Bruce Gordon : John Searle (1932–2025) : Un titan s’en est allé

Il est probablement plus célèbre, toutefois, pour ses travaux en philosophie de l’esprit, étroitement liés à son étude de l’intentionnalité et de son expression dans le langage. Il résista à la tentation éliminativiste de nier la conscience, mais s’arrêta avant de soutenir que la conscience était essentiellement immatérielle. Il tenta de tracer une voie médiane qu’il appela naturalisme biologique : la conscience est réelle, biologique et causée par des processus cérébraux.

Steven French : Briser la chaîne

Un élément crucial du formalisme de la mécanique quantique est un dispositif mathématique connu sous le nom de « fonction d’onde ». Celle-ci est généralement considérée comme représentant l’état d’un système donné — tel qu’un atome ou un électron — comme une superposition de tous ses états possibles. Prenons donc un électron et la propriété connue sous le nom de « spin ». Le spin se présente sous deux formes, appelées « up » (haut) et « down » (bas). Ainsi, lorsque nous utilisons la fonction d’onde pour représenter l’état de spin de notre électron lorsqu’il se déplace vers notre détecteur, il s’agit d’une superposition non classique du spin « up » et du spin « down ». Cependant, lorsque nous mesurons ce spin, le résultat est toujours l’un ou l’autre, soit « up », soit « down », jamais une superposition des deux. Comment expliquer la transition de cette superposition à un résultat définitif lorsque nous effectuons une mesure ?

William Egginton : La conscience ne peut pas être téléversée

Téléverser des esprits dans des ordinateurs n’est pas seulement techniquement impossible — l’idée même repose sur une profonde méprise de la conscience et de notre place dans la réalité. C’est ce que soutient William Egginton, dont le livre récent explore les relations entre les philosophies de Kant, Heisenberg et Borges. Traçant un parallèle entre les esprits et les singularités de l’espace-temps à l’intérieur des trous noirs, il affirme que tenter de connaître de telles choses revient à vouloir aller au-delà des simples apparences vers la réalité en soi — un projet futile, selon lui. Et si les esprits ne peuvent pas être véritablement connus, ils ne peuvent certainement pas être copiés ni téléversés dans des ordinateurs. Des futuristes comme Ray Kurzweil et Dmitry Itskov, qui visent l’immortalité cybernétique, courent après un mirage métaphysique.

Robert Linssen : Dialogue sur la Vie, l'Amour et la Philosophie

Nous devrions nous poser avec une grande force la question : « qui suis-je » ? Suis-je seulement ce corps né il y a quelques années et mourant dans quelques années ? Suis-je seulement cet ensemble de mémoires héritées ou acquises; suis-je seulement cet ensemble de pensées, de passions, d’aspirations nobles de désirs, d’émotions sublimes ou de voluptés ? Pour vous dire franchement le fond de ma pensée, nous sommes infiniment plus que cela !

John Horgan : À quoi sert la « connaissance de soi » ?

Lors de son procès pour hérésie, ce vieux fanfaron de Socrate déclara : « L’examen de moi-même et des autres est le plus grand des biens ». Socrate veut dire que le fait de réfléchir sérieusement à la vie fait de vous une meilleure personne, c’est-à-dire une personne plus heureuse et plus gentille. J’appelle cette affirmation le principe socratique.

les « mots », pourrait avoir créé l’univers : Comment l’imagination, stimulée

Le Dr Dolezal nous invite ici à considérer les similitudes troublantes entre les anciens récits de la création, dans de nombreuses traditions religieuses et philosophiques, et la façon dont l’imagination humaine, lorsqu’elle est stimulée ou déclenchée par des mots, crée des univers entiers.

Claude Tresmontant : Les sciences expérimentales et le point de départ de l’analyse philosophique

Conférence donnée au Centre d’Études et de Recherches Nucléaires, Genève, le 19 octobre 1977 Comme vous le savez, dans l’histoire de la pensée humaine, pour autant qu’elle nous est connue, on distingue plusieurs démarches fondamentales, plusieurs points de départ pour l’analyse et le traitement des problèmes philosophiques. 1. Un premier point de départ est celui que […]

Bert Olivier : La Philosophie du Provisoire

Tout ce que nous faisons en tant qu’êtres humains est provisoire. À cause du pouvoir érosif du temps, tout est révisable. Ce n’est pas par hasard que le mot décision fait partie de notre langage. Ce terme dérive du latin signifiant « couper » ; autrement dit, lorsque nous décidons quelque chose, nous faisons une sorte de « coupe » […]

A. A. Adedire : Les dangers d’introduire clandestinement la métaphysique dans la science

2024-11-10 L’acceptation du physicalisme dans le milieu culturel plus large permet d’introduire clandestinement des hypothèses dans la recherche scientifique, qui sont ensuite, de manière circulaire, considérées comme validées par la science elle-même. Cette interaction désastreuse perpétue une myopie persistante dans la distinction entre les revendications ontologiques du physicalisme et les hypothèses de la recherche scientifique, […]

Stephen Robbins : Bienvenue dans le champ holographique : Repenser le temps et la conscience

Lorsque le magazine Analogy s’appelait The Secular Heretic, nous avons publié des articles époustouflants. L’intérêt de développer un contenu qui se détourne de l’actualité au profit d’un matériel plus substantiel est que l’on peut revisiter ce dernier et le trouver toujours rafraîchissant et intellectuellement convaincant, en découvrant souvent de nouvelles compréhensions. Cette semaine, j’encourage les […]