Krishnamurti : Rien n’est un problème à moins que vous n’en fassiez un

Vous regardez une fleur sur le bord de la route, vous la regardez là, vous voyez sa beauté, la tranquille condition de son existence, sa couleur, vous en respirez le parfum. Et, simplement, vous regardez et vous passez. Regardons exactement de la même manière le mouvement de notre vie durant les heures de veille, exactement ainsi, sans désirer résoudre aucune de ses complexités, aucune des questions qui sont en cause durant notre journée.

Malcom Kendrick : Science novatrice/disruptive – première partie

Prenons par exemple l’hypertension artérielle. Quelle en est la cause ? Chez 95 % des patients, nous n’en avons aucune idée. Nous ne le savions pas à l’époque, et nous ne le savons toujours pas. Nous appelons toujours cela « essentiellement hypertension », ce qui signifie — en clair — une pression artérielle élevée sans cause connue. Et la stratégie proposée alors, comme aujourd’hui, est… la faire baisser. Voilà. Problème résolu. Et on appelle ça du progrès ? Hum… (ma foi). Aucune innovation ici… vérifié.

Bernardo Kastrup : L’esprit domine la matière

Mais si nous absorbons et intériorisons l’idée que la matière n’est qu’une apparence, alors, soudain, le monde physique tout entier devient comme un livre à lire, car il est l’indication, le signe, de quelque chose qui se trouve derrière lui. Cela signifie que la dimension du mystère est retrouvée et que le sens de la vie revient : quelle que soit la souffrance que nous éprouvons dans notre vie, elle a un sens, car nous savons que nous sommes les yeux à travers lesquels la nature se regarde et s’expérimente elle-même. Nous apportons une contribution, que nous en soyons conscients ou non, que nous essayions de le faire ou non. Ce sont là des choses importantes.

Krishnamurti : La transformation radicale

Maintenant, est-il possible d’observer notre conscience, non à deux niveaux disjoints, mais totalement ? Est-ce que je peux observer ma conscience, non pas comme l’inconscient et le conscient, mais comme une totale unité, indivise, une chose qui est intrinsèquement complète ? Est-il possible d’observer ainsi ? Ce n’est possible que lorsque je comprends très clairement que cette division est artificielle — peut-être est-elle commode et peut-être permet-elle d’expliquer certaines activités névrotiques — mais, en réalité, elle est totalement créée par l’homme, par la pensée.

E Lester Smith : Le Cerveau : Anatomie et Fonctions

Mais ce qui reste totalement incompréhensible est comment et pourquoi le cerveau devient le véhicule de la conscience… Certains philosophes ont voulu écarter le problème esprit-matière comme une simple confusion verbale. Je soupçonne qu’au fond, ils n’attachent simplement aucune importance à la description scientifique des choses et sont donc indifférents à toute rupture entre celle-ci et le langage qui décrit le monde de l’expérience consciente. Si tel est le cas, ils ont bien sûr le droit de rester indifférents ; mais les hommes de science, eux, ne le peuvent sans doute pas.

Krishnamurti : La racine du désordre

Maintenant, quand on est dans le désordre, rechercher l’ordre est une erreur, évidemment. Parce que l’esprit qui est confus, qui n’est pas clair, reste encore dans la confusion et dans l’incertitude, lorsqu’il recherche l’ordre. C’est bien évident. Tandis que, si vous prenez connaissance du désordre dans lequel vous vivez, si vous le comprenez, si vous en comprenez les causes, le mouvement, par le fait même de comprendre ce désordre, du fait de cette compréhension, l’ordre surgit naturellement, aisément, heureusement, sans aucune contrainte, sans aucun effort pour se maîtriser.

E. Lester Smith : Comment nous pensons

Alors pensons-nous uniquement avec le cerveau, uniquement avec l’esprit, ou avec le cerveau et l’esprit travaillant ensemble ? Puisque penser est l’activité la plus caractéristique de l’homme et sans doute la plus intéressante, nous devrions vraiment connaître les réponses à ces questions. Il y a en effet beaucoup de gens qui sont certains de connaître la réponse, mais d’autres sont en fort désaccord avec eux. Si nous acceptons que ces questions restent ouvertes, comment les résoudre ? Où pouvons-nous trouver des informations sur tous les aspects de la controverse ? Comment aborder la tâche passionnante de penser sur la pensée ?

Albert Low et Monique Dumont : Créer la conscience

Car cela vient avec la pensée technologique, la pensée technologique est toujours à un seul niveau, toujours à la surface. L’idée de hiérarchies de significations ou de profondeur n’existe tout simplement pas pour cette pensée. Tout est réduit à un seul niveau. Tout est approprié à son niveau approprié. Ainsi, il n’y a rien de mal dans le fait de dire : « Supposons que nous pouvons comprendre l’être humain sans avoir recours à la conscience. Supposons que nous pouvons le voir comme une machine. Et voyons en conséquence jusqu’où on peut aller dans la compréhension ». Il n’y a rien de mal là-dedans. Mais le saut de « supposons » à « c’est ainsi » est ce qui constitue pour moi une pensée superficielle.

Wolter Keers : En fait

Il existe une image classique, tirée du Nouveau Testament, qui dit : « Si le grain ne meurt pas, il ne porte pas de fruit ». Si je suis vraiment honnête et que je regarde au plus profond de moi-même, c’est cela que je veux : mourir, c’est-à-dire donner tout ce que je suis, tout. En donnant, on découvre qu’il y a encore plus à donner, et alors on dit : « Prends cela aussi, je renonce aussi à cela ». C’est en effet une sorte de mort. L’amour est une sorte de suicide. Ce n’est pas seulement un phénomène de surface. Les gens qui papillonnent de l’un à l’autre, et vont comme des papillons d’une fleur à l’autre, parviennent rarement à cette expérience.