Krishnamurti : L'identification, la peur, le temps et la liberté

Donc, pouvez-vous ne pas vous identifier et pourquoi vous identifiez-vous ? Vous comprenez ma question ? Pourquoi ? Est-ce que, par l’identification avec un autre, vous vous évadez de vous-même ? Approfondissez cela, s’il vous plaît ! Vous évadez-vous ? Ou, vous pouvez vous identifier avec un autre, parce que vous êtes solitaire, ou vous avez peur de n’être rien. Vous comprenez ? Être absolument vide, psychologiquement, je ne veux pas dire biologiquement, s’agissant de la nourriture. Est-ce que ce sont là les raisons ? Ou le fait que vous ne vous êtes jamais posé cette question et, est-ce que, si vous vous la posez, vous avez peur de vous voir en face, tel que vous êtes réellement ? Par conséquent, l’identification avec un autre devient un moyen de vous évader de ce que vous êtes. Donc, vous demandez alors ce que vous êtes ?

James Carmody : Un simple déplacement de l’attention

La méditation consiste à prendre le temps d’observer son expérience intérieure. Les traditions diffèrent quant à la meilleure façon de procéder, mais il s’agit essentiellement d’être témoin des pensées, des sensations et des sentiments qui s’unissent pour former le récit qui préoccupe normalement l’attention. C’est une simple déconstruction qui déplace l’intérêt des histoires et de leur charge émotionnelle vers les éléments qui charge. Au lieu d’être emporté par le courant, on commence à s’intéresser à l’eau.

R.P. Kaushik : L’origine de la pensée

Ce moi, ce penseur, n’a donc rien de noble ni de merveilleux ; ce n’est qu’une pensée limitée. Mais, dès que la pensée se préoccupe de sa propre survie, celle du penseur ou de l’âme, le chaos et la confusion commencent. Certains s’investissent dans leurs enfants, d’autres dans leur église ou leur temple, d’autres dans leur pays, d’autres encore dans des credo, comme le communisme ou le fascisme. Soit vous mourez pour vos enfants, soit vous mourez pour votre pays ou votre religion, et alors vous aurez la vie éternelle. La pensée est si rusée ; elle ne meurt que pour survivre. L’aspect le plus dénué d’intelligence de la pensée est qu’elle détruira le corps pour survivre elle-même.

Martin Ratte : Se foutre de soi

Donc, puisqu’on se préoccupe de soi en s’identifiant à ceci ou à cela, on se fout de soi à la condition de s’identifier à rien. Que se passe-t-il si je ne m’identifie à rien ? Puisque j’acquiers un semblant de réalité en m’identifiant, ne plus s’identifier à quoi que ce soit revient à perdre tout contenu ou à se réduire à n’être rien du tout. Il s’ensuit que se foutre de soi revient à voir que l’on n’est rien, sinon de simples images, celle du moi, et donc, finalement, à n’être qu’un grand vide.

Krishnamurti : Être libre, c’est ne pas s’identifier

Nous nous demandons s’il y a une chose telle que la liberté. Et, aussi longtemps que l’esprit, la pensée, la sensation, les émotions, s’identifient à un objet particulier, un meuble, un être humain ou une croyance, y a-t-il liberté ? Évidemment non ! Du moment que vous vous identifiez à quelque chose, vous niez la liberté. Si — parce que j’aime l’idée de quelque être suprême, avec tout ce qui s’en suit — je m’identifie avec cette chose, et je prie cette chose et je l’adore, y a-t-il liberté si peu que ce soit ? Donc, nous découvrons qu’il n’y a pas de liberté aussi longtemps qu’un processus d’identification se poursuit. D’accord ? S’il vous plaît, les mots sont dangereux ; si je puis le suggérer, ne traduisez pas ce qui est dit avec vos propres mots, dans votre propre langage, selon votre propre opinion, mais écoutez réellement les mots dont nous nous servons, parce que nous sommes alors en communication directe.

Krishnamurti : L’observateur est le mouvement du passé

Ainsi, il y a en nous-mêmes, cette division, l’observateur et l’observé, qui est dualistique. Vous suivez ? Et nous sommes conditionnés par l’éducation, la culture, et tout ce qui s’en suit, par la religion, la prétendue religion, à maintenir cette division, pour voir Dieu. Vous n’êtes rien. Vous suivez ? À maintenir toute cette division, qui est le corridor des opposés. Et quand il y a ce corridor des opposés, il doit y avoir conflit, effort, entraînement. Donc, il est absolument nécessaire de comprendre qu’il faut qu’il y ait seulement observation, non l’observateur essayant de contrôler, d’avoir la haute main sur l’observation, sur ce qui est observé.

Martin Ratte : Se « foutre » de son corps

Je vous le dis franchement : ressentir mon corps m’apporte de la joie. Est-ce une bonne chose de ressentir cette joie ? Plus encore, ces moments de joie liés à mon corps ont-ils une quelconque valeur spirituelle ? Je suis convaincu que oui. D’aucuns pourraient cependant en douter, notamment certains lecteurs de Nisargadatta, qui pourraient voir dans ma […]

Martin Ratte : Identification et identité

Si quelqu’un me frappe, je ne blâmerai pas le bâton, mais celui qui le tient. De même, si un missile est lancé, nos blâmes s’adresseront à celui qui était aux commandes plutôt qu’au missile. Qui est aux commandes ? Il s’agit du moi, du soi, de l’égo ou peu importe le nom qu’on lui donne. C’est […]

UG : La pensée est fasciste

Question : Lorsque vous dites « je », quel concept avez-vous de vous-même ? À quoi ce « je » fait-il référence ? U. G. Krishnamurti : Pour moi, le « je » est un pronom personnel à la première personne Je l’ai découvert quand j’étais très jeune. À part cela, je ne pense pas qu’il existe une chose telle que le « je », ou le […]

R.P. Kaushik : L’attention c’est l’absence du moi

Traduction libre Inattention et conditionnement. Identification et violence. Le fait de la vacuité. Fonctionner sans le « moi ». L’intensité de l’attention totale. Vivre par la perception. Un avertissement opportun. Lorsque vous êtes dans un état d’attention totale, il n’y a pas de conditionnement, que vous m’écoutiez ou que vous écoutiez autre chose. Mais dans un moment […]