

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Que ces notions puissent être considérées par les uns comme purement mécanistes, par les autres comme finalistes, cela n’a rien d’étonnant : car c’est le plan même de l’orga­nisme qui est présent sous une forme concentrée, télégraphi­que, et qui se déroule suivant un mécanisme monté dans le temps et dans l’espace.


Alexandra David Neel : L'Inde hier aujourd'hui demain

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Comme tout est simple et machinal dans nos gestes. Même aux moments les plus douloureux de notre existence, rien, en général, ne décèle nos déchirements intimes. J’ai pris congé en souriant, des amis qui m’ont accompagnée, j’ai gravi l’escalier de la cabine, me suis assise dans un fauteuil puis est venue la course habituelle le long des voies d’atterrissage, la légère secousse que donne l’envol du monstre quittant le sol, l’ascension… C’est fini, j’ai quitté l’Inde.


Jean Klein : Écoutez sans interpréter

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En tout cas, dans l’enseignement qui vous est ici transmis, les mots sont seulement une image, écoutez-les sans les inter­préter, afin de sentir ce qui est derrière, ce qui passe par leur intermédiaire. Laissez vivre la formulation sans intervenir, sinon, ce que l’on a entendu devient intellectuel, on cherche à s’en souvenir ; or, ces phrases sont déjà mortes, la mémoire est un cimetière.


Michel de Salzmann : Les miettes du festin

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Sans doute ne peut-on blâmer des tentatives de bonne foi – quoique à l’évidence prématurées – pour n’avoir pas réussi à relever un défi presque impossible, celui de transmettre, hors de son terrain propre, l’essence métaphysique d’un enseignement qui a pour fin, comme pour origine, la « réalisa­tion » des potentialités de l’être et de ses « pouvoirs correspondants de manifestation ». Mais comment, par ailleurs, ne pas savoir que toute naïveté, toute pré­tention, dans ce domaine, risque fatalement d’exposer les autres aux pires méprises, de provoquer inconsciem­ment plus de mal que de bien…


Archaka : Je et Moi

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Passent les jours et les semaines. Passent les mois et les années. Les siècles et les millénaires peuvent passer de même. Cela est en nous. Et cela est la vérité. Extérieurement, comme une pluie ruisselant sur nos traits, les brouillant, les effaçant, nous empêchant d’y voir clair, les événements peuvent se succéder. Nous pouvons être précipités dans le torrent des passions, emportés par le vent de l’Histoire, disparaître dans les déserts d’époques sans vie ou dans les abysses de temps muets où se préparent les ères nouvelles, nous pouvons être prisonniers de toute cette quasi invincible apparence, entichés de ce presque inexpugnable visage des choses, cela existe : envers et contre tout, il y a en nous cette fleur de feu que nous avons vue un jour et qui ne cesse de s’épanouir, cette flamme d’or qui ne cesse de grandir et se nourrit de notre obscurité même, de notre confusion, de notre ignorance et fait de notre forme l’athanor où la Nuit se dénude et se transmue en Jour et où, lentement, l’expérience du Temps se change en la légende de l’Éternité.


Houei-Neng : La réalisation

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En cherchant à comprendre, il faut faire l’introspection de votre propre esprit, indépendamment des choses et des phéno­mènes. La distinction de ces quatre véhicules n’existe pas dans le dharma lui-même, mais dans la différenciation que fait l’esprit des gens. Voir, entendre et réciter le sûtra, c’est le petit véhicule. Connaître le dharma et comprendre sa signification, c’est le véhicule moyen. Mettre le dharma en pratique, c’est le grand véhicule. Comprendre à fond tous les dharmas, les avoir complè­tement en nous, être libre de tous attachements, être au-dessus des choses et des phénomènes et n’être en possession de rien, c’est le suprême véhicule.


Les sociétés secrètes du Moyen Age et de la Renaissance: 3 Les académies et les sociétés secrètes de la Renaissance

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Or on peut remarquer à ce propos que Pleber devait être laïque bien que le texte cité ne l’indique pas expressément ; en effet, si cet architecte avait appartenu à une confrérie religieuse, la condition de l’évêque, le genre même du monu­ment que celui-ci voulait édifier auraient suffi pour engager le jeune constructeur à livrer spontanément l’« arcanum magisterium », le « secret de maîtrise ». Il est ainsi probable, pour ne pas dire certain, qu’existaient, à côté des religieux qui avaient le monopole de l’art de bâtir, des architectes laïques, en petit nombre peut-être, mais qui n’en gardaient pas moins jalousement des secrets importants. En effet, il n’est pas possible de réduire ces arcanes à de simples procédés techniques puisque nous venons de citer les textes de Vitruve selon lesquels un savoir encyclopédique était nécessaire à l’exercice même de l’art de l’architecture…


XXX : Pardon, ou se trouve la sortie ?

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L’agitation confuse qu’engendre le besoin de savoir est le plus sûr moyen de s’égarer, il faut plutôt se tourner vers ce qui en aucun cas ne peut être l’objet d’un savoir mais uniquement connu en soi, directement. Tout ce qui peut être dit et écrit sur ce dont il s’agit ici, y compris ces lignes, ne peut en aucune manière le faire vivre, mais seulement en indiquer l’existence, la possibilité de s’y trouver au cours de sa vie et enfin de le reconnaître si cela arrive sans éprouver ensuite la nécessité de s’en remettre à des gens d’appareils religieux qui ne sauront, eux, ce dont il s’agit que par ouïe-dire.


Jean Markale : Les impasses de la pensée occidentale

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[…] ce n’est pas sans raison que la spiritualité occidentale contemporaine, du moins celle qui déborde du cadre dogmatique des églises, cherche ainsi tant de repères dans la tradition orientale : l’homme occidental est en effet en plein cœur d’un labyrinthe dont il ne connaît plus le secret, et il ne sait plus lire les signes susceptibles de lui indiquer le chemin qui mène vers le soleil…


Pierre Schaeffer : Dialogue apocryphe avec Monsieur Gurdjieff

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Quelqu’un lui a demandé un jour d’où venait cette musique. Il n’a pas répondu mais indiqué qu’elle venait, bien entendu, du même lieu que des danses, et que c’est grâce à la mémoire des mouvements qu’il s’était souvenu de la musique. La raison qu’il donne est cette correspon­dance mathématique, ces fameuses lois. Moi je veux bien, mais je crois, plus simplement, qu’il est comme tout vir­tuose : sa mémoire musicale est désor­mais dans ses muscles. Un pianiste joue Chopin sans avoir besoin de se remé­morer. La partition est dans le corps.