John Torday : La membrane cellulaire comme « chaînon manquant » de l’évolution de la conscience

Bien que le professeur Torday soit d’accord avec Federico Faggin sur le fait que la mécanique quantique est essentielle à la conscience, il soutient que le rôle de la membrane cellulaire — qui sépare un organisme de son environnement — est essentiel à l’assimilation sélective ou au reflet des propriétés quantiques du cosmos dans la conscience différenciée de l’organisme. Cet essai est court, dense et peut être difficile à analyser. Mais il récompense largement l’effort du lecteur patient et déterminé. Les nombreuses références bibliographiques de l’essai offrent également un terrain riche pour des explorations ultérieures.

R.P. Kaushik : L’origine de la pensée

Ce moi, ce penseur, n’a donc rien de noble ni de merveilleux ; ce n’est qu’une pensée limitée. Mais, dès que la pensée se préoccupe de sa propre survie, celle du penseur ou de l’âme, le chaos et la confusion commencent. Certains s’investissent dans leurs enfants, d’autres dans leur église ou leur temple, d’autres dans leur pays, d’autres encore dans des credo, comme le communisme ou le fascisme. Soit vous mourez pour vos enfants, soit vous mourez pour votre pays ou votre religion, et alors vous aurez la vie éternelle. La pensée est si rusée ; elle ne meurt que pour survivre. L’aspect le plus dénué d’intelligence de la pensée est qu’elle détruira le corps pour survivre elle-même.

Ulrich Mohrhoff : Science, technologie et spiritualité

La science présuppose un cadre métaphysique qui formule des questions et interprète les réponses obtenues par une expérience bien conçue ou une observation minutieuse. Un tel cadre n’est pas testable par les méthodes de la science. Si la science et le matérialisme sont régulièrement confondus, c’est parce que dans le monde académique, le matérialisme reste le présupposé par défaut. Le but du jeu est de sauver les apparences matérialistes. En réalité, nous avons le choix. Nous pouvons adopter un cadre de pensée matérialiste, poser les questions qui se posent dans ce cadre et essayer de donner un sens aux réponses que nous obtenons. Ou bien nous pouvons adopter un cadre de pensée spirituel, poser les questions qui se posent dans ce cadre et essayer de donner un sens aux réponses de la nature à ces questions. Dans le premier cas, c’est le matérialisme qui englobe la science, dans le second, c’est un cadre de pensée spirituel. Dans les deux cas, il s’agit d’une inclusion et non d’une intersection. Il n’y a donc pas d’« intersection de la science et de la spiritualité ».

R.P. Kaushik : Le processus créatif

Si vous avez un but, il n’y a pas de mouvement, pas de vie d’instant en instant, il n’y a que la poursuite d’une fin. Avec une approche métaphysique de la réalisation de Dieu ou de la fusion avec la réalité suprême, toute cette vie devient dénuée de sens. Les mots deviennent alors importants. C’est ainsi que fonctionne la pensée : de sa limitation, elle projette une dimension illimitée. À partir de son impermanence, la pensée projette une structure permanente et essaie ensuite de rechercher le permanent. Elle cherche l’illimité, s’identifie à lui et dit : « Je suis rentré chez moi ». La pensée considère la structure permanente comme l’opposé de l’impermanent ou du temporaire. La pensée ne sait pas ce qu’est l’éternité…

Richard Grego : Idéalisme analytique et possibilité d’un esprit cosmique métaconscient

L’idéalisme analytique limite-t-il la portée de ses propres conclusions et implications à cause de son adoption de concepts scientifiques réalistes et empiriquement fondés, ainsi que de structures argumentatives scientifiques ? Et si tel est le cas, la notion d’une conscience universelle métaconsciente (c’est-à-dire consciente d’elle-même, délibérée) peut-elle être réconciliée avec cette approche ? Le Dr Grego soutient que oui, précisément, dans ce texte critique.

Michael Levin : Les êtres vivants ne sont pas des machines (aussi, ils le sont totalement)

La solution que je propose est de prendre conscience que rien n’est réellement quoi que ce soit, et d’abandonner le littéralisme qui confond nos cartes avec la totalité du territoire. Cessons de présumer que nos modèles formels (et leurs limites) représentent la totalité de ce que nous essayons de comprendre et de prétendre qu’une métaphore objective universelle est une représentation authentique des « êtres vivants », alors que toutes les autres sont fausses. En d’autres termes, rejetons la seule chose sur laquelle les organicistes et les mécanistes sont d’accord — l’hypothèse selon laquelle il existe une seule image précise et réaliste des systèmes si seulement nous pouvions découvrir laquelle est la bonne.

Claude Tresmontant : Les sciences expérimentales et la théologie

Il faut donc bien reconnaître, objectivement, et que cela nous plaise ou non, que l’Univers dans son histoire est un système qui reçoit de l’information, et de l’information nouvelle, constamment. Il est donc bien comparable à une symphonie en train d’être composée, depuis quelque dix-huit milliards d’années, symphonie dont nous n’avons aucune raison de penser qu’elle soit achevée, symphonie composée ou constituée non pas de compositions musicales mais de compositions physiques, chimiques, biochimiques, biologiques, finalement composée d’êtres qui sont des substances, des psychismes et bientôt des personnes.

John Briggs : Une nouvelle physique émerge : Compte rendu de Irreducible de Federico Faggin

Et c’est là que Faggin commence et concentre ses efforts. Quelque chose doit expliquer pourquoi les objets enregistrent les valeurs qu’ils affichent lors de la mesure. Rien ne se produit « sans raison » : il y a toujours une raison, même si elle est inconnaissable. Les objets quantiques ne prennent pas d’état tant qu’ils n’interagissent pas, et sont inconnaissables avant l’interaction par tout moyen extérieur (à l’objet). Pourtant, les mesures ne peuvent pas se produire, et ne se produisent pas, « sans raison ». Et nous savons que la raison, quelle qu’elle soit, ne peut être quelque chose de simple et de mécanique. Alors, qu’est-ce que c’est ?

Philip Ball : Pourquoi tout dans l’univers devient plus complexe

Ils ont proposé rien de moins qu’une nouvelle loi de la nature, selon laquelle la complexité des entités de l’univers augmente au fil du temps avec une inexorabilité comparable à la deuxième loi de la thermodynamique — la loi qui dicte une augmentation inévitable de l’entropie, une mesure du désordre. S’ils ont raison, la vie complexe et intelligente devrait être répandue.

Claude Tresmontant : Le problème de l’existence de Dieu

Si l’athéisme est vrai, l’Univers qui est l’être purement et simplement, doit avoir été éternel dans le passé, d’une part, — ce que l’astrophysique ne confirme pas, c’est le moins que l’on puisse dire. Et d’autre part, il aurait dû rester ce qu’il était, de toute éternité, et par exemple il y a dix-huit milliards d’années, il y a quinze milliards d’années, il y a dix milliards d’années. Il n’aurait pas dû évoluer, il n’aurait pas dû se donner à lui-même ce qu’il ne possédait pas auparavant : des formes plus complexes de matière. Il n’aurait pas dû inventer des molécules nouvelles, inouïes, inédites…